Devant les complications toujours plus grandes que présente la vie moderne, le Scientiste Chrétien peut s'appuyer sur des fondements solides. Il possède une infaillible norme qui permet de juger et d'interpréter les événements contradictoires et les discords actuels. Il lui faut une stabilité mentale d'un genre supérieur pour dominer les eaux tourbillonnantes de l'erreur et ses vagues impétueuses.
Comment établir un sens bien net de stabilité spirituelle, voilà ce que fait entendre le Psalmiste lorsqu'il dit (Ps. 125:1): « Ceux qui se confient en l'Éternel sont comme la montagne de Sion, qui ne peut être ébranlée, qui subsiste éternellement. » Pour être en sûreté et sans crainte dans un monde peu stable, qui change à chaque instant, il faut construire notre demeure sur une vraie compréhension de Dieu, de l'Esprit, et de Sa création spirituelle parfaite, révélée en Science Chrétienne.
Mary Baker Eddy déclare (Unité du Bien, p. 14): « Dieu n'est pas l'inconstante girouette du clocher, mais la pierre angulaire du roc vivant, plus solide que les montagnes éternelles. » Un peu plus bas, elle ajoute: « Ce qui existe dans l'Entendement éternel doit être réfléchi dans l'homme, l'image de l'Entendement. Comment l'homme pourrait-il alors se soustraire ou espérer se soustraire, à une connaissance que son créateur possède éternellement? » Quiconque bâtit sa vie sur la vraie compréhension de Dieu que la Science Chrétienne révèle se tient éternellement sur le roc vivant de la Vérité, et le témoignage des sens matériels ne l'ébranle point.
La mentalité de Jésus était ferme, s'appuyant toujours sur l'omniprésence et la toute-puissance de Dieu; aussi pouvait-il faire face aux attaques de l'entendement charnel et s'en rendre maître. Sa conscience était imbue de l'agent spirituel — le pouvoir du Christ — qui stabilise le mieux les hommes. Ce pouvoir divin le mettait à même de parler et d'agir comme ayant une autorité complète sur toutes les prétentions du sens matériel. Il était vraiment enraciné et fondé dans le Christ, la Vérité spirituelle.
On peut en dire autant de notre intrépide Leader, Mrs. Eddy, qui resta toujours ferme, soutenant la plénitude de l'Esprit et le néant de la matière. Elle fit face à l'opposition presque unanime de la théologie traditionaliste, des sciences physiques et de la médecine matérielle. Aujourd'hui son Église, La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts, est en voie de remplir sa grande mission, solidement fondée sur le roc du Christ.
S'attacher spirituellement dans la vie journalière aux grandes vérités de la Science Chrétienne aide à établir une stabilité fondamentale au foyer, dans les affaires, et dans le travail accompli pour l'église. La stabilité spirituelle tend à maintenir la santé et les forces. Elle fait prévaloir dans la vie quotidienne l'équilibre mental, la vigilance, la spontanéité, l'assurance. Il ne suffit pas que le disciple ait un sens purement humain de bonté; il faut que d'une manière active, ses pensées s'identifient avec le Christ, avec la nature et l'intelligence même de Dieu, de l'Esprit, pour que sa vie s'établisse sur une base inébranlable.
Un Scientiste Chrétien que troublait un sentiment d'insécurité ainsi qu'une tendance à se dénigrer lui-même discuta ce problème avec un ami. Fermement mais avec calme, ce conseiller plein de sagesse et d'expérience lui dit: « Comment donc pouvez-vous croire que la sécurité et le bonheur vous manquent, puisque vous êtes homme, fils bien-aimé de Dieu? Il vous a fait un don sans prix — la maîtrise spirituelle et toutes les ressources de l'Ame. Pourquoi ne pas les revendiquer et en faire usage, puisqu'elles sont vôtres? »
Ce bref entretien ouvrit les yeux du disciple; il vit qu'il n'était point le jouet des circonstances, un mortel pitoyable que ballottaient les flots de la mortalité, mais le vrai représentant de Dieu, fondé sur le roc vivant et solide du Christ, de la Vérité. Ce dont il avait besoin, c'était un sentiment meilleur de fidélité et de dévouement envers notre Leader, envers la démonstration des vérités de la Science Chrétienne dans la vie de chaque jour.
Par les lignes suivantes qui figurent dans son autobiographie, Mrs. Eddy montre ce qu'implique cette fidélité (Retrospection et Introspection, p. 50): « Par loyauté chez les étudiants je veux dire ceci, — la fidélité à Dieu, la subordination de l'humain au divin, la justice constante, et la stricte adhésion à la Vérité et à l'Amour divins. »
Si l'inspiration et la stabilité font défaut, la pensée tend à prendre parti pour une famille, pour certains amis, pour telle ou telle nation, sans bien peser les facteurs qui entrent en jeu. Jésus le Christ engageait les hommes à juger selon la justice. Lorsqu'une personne ou un peuple sont impliqués dans un conflit, l'on ne gagne rien à se déclarer étourdiment pour l'un ou pour l'autre, à perdre son calme au cours des discussions, ou à s'indigner d'une façon que l'on croit justifiée. Critiquer autrui, nourrir les flammes de la controverse, c'est chose facile. Mais cela n'aide point à résoudre le problème.
Selon la Science Chrétienne, ce qu'on peut faire de mieux dans une situation quelconque, c'est se tourner vers l'Entendement divin; c'est communier avec l'Esprit pour obtenir l'équilibre mental, les lumières, la capacité de parler et d'agir avec une autorité qui guérit votre propre pensée et calme la furie de l'entendement charnel.
Le silence plutôt que le blâme; l'amour plutôt que la haine; un bon témoignage rendu au prochain, plutôt qu'une critique désobligeante; et certainement, la stabilité plutôt qu'une pensée confuse, troublée, sans équilibre — voilà ce qui fraye la voie et permet au disciple de soutenir par sa contribution individuelle la santé, la paix, la prospérité parmi les hommes et les peuples. Mrs. Eddy fait cette remarque (Rétrospection et Introspection, p. 93): « Le meilleur type spirituel de la méthode du Christ pour élever la pensée humaine et pour communiquer la Vérité divine, est la puissance, le calme et la force stationnaires; et lorsque cet idéal spirituel devient le nôtre, il devient le modèle de l'action humaine. »