Elle se répand comme une traînée de poudre, sur Internet, au téléphone, dans les couloirs de l’école. Ces élèves d’une école du dimanche de Wellesley (Massa-chusetts), aux États-Unis, ont beaucoup à dire sur la rumeur. Ils parlent aussi du point de vue spirituel qu’ils adoptent pour la contrer.
Les commérages: qu’est-ce qui les motive?
Je pense que les gens parlent dans le dos de leurs voisins pour se donner de l’assurance en rabaissant les autres.
Parfois, les gens font courir des bruits parce qu’ils se sentent mal dans leur peau. Ce sont souvent des gens jaloux ou des gens qui veulent se faire accepter dans un groupe. Les rumeurs peuvent aussi commencer par des malentendus.
Les gens disent du mal des autres par jalousie, par ambition ou parce qu’ils veulent se donner de l’importance. Quand on entend des commérages, ça vaut la peine d’analyser les motivations qui sont derrière et de voir d’où elles viennent.
Si quelqu’un sait quelque chose sur une personne et s’il a tendance à rapporter, il va le dire à quelqu’un d’autre pour se rendre intéressant.
Si les gens ont quelque chose à raconter sur quelqu’un qui a beaucoup d’amis, ils se disent qu’ils auront beaucoup d’amis eux aussi, ils se disent qu’on fera attention à eux parce qu’ils savent quelque chose que personne d’autre ne sait.
Je pense que les commérages, c’est comme une drogue. Il y a des gens qui deviennent accros, parce qu’ils pensent que ça leur fait plaisir et que ça leur fait du bien.
La rumeur blesse
Quelquefois, la rumeur se base sur un fait véridique, mais ensuite les gens comprennent de travers et disent des choses qui ne sont pas vraies et qui font mal.
Sara: J’ai une amie qui trouvait qu’elle passait trop inaperçue. Elle a essayé de se faire des amis en écoutant les conversations des autres. Ensuite elle a répété tous ces secrets. Tout le monde lui en a voulu. Elle s’est peut-être rendue intéressante pendant cinq minutes, mais elle a perdu beaucoup d’amis. Elle a essayé de s’excuser, mais elle avait fait beaucoup de mal.
Abby A.: En général, les rumeurs font du mal à la personne qui les lance.
En France, d’où je viens, ce phénomène existe autant qu’aux États-Unis. Je pense que les filles bavardent plus que les garçons, mais quand les garçons s’y mettent, ça peut vraiment blesser... surtout quand ils parlent des filles. Heureusement, j’ai appris à faire face à différentes situations grâce à la Christian Science qui m’a montré comment être plus patiente, plus ouverte et vraiment plus compréhensive.
“Tiens, voilà la terreur des patinoires!”
Madison: Nous avons trouvé un passage intéressant dans Science et Santé quand nous parlions des commérages à l’école du dimanche. Voici ce qu’il dit: « La société est un juré insensé ne considérant qu’un seul aspect de la question. La justice vient souvent trop tard pour assurer un verdict. » (p. 238) Pour moi, cela veut dire que quand une rumeur se répand, les gens supposent qu’elle est vraie avant que la vérité ait le temps de se faire jour.
Le week-end, dans un grand nombre de pays, des jeunes comme ceux de ce groupe se réunissent pour recevoir une instruction spirituelle dans les écoles du dimanche de la Christian Science. Là, ils parlent de problèmes personnels ou mondiaux et se soutiennent mutuellement dans leurs progrès spirituels. La Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, les livres que ces jeunes ont mentionnés dans leur conversation, sont le pasteur qu’ils consultent pour être guidés et guéris dans leur vie quotidienne.
J’étais avec mes copains dans le couloir du lycée et on regardait passer les gens. Il y avait un nouveau à l’école qui était un joueur de hockey incroyable. Mes deux amis ont lancé: « Tiens, voilà la terreur des patinoires! Je pa-rie qu’il boit de la bière et que c’est un vrai fêtard. » Heureusement, Sam n’a pas entendu.
La semaine suivante, j’ai entendu Kyle, un gars qui s’entend bien avec tous les joueurs de hockey, dire: « Tu connais Sam? Il était à une boum l’autre jour et on lui a offert de la bière. Tu sais ce qu’il a répondu: “Non merci, je ne bois pas. Ce n’est pas mon truc” ! » J’ai bien vu là que les stéréotypes sont injustes.
Comment stopper la rumeur
Abby A.: Pour moi, la solution est simple. Il suffit de mettre en pratique la Règle d’or: Traitez les gens comme vous voudriez qu’ils vous traitent. J’aime aussi beaucoup ce verset de la Bible: « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. » (Matthieu 7:1)
Henry: Jésus nous a montré comment faire face à une rumeur qui semble vraie. Quand il s’est retrouvé au milieu de gens prêts à lapider une femme qui, selon eux, avait commis un adultère, il est resté silencieux d’abord, puis finalement il leur a dit: « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » (Jean 8:7) Ensuite il a pardonné à la femme. Jésus n’a tout simplement pas accepté que cette femme soit classée dans une certaine catégorie. Cela montre vraiment que la manière dont on réagit face aux stéréotypes et aux commérages est importante. La façon dont ont réagit peut renverser la situation.
Dans mon école, il y avait beaucoup d’histoires qui circulaient sur plein de gens. La direction de l’école a réuni tout le monde pour parler du problème. Elle a proposé comme solution une phrase toute simple: « Je te pardonne. » On s’est rendu compte que si on dit ça à celui qui déclenche la rumeur, ça l’interpelle et lui ôte tout pouvoir.
Patricia: Quand je suis arrivée aux États-Unis l’année dernière, venant de France, une fille m’a beaucoup aidée à trouver mes repères et à me sentir à l’aise. Je lui faisais totalement confiance. Je lui disais absolument TOUT. Et puis j’ai appris qu’elle racontait des trucs sur moi et qu’elle confiait des choses très personnelles me concernant à quelqu’un que j’aimais beaucoup. J’étais tellement déçue que j’ai pleuré toute la nuit. J’ai encore du mal à lui pardonner complètement aujourd’hui, mais je m’y efforce. Je suis sûre que je me serais vengée sans ce que j’ai appris à l’école du dimanche. Ce passage tiré d’un livre de Mary Baker Eddy m’a beaucoup aidée: « Notre amour pour nos ennemis doit être tout à fait le même que celui que nous avons pour nos amis; nous devons même essayer de ne pas exposer leurs fautes, mais de leur faire du bien chaque fois que l’occasion s’en présente. » (Écrits divers, p. 11)
Lindsay: Il faut aimer celui qui lance la rumeur comme celui qui en est victime pour ce qu’ils sont en réalité, des enfants de Dieu. Dieu n’a jamais créé de personne méchante ni de personne blessée. Dieu voit chacun de nous exactement comme Il nous a créés, c’est-à-dire bons. Il faut donc que nous essayions de nous voir et de voir les autres de la même manière.
Et les stéréotypes ?
Elodie: Parmi les Dix Commandements, il y en a un qui dit: « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. » (Exode 20:16) Je pense qu’être un faux témoin veut dire penser ou dire des choses qui ne sont pas vraies au sujet de quelqu’un ou voir en lui autre chose que l’image et la ressemblance de Dieu. C’est comme classer quelqu’un dans une sous-catégorie.
J’ai déménagé pour aller habiter loin de chez moi, avec des amis, parce que je ne m’entendais pas avec mes parents. D’abord, il y a eu beaucoup d’idées fausses qui ont cir-culé à mon sujet. Certains parents avaient peur de voir leurs enfants me fréquenter. Même la famille qui m’héberge se posait des questions sur moi, parce que mes parents m’avaient cataloguée fille à problèmes. Maintenant, ça fait un an que je vis ici, et j’ai prouvé que cette caté-gorie ne me correspondait pas. Ma nouvelle famille me fait confiance... sans parler du fait qu’elle m’a présenté la Christian Science.
J’ai vécu dans une famille d’accueil avant d’être adopté à l’âge de 10 ans. Plus tard, quand j’ai eu de mauvaises notes au collège, les professeurs ont suggéré à mes parents de m’envoyer dans une école professionnelle au lieu du lycée. Ils ne pensaient pas que je réussirais dans la filière classique. J’y ai réfléchi, mais j’avais envie de terminer là où j’avais commencé au moins une fois dans ma vie. Mes parents ont soutenu ma décision. Ils ne m’ont pas catalogué. Il y a eu des moments au lycée où j’étais prêt à tout abandonner, parce que c’était dur. Mais j’ai décidé de ne pas choisir la solution de facilité comme je l’avais fait par le passé. J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires en juin dernier.
 
    
