Me retrouver piégée dans une discussion politique animée avec une amie n’était vraiment pas la façon dont j’avais espéré passer l’après-midi avec elle. Comment une conversation amicale avait-elle pu dégénérer aussi vite ? Avant même de m’en rendre compte, nous étions pratiquement en train de nous disputer, chacune de nous étant convaincue que la vision de l’autre était complètement fausse.
Je n’aimais pas du tout ce qui était arrivé ce jour-là. Il semblait que notre façon de nous comporter avait changé à cause de cette discussion politique et que nous réagissions de façon plus défensive que constructive. Que pouvais-je donc faire ? J’ai compris que j’avais besoin de prier – et pas pour que les autres épousent ma façon de penser !
Pour moi, prier commence souvent par faire taire mes propres pensées égocentriques, du style « J’ai raison ! » ou « Je dois trouver l’argument le plus convaincant. » Même si elles paraissent tout à fait justifiées, ces pensées focalisées sur nos propres opinions n’apportent que de l’agitation. Les faire taire me permet d’être plus ouverte pour entendre Dieu. Dès lors, ma prière consiste à écouter Dieu et à recevoir avec humilité les idées pleines d’inspiration qu’Il m’envoie, et qui me permettent de penser à la situation qui me dérange d’une façon différente. A travers l’étude de la Science Chrétienne, j’ai appris que les pensées de paix et d’amour neutralisent les suggestions de colère, d’inharmonie, de désaccord, et s’y substituent.
Cette fois-ci, en priant, j’ai réalisé que ce contre quoi je bataillais n’était pas l’opinion différente de mon amie, mais plutôt la croyance que mon amie avait un entendement opposé au mien. C’était comme si mon entendement personnel devait convaincre l’entendement de mon amie de son erreur. Toutefois, j’ai aussi compris que cette façon de raisonner laissait Dieu totalement de côté. Je me suis souvenue de deux passages de la Bible qui me permettent de mieux comprendre Dieu. Le premier dit : « L’Eternel, notre Dieu, est le seul Eternel. » (Deutéronome 6:4) Et le second dit, en parlant de Dieu : « Sa résolution est arrêtée ; qui s’y opposera ? » (Job 23:13)
Ces passages m’ont rappelé que, parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a aussi qu’un seul Entendement – l’Entendement divin. Cet Entendement, qui est toute intelligence, remplit tout l’espace, toute conscience, et il est manifesté par sa création. Ainsi, voir de multiples entendements personnels en conflit les uns avec les autres était en fait une perception erronée de la situation dans son ensemble.
Que signifiait donc pour mon amie et moi le fait spirituel qu’il n’existe qu’un seul Entendement ? Cela signifiait que, loin d’avoir des entendements personnels, nous exprimions toutes les deux les qualités de l’unique Entendement, qui incluent l’intelligence et le discernement. Et cela signifiait aussi qu’aucune de nous ne pouvait être trompée par des perspectives politiques fausses.
Je me suis également tournée vers l’exemple de Jésus pour savoir comment faire pour traiter des points de vue divergents. A un certain point de son ministère, Jésus a affronté les opinions marquées de figures religieuses, que l’on appelait des scribes, et qui mettaient en doute son autorité à pardonner les péchés d’un homme car, disaient-ils, seul Dieu pouvait pardonner les péchés. Au lieu de se laisser entraîner dans un tel débat, Jésus a élevé la conversation pour affirmer le droit qu’a tout homme d'être libre, non seulement vis-à-vis de la maladie physique, mais également de tout péché. L’approche inspirée de Jésus a à la fois guéri cet homme, mais aussi atteint tous les témoins présents : « ... ils étaient tous dans l’étonnement et glorifiaient Dieu, disant : Nous n’avons jamais rien vu de pareil » (Marc 2:12).
En pensant à cela, j’ai compris que mon désir allait au-delà du simple fait de convaincre quelqu’un d’une opinion politique différente de la sienne. Je voulais apporter la guérison, que ce soit dans mes conversations avec mon amie, ou dans la discussion politique plus large qui inclut ma localité et même mon pays. Jésus avait un raisonnement logique et convaincant, mais ce qui a apporté la guérison, c’était son amour pour le paralytique et sa perception correcte des scribes. Il voyait les scribes comme des individus gouvernés par Dieu, non comme des hommes entêtés défendant des opinions divergentes.
Cela m’a réveillée. Je devais être motivée par l’amour, non par le désir d’avoir raison. Pour aimer pleinement, je devais voir chaque personne, quel que soit son parti politique, comme mon frère, ou ma sœur – reflétant le même Entendement divin. Cela ne signifie pas que nous pensons tous exactement de la même façon, mais que nous pouvons trouver l’unité dans nos différences même, parce que nous possédons la même source divine de toute intelligence.
J’ai vite trouvé de nombreuses occasions de mettre ces idées en pratique. Reconnaître la nécessité de commencer en aimant Dieu et mon prochain a fait toute la différence. Quelquefois, cet amour me poussait à partager un point de vue qui élevait la conversation et permettait d’avoir une perspective plus étendue. A d’autres moments, cela faisait taire mon bouillonnement intérieur et me permettait d’écouter avec respect, compréhension et compassion. Mes discussions politiques s’en sont trouvées apaisées de façon significative, et plus jamais je ne me suis autant énervée dans une conversation portant sur de tels sujets.
En définitive, ce que nous désirons tous est de trouver des solutions aux problèmes qui revêtent une véritable signification pour nos communautés, nos pays et pour le monde. Pourquoi ne pas commencer avec le fait spirituel qu’il n’y a qu’un seul Entendement, et voir où cela nous mène ?