Joue-la comme Beckham est un film britannique qui raconte l’histoire de deux lycéennes londonniennes passionnées de foot qui ambitionnent de devenir des joueuses professionnelles. Or, pour atteindre leur but, elles doivent s’opposer aux attentes de leur famille et à une vision stéréotypée des femmes.
Jesminder (Jess), en particulier, doit mener un rude combat. Jess vient d’une famille indienne traditionnelle qui espère la voir épouser un jeune Indien, bien sous tous rapports. Ses parents désirent qu’lle soit ce qu’elle n’est pas. Mais Jess ne rêve pas de mariage, elle rêve de faire du football professionnel comme son héros, David Beckham, dont les photos tapissent les murs de sa chambre. Cette mésentente avec sa famille, fait que Jess se sent obligée de mener une existence secrète, filant jouer dans une équipe de foot féminine avec son amie Jul, dès que ses parents ont le dos toumé.
Jul, quant à elle, a l’appui de son père qui adore s’entraîner avec sa fille dans le jardin; mais c’est sa mère qui a des complexes. Elle voudrait que Jules ait un petit ami et qu’elle soit plus féminine. Elle s’inquiète du fait qu’ « aucun garçon ne voudra sortir avec une fille qui a des muscles plus gros que les siens ». La mère de Jess est inquiète elle aussi. « Quelle famille voudra d’une belle-fille qui court après un ballon toute la journée, mais qui est incapable de faire des chapatisPains indiens qui ressemblent à des crêpes? » demande-t-elle. Elle aussi souhaite pour sa fille ce qu’elle pense être le mieux. Jess et Jules doivent affronter des croyances très ancrées d’après lesquelles les filles ne devraient pas jouer au foot.
Les relations avec les garçons sont aussi très importantes pour Jess. Elle a peur de tomber amoureuse de quelqu’un qui ne soit pas indien et de devoir sacrifier son amour pour faire plaisir à sa famille. Elle est prise au piège; elle a l’impression de ne pas pouvoir faire ce qu’elle veut parce que cela irait à l’encontre des souhaits et de la culture de sa famille; pourtant, si elle agit comme sa famille le désire, elle sera malheureuse.
Elle se confie à Jo, son entraîneur, qui lui demande: « A qui appartient ta vie, Jess? » C’est un tournant décisif dans le film. Jess commence à se rendre compte qu’elle doit faire face aux espérances et aux peurs de ses parents tout en étant honnête avec elle-même. On sent que Jess sait instinctivement qu’elle a une raison d’être qui lui est propre et qu’elle doit avoir le courage de l’assumer.
La détermination et la sincérité de Jess finissent par vaincre la résistance de ses parents. Et, à la fin, on s’aperçoit que ses parents se préoccupent plus du bonheur de leur fille que des traditions et des pressions sociales.
Sikhs pratiquants, ils prient un Dieu unique dont ils reconnaissent la suprématie et qu’ils voient gouverner leur vie. Le père de Jess fait preuve d’humilité et de foi quand il dit: « Ce qui est écrit par Dieu arrivera. » Sa mère aussi finit par comprendre qu’elle doit laisser Jess libre et la confier à un pouvoir supérieur. « Je lui ai au moins appris à préparer un repas indien, s’exclame-t-elle, le reste est entre les mains de Dieu! »
J’ai beaucoup aimé ce film, parce qu’il montre, avec humour et réalisme, comment deux filles ayant chacune de la personnalité poursuivent leurs rêves tout en respectant les désirs bien intentionnés de leurs parents, mais sans se soumettre pour autant. A mon avis, certains thèmes abordés dans l’histoire, comme l’amour inconditionnel et le respect de l’individualité de chacun dans une famille, sont des thèmes dans lesquels tous les jeunes peuvent se reconnaître.
