Rentrant à pied du lycée par les Étangs, c'est à peine si Bob sentait l'air pourtant si vif de la Nouvelle-Angleterre à cette saison: le ciel dégagé annonçait la gelée. Il se faisait du souci pour ses examens proches. Ils s'annonçaient beaucoup plus longs que ceux dont il avait l'habitude. Certains sujets allaient porter sur la moitié du programme de l'année et d'autres sur le programme tout entier.
Bob était en seconde et jusqu'à maintenant il avait trouvé le lycée plutôt sympa. Il avait été élu secrétaire du Club de français; il aimait le sport, et surtout le volley; quant aux devoirs, eh bien il s'était attelé à la tâche chaque soir. Mais depuis quelque temps, il trouvait difficile de se concentrer. Il pensait constamment à l'avertissement de ses professeurs: tout votre avenir dépend de ces examens.
Bob allait à l'École du Dimanche de la Science Chrétienne. Pourtant, pour se préparer à ces examens, et sans raison apparente, il ne faisait pas appel à ce qu'il avait appris sur Dieu. Le matin de la première épreuve, Bob avait une mine épouvantable et il ne se sentait pas bien du tout. Il refusa son petit déjeuner. Il n'arrivait pas à comprendre comment ses parents pouvaient rester aussi sereins. Ils lui dirent tranquillement qu'il devrait aller au lycée passer son examen et ils promirent, de leur côté, de l'aider par la prière.
Le soir venu, Bob et ses parents eurent une bonne conversation. « Ces examens, dit son père, font partie de ton développement — par eux aussi tu apprends à devenir un citoyen responsable. Peut-être le moment est-il venu pour toi de réfléchir plus sérieusement à ton avenir et de rechercher les directives de l'Entendement. » Puis c'est sa mère qui ajouta: « Tu ne peux pas être séparé de l'intelligence, Bob, parce que tu ne peux pas être séparé — pas même un instant — de Dieu, qui est la source de l'intelligence. C'est ce que Papa et moi avons affirmé ce matin. »
« C'est ce que vous vouliez dire lorsque vous m'avez promis de m'aider par la prière ? » demanda Bob. « Exactement », répondit sa mère. « Lorsque tu pries, tu écoutes l'Entendement — tu écoutes ce que l'Entendement connaît de son enfant. » Le frère aîné de Bob, Hank, avait passé son bac deux ans auparavant. Bob et son pére feuilletèrent le cahier-souvenir de Hank de cette année-là et son père lui montra une phrase extraite du message du proviseur aux lycéens de terminale: le plus grand don que nous puissions faire, c'est le don de nous-mêmes à notre plus haut degré de perfection. »
« C'est plein de noblesse, pensa Bob plus tard, mais moi il faut encore que je passe ces examens. » Le dimanche suivant, il lui tardait d'arriver à l'École du Dimanche. Son moniteur, M. Hall, préparait une maîtrise de physique. Comme il était certain que M. Hall s'était appuyé sur l'Entendement divin quand il avait passé ses examens, Bob en vint tout de suite au fait: « Comment est-ce que je peux demander à l'Entendement divin de m'aider ? Est-ce que je peux demander à Dieu les réponses de mon épreuve d'histoire ? » « Tu vois, Bob, répondit M. Hall en pesant ses mots, l'Entendement divin n'a pas conscience de l'histoire humaine. Donc nous ne pouvons pas demander à Dieu la date de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Mais ce que nous avons la possibilité de faire, c'est de savoir que nous reflétons l'intelligence illimitée. Et ceci parce que nous sommes les rejetons spirituels de l'Entendement, c'est là notre identité véritable. »
Barbara glissa dans la conversation quelques-unes de ses réflexions: « Cette semaine, j'ai pensé à tout ce que m'apporte le fait que l'homme reflète l'Entendement infini et le Principe infaillible et la Vérité immuable. » « Merci de nous avoir fait part de cela », dit M. Hall. « Pensons tous de cette façon dans les semaines à venir. Il faut que je vous dise en toute honnêteté que l'existence fourmille de circonstances où tout semble dépendre d'un examen, d'un rendez-vous d'affaires, d'une audition — ou d'une décision à prendre. Peut-être devons-nous être guéris de la crainte qui en découle ou de l'impression d'être dépassés. Nous pouvons alors nous rappeler que Dieu est Amour et que nous reflétons l'Amour divin. La Bible nous dit: “La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte.” Jean 4:18. Nous n'avons pas à accepter de nous laisser hypnotiser par un problème. »
Ensuite M. Hall lut un passage de Science et Santé de Mrs. Eddy — passage qui était dans la Leçon biblique Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. de la semaine. « Une connaissance de la Science de l'être développe les facultés et les possibilités latentes de l'homme. Elle donne plus d'étendue à l'atmosphère de la pensée, accordant aux mortels l'accès à des domaines plus larges et plus élevés. Elle élève le penseur à son élément natif de pénétration et de perspicacité. » Science et Santé, p. 128.
Au cours des quelques semaines suivantes, Bob a fait un travail de recherche dans les œuvres de Mrs. Eddy sur les termes Entendement, intelligence, conscience, et prière. (C'était la première fois qu'il se servait vraiment des Concordances.) Il a glané beaucoup d'idées utiles sur ses aptitudes et sur la façon dont il pouvait aborder ses problèmes personnels. Il a pu voir plus clairement que l'Entendement sait tout et qu'il est tout-puissant; et aussi que le rôle donné par l'Entendement à son reflet, l'homme, c'est la domination. Bob a copié un passage en particulier et il l'a placé sur son bureau à la maison. C'est un passage d'un livre de Mrs. Eddy, Unité du Bien: « Toute conscience est Entendement, et l'Entendement est Dieu, une conscience infinie, et non une conscience finie. Cette conscience est reflétée dans la conscience individuelle, ou homme, dont la source est l'Entendement infini. Il n'y a pas en réalité d'entendement fini, ni de conscience finie... L'homme, en tant que rejeton de Dieu, est forcément spirituel, parfait, éternel. » Unité du Bien, p. 24.
Bob s'aperçut qu'il faisait des progrès à chaque examen. Inspiré par les idées spirituelles, il restait actif et confiant. Un camarade en vint même à le remercier de son calme alors que certains des autres étudiants semblaient affolés. Après son tout dernier examen, Bob partit en gambadant, sautant à cloche-pied par-dessus les fissures du trottoir — exactement comme quand il était petit.