Sur la plus grosse cloche du carillon installé dans l'Annexe de L'Église Mère, Mary Baker Eddy fit mettre une inscription qui signifie:
« La Première Église du Christ, Scientiste
à Boston, Massachusetts
1906
Fondée sur l'Amour »
Nous en lisons le récit dans un livre fort intéressant, The Mother Church Extension, par Margaret Williamson (pp. 65, 66). Que Mrs. Eddy parle de L'Église Mère comme étant « fondée sur l'Amour, » voilà qui est caractéristique. En outre, à la page 35 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, cette femme spirituellement inspirée déclare: « Notre église est bâtie sur le Principe divin, l'Amour. Nous ne pouvons nous unir à cette église qu'autant que nous sommes nés à nouveau de l'Esprit, que nous atteignons à la Vie qui est la Vérité, et à la Vérité qui est la Vie en produisant les fruits de l'Amour, — en chassant l'erreur et en guérissant les malades. »
Si l'on comprend la véritable Église spirituelle dont le temple matériel n'est que le symbole, on sait que la construction de l'église ne prend pas fin lorsque l'édifice matériel est achevé ou même lors de sa dédicace. Le disciple se rend plutôt compte que sa démonstration individuelle concernant la vraie idée de l'Église est un élément nécessaire de sa vie quotidienne, toujours mieux exprimée quand il utilise les idées spirituelles correctes émanant sans cesse de l'Amour. Aussi les membres de L'Église Mère et de ses filiales devraient-ils souvent se demander: « Qu'est-ce que j'exprime aujourd'hui dans ma démonstration de l'Église? » Quand la pensée se tourne avec persévérance vers le Principe, les suggestions erronées telles que la crainte, l'orgueil, l'obstination, la rancune, l'esprit critique, la susceptibilité, les limitations doivent disparaître. Le désir sincère d'être spirituellement éclairé produira l'expression toujours meilleure de la compassion, de la douceur qui n'est point faiblesse, de la générosité bienveillante, de la sagesse, de la pureté, de l'amour, de la sainteté; ainsi notre démonstration individuelle de l'Église deviendra chaque jour plus complète.
Dans la mesure où ses pensées sont spirituelles, le disciple remplira vraiment ses obligations comme membre de l'église. Il sera vigilant, il démasquera les prétentions du mal; donc rien ne l'empêchera d'apprécier ce qui est bon chez ses frères. Il tâchera toujours que son église filiale démontre le meilleur gouvernement possible; il fera des efforts pour soutenir avec une compréhension digne du Christ L'Église Mère et ses activités mondiales. Évitant l'impatience, il sera aimable et plein de bonté envers les autres membres. Il s'abstiendra de faire des remarques blessantes, il sera prêt à se montrer conciliant. Il n'essaiera point de stabiliser l'arche, comme le fit Uzza, l'Israélite (voir II Sam. 6:6), car il saura que Dieu gouverne toutes choses selon Ses propres voies.
Si sa pensée est spirituelle, avant les assemblées de l'église le disciple fait un bon travail accompagné de prière; il saura que l'Entendement divin est à la fois présent et tout-puissant. Comme il reconnaît que tout ce qui n'exprime pas la pensée du Christ est irréel, il ne croira point le mal, mais s'efforcera de sentir en tout temps la présence éternelle de l'Amour; il comprendra que dans l'église « fondée sur l'Amour, » les progrès se manifestent uniquement par l'amour.
Quelqu'un qui étudiait depuis peu la Science Chrétienne dit à l'une des élèves de notre Leader: « J'espère bien être tôt ou tard Lecteur! » Il s'adressait à une Scientiste expérimentée, qui lui répondit en souriant: « J'espère que si c'est le cas, vous serez prêt à remplir ces fonctions. » La réplique était sage, bien faite pour réduire au silence les ambitions humaines tout en encourageant les aspirations spirituelles.
Celui qui travaille sans égoïsme cherche à rendre service dans le domaine spirituel, plutôt qu'à remplir tel ou tel poste en vue au sein de son église filiale. Tout membre d'une Église du Christ, Scientiste, a sans cesse l'occasion d'être en quelque sorte un transparent où se voit la Parole de Dieu — qu'il soit occupé à l'École du dimanche, à la Salle de lecture, qu'il soit huissier, membre d'un sous-comité, ou qu'il exerce les fonctions de Lecteur. Si les Lecteurs et les autres membres reconnaissent que l'homme est infiniment capable de bonté, la parole entendue aux cultes exprimera l'élévation mentale et spirituelle qui élève et guérit.
Paul disait (II Tim. 3:16, 17): « Toute l'Écriture est divinement inspirée et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu atteigne tout son développement et qu'il soit apte à toute bonne œuvre. » A mesure que les membres démontrent individuellement la véritable idée de l'Église, on verra se manifester davantage l'harmonie, la grâce et l'unité. Les guérisons deviendront plus nombreuses, et l'on aura maintes preuves de prospérité spirituelle: la Salle de lecture accroîtra son activité, les cultes et l'École du dimanche seront mieux suivis, et le public s'intéressera beaucoup aux conférences données sous les auspices de l'église.
Chaque membre d'une Église du Christ, Scientiste, doit reconnaître l'obligation de soutenir fidèlement son église filiale, non seulement par une fréquentation régulière, par des témoignages exprimant la gratitude, par des services rendus avec joie, par sa manière de vivre, mais aussi par des dons généreux. Un verset de la Bible qui nous est cher nous rappelle cela (Mal. 3:10): « Apportez toutes les dîmes au trésor du temple. Qu'il y ait des vivres dans ma maison: mettez-moi ainsi à l'épreuve, dit l'Éternel des armées; vous verrez si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et si je ne répands pas sur vous la bénédiction sans mesure! » Donner et recevoir sont en rapport aussi étroit que le flux et le reflux qui constituent la marée. L'un ne va pas sans l'autre. Notre trésor spirituel remplit un double but: quand nous y apportons le fruit de nos labeurs, les dîmes de la loyauté, de la gratitude, du service, du dévouement, nous constatons que l'idée spirituelle de l'Église est une source d'inspiration, versant en abondance au disciple généreux « les fruits de l'Amour, » chassant l'erreur et guérissant les malades.
Toujours docile aux directions de l'Amour, Mrs. Eddy rédigea le Manuel de L'Église Mère, sous le gouvernement duquel cette Église et ses filiales sont unies à jamais. Dans une lettre datée du 27 février 1903, Mrs. Eddy, écrivant au Conseil Directeur de la Science Chrétienne, déclarait entre autres (Permanence de L'Église Mère et de son Manuel, Édition revisée, p. 14): « La prospérité présente et future de la cause Scientiste Chrétienne est due en grande partie aux Statuts et au gouvernement de “La Première Église du Christ, Scientiste,” à Boston. Nul ne peut savoir comme moi à quel point il importe que les membres de cette Église s'unissent pour rester fermes dans leur soutien des Statuts actuels. »
Une terre fertile ne reste productive que si elle est arrosée, il faut qu'elle dispose d'une source abondante, intarissable; de même, toute église filiale requiert l'inépuisable « fleuve des eaux de la vie » (Apoc. 22:1) qui se déverse abondamment, d'une façon constante, grâce à l'activité de L'Église Mère. « Fondée sur l'Amour, » cette Église apporte aux membres de ses filiales la force et l'inspiration continues, de sorte que tout leur travail peut être fructueux. Obéissant aux tendres et fermes conseils de leur Leader, les Scientistes Chrétiens consacrés, où qu'ils se trouvent, écoutent la Parole et la mettent en pratique. Pour eux, la démonstration de l'Église est une expérience riche en bienfaits; elle produit un développement spirituel qui ne cesse jamais; elle les rend capables de dire à tous les humains (Apoc. 22:17): « Que celui qui a soif vienne! Que celui qui veut de l'eau vive, la reçoive gratuitement! »