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Dépasser Mara: guérir l'amertume

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1983


Il y a dans l'exode des Hébreux fuyant l'esclavage imposé par le Pharaon en Égypte un épisode bref mais intéressant: protégé et guidé par Dieu, Moïse les avait conduits hors d'Égypte, c'est-à-dire au-delà de la sphère de pensée et d'action du Pharaon. Or, il fallait de l'eau potable pour traverser le désert menant à la Terre promise. Les Israélites avaient une fois cherché de l'eau pendant trois jours, sans succès. Selon la Bible, « ils arrivèrent à Mara ; mais ils ne purent boire l'eau de Mara, parce qu'elle était amère ».

Alors le peuple accusa Moïse d'être un mauvais chef et celui-ci se tourna vers Dieu pour être guidé. « L'Éternel lui indiqua un bois, qu'il jeta dans l'eau. Et l'eau devint douce. » Puis il fut rappelé aux Israélites que s'ils obéissaient totalement aux commandements de Dieu, désastres et maux leur seraient épargnés. Ils furent rassurés par la promesse divine: « Je suis l'Éternel, qui te guérit. » Ex. 15:23, 25, 26.

Sans doute Moïse se rendait-il compte que le dur esclavage des Israélites n'avait pas été uniquement le fait du Pharaon, comme eux le pensaient. En effet, pour les libérer, n'avait-il pas dû affronter un mode de pensée servile qui tentait de les maintenir captifs — soumis et dominés ? Grâce à son obéissance au Dieu unique en qui il plaçait sa confiance, Moïse avait sans doute compris qu'il fallait que les enfants d'Israël parviennent à avoir plus pleinement la mentalité d'un peuple spirituellement libre. Une sorte d'amertume réapparaissait constamment. A chaque difficulté, le peuple réagissait en blâmant et en accusant, d'abord le Pharaon responsable de leur esclavage, et ensuite Moïse, quand ils virent que leur libération nécessitait plus d'efforts qu'ils n'en avaient prévus.

En traversant ainsi quelque désert, chacun de nous se trouvera peutêtre un jour à Mara, où il devra apprendre une leçon et trouver la guérison. Si nous avons le sentiment qu'une personne ou un groupe a rendu pénible notre existence, c'est que nous aussi nous nous trouvons à Mara, et si nous comprenons la totalité de l'Amour divin, nous devenons capables de nous élever au-dessus du sentiment qu'il y a oppresseur et opprimé. Tant que nous tiendrons quelque Pharaon responsable de nos problèmes, nous ne trouverons pas le chemin qui mène hors de l'Égypte de notre esclavage jusqu'à la terre promise de la domination spirituelle, de la santé et du bien-être. Notre Mara est peut-être un marais d'apitoiement sur nous-même, un faux martyre. Notre amertume pourrait être quelque chose d'aussi insignifiant que l'arrièregoût déplaisant laissé par une dispute, ou au contraire l'extrême désespoir de se trouver physiquement handicapé. Elle pourrait prendre la forme d'un grave découragement, de la douleur ou même d'un caractère aigri.

Le Christ, la Vérité, pénètre au plus profond de ces eaux et les adoucit, quels que soient l'angoisse, le sentiment de privation ou la maladie associés à notre amère souffrance.

La Bible reprend continuellement la belle métaphore des eaux vives, des fontaines jaillissantes et d'autres images du même ordre pour nous faire ressentir le doux renouveau d'énergie que fait naître l'Esprit dans la conscience de celui qui le cherche.

De même, l'Apocalypse utilise l'image de l'absinthe qui rend amères les eaux — la conscience humaine — en semant la mort et la destruction. Voir Apoc. 8:10, 11. Dans le dernier chapitre de l'Apocalypse, le Révélateur décrit « un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau ». Et il ajoute: « Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie... dont les feuilles servaient à la guérison des nations. » Apoc. 22:1, 2.

Pour autant que nous suivions le chemin de Moïse, la voie tracée par le Révélateur et surtout par Christ Jésus, le Guide, nous pouvons, nous aussi, grâce à la vérité curative de l'arbre de vie, neutraliser les effets amers et destructifs de l'absinthe. La Science Chrétienne illumine le sentier de la Bible qui nous mène à cette libération.

Un goût amer ou un sentiment d'acrimonie prend sa source dans un sentiment d'injustice. C'est souvent une réaction contre ce qui semble être une accusation silencieuse ou exprimée. Afin de neutraliser cette source amère et ses effets, il faut identifier l'accusateur correctement.

Christ Jésus démasqua la nature du mal. Parlant du diable, il dit: « Il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8:44. La nature du mal est ici révélée comme elle ne l'avait jamais été auparavant — non en tant que personne, mais comme une duperie, un faux sens et un mensonge. Le Révélateur appelle le mal « l'accusateur » et, alors que se faisait jour sa compréhension de l'omnipotence divine, il entendit le commandement qui lui était donné de se réjouir parce qu' « il a été précipité, l'accusateur de nos frères » Apoc. 12:10..

Science et Santé de Mrs. Eddy poursuit l'œuvre immense qui consiste à révéler à la pensée qui se développe ce fait merveilleux: l'absolue totalité de Dieu et la pureté spirituelle de l'homme réel à Sa ressemblance. Ce livre est essentiel pour comprendre comment détruire le mal dans notre vie quotidienne. Afin de commencer à percevoir la totalité de Dieu et la perfection de l'homme, et de progresser vers la victoire finale sur la haine, l'égoïsme et la maladie — sur tous les maux, y compris la mort — il nous faut quelque peu discerner ce qu'a vu l'auteur en découvrant les règles de la guérison scientifiquement chrétienne. Elle écrit: « La notion que le mal et le bien sont tous deux réels est une tromperie du sens matériel que la Science annihile. Le mal n'est rien, il n'est ni chose, ni entendement, ni pouvoir. Manifesté par le genre humain, il représente un mensonge, le néant ayant la prétention d'être quelque chose — la luxure, l'improbité, l'égoïsme, l'envie, l'hypocrisie, la calomnie, la haine, le vol, l'adultère, le meurtre, la démence, l'insanité, l'inanité, le diable, l'enfer, ainsi que tous les etc. que comporte ce terme. » Science et Santé, p. 330.

Si une forme quelconque du mal prétendait être quelque chose dans notre propre existence, en nous faisant amèrement souffrir, la guérison ne saurait tarder si nous sommes prêts à accepter dans notre cœur et notre vie le fait que Dieu est Tout, qu'Il est absolument bon et que l'homme Le reflète vraiment. Si nous le voulons, nous pouvons laisser cette vérité pénétrer la conscience à tel point qu'elle annihilera l'effetabsinthe d'un sens erroné.

Voir l'irréalité du mal qui semble nous avoir été fait ne signifie pas qu'il faille ignorer la mauvaise action. En fait, cela signifie que nous devons travailler à notre propre salut en reconnaissant que le mal dépersonnalisé — non déguisé — n'a sur nous aucun pouvoir maintenant ni à aucun autre moment. Le mal qui a été rejeté comme mensonge n'a absolument aucun pouvoir. Le vrai coupable alors n'est ni « lui », ni « elle », ni « eux », mais cette fausse conscience que la Science Chrétienne dénomme entendement mortel. Cet entendement fallacieux (ou comme le dit Paul, l'entendement charnel) plaide afin de justifier tous les modes mortels de pensée, y compris l'apitoiement sur soi-même, la colère et même la vengeance. Parfois la propre justification fait en sorte que l'amertume laissée par une expérience malheureuse semble incurable. Elle prolonge indéfiniment l'amertume et le ressentiment sous prétexte que notre propre mentalité est moins mauvaise que celle de cette autre personne, dont les actions nous ont fait souffrir.

Peut-être nous assimilons-nous aux Israélites lorsque nous murmurons: « Pourrait-on m'accuser d'avoir de tels sentiments ? » Pourtant ce genre d'argument, qui porte la marque de l'entendement mortel, confine à l'absurdité et finit par nous faire croire que nous sommes pris au piège, esclaves impuissants faisant tourner la meule du règne d'injustice, ou pis encore, prisonniers du cercle vicieux de la vengeance. La suffisance et la propre justification sont des attitudes mentales qui font obstacle à la guérison spirituelle. Nourrir un grief ou donner libre cours au blâme ne nous soulage pas; au contraire, l'étau du mal ne s'en resserrera que plus, ralentissant les pas que nous faisons pour nous éloigner de Mara.

Nous ne sommes pas forcés de boire l'eau amère. Rien ne peut nous obliger à boire à petits coups ou à grands traits les souillures mentales. A toute heure, pour purifier et rafraîchir notre conscience, nous avons à notre disposition l'arbre de vie, la vérité absolue concernant Dieu et l'homme. Dans la mesure où nous refusons les eaux polluées de la croyance à la double réalité du bien et du mal, nous verrons la guérison de l'amertume et l'harmonisation de la situation.

Où en sommes-nous donc dans notre progression qui doit nous mener hors d'Égypte et au-delà de Mara — au-delà du sentiment que nous sommes victimes d'un esclavage — et jusqu'à la compréhension de la tendre sollicitude de l'Amour divin ? Nous pouvons mesurer les progrès accomplis en voyant à quel point nos lèvres et notre vie répondent à la question profonde que pose la Bible: « La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère ? » Jacques 3:11. L'amertume provient du fait que nous sommes convaincus de sa raison d'être. Mais Dieu est la seule source et la seule cause. Chaque guérison en Science Chrétienne est une preuve puissante de ce fait absolu.

Rejeter même le plus petit sentiment d'amertume est un pas qui compte, car ainsi nous contribuons à « la guérison des nations », et cela nous apporte la fraîcheur de la douceur et de la joie, qualités qui ne sont non pas simplement secondaires, mais qui sont au contraire au cœur même de notre nature de fils et filles de Dieu.

Notre Leader, Mrs. Eddy, écrit: « Pour la victoire remportée sur un seul péché, nous rendons grâce et nous magnifions l'Éternel des armées. Que dirons-nous de la puissante victoire remportée sur tout péché ? Le chant le plus haut, le plus doux qui soit jamais monté aux cieux, s'élève aujourd'hui plus clair et plus proche du grand cœur du Christ; car l'accusateur n'est pas là, et l'Amour fait entendre ses accords éternels et primordiaux. » Science et Santé, p. 568. Dépasser Mara — en guérissant l'amertume en toute occasion — c'est parcourir plus vite le chemin menant à l'ultime triomphe total sur le mal.

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