Un praticien de la Science Chrétienne qui habitait près d'un collège pour jeunes Scientistes Chrétiens se rendit compte un jour que la plupart des étudiants qui venaient lui demander de l'aide étaient des jeunes gens de haute valeur. Ils obéissaient aussi bien à la lettre qu'à l'esprit des règles en vigueur dans ce pensionnat et ils étudiaient la Science Chrétienne avec consécration. On aurait dit toutefois qu'ils avaient certaines difficultés physiques à surmonter tandis que d'autres, moins consacrés, moins obéissants, suivaient gaiement leur chemin en pleine santé. Le praticien réfléchit longtemps à la situation, s'interrogeant comme sans doute Job avait dû le faire avant lui: « Pourquoi les êtres bons devraientils souffrir ? »
Et puis, en approfondissant la question, la vérité se fit jour: ces étudiants obéissants et consacrés ne souffraient pas en raison de quelque chose qu'ils avaient fait, mais en raison de ce qu'ils croyaient que les autres faisaient. Le vrai coupable, c'était l'indignation de la propre justice que suscitaient les actions des autres. Ce fait ayant été signalé aux jeunes patients et l'erreur ayant été corrigée grâce à la vérité quant à la nature impeccable de l'homme créé par Dieu, les guérisons suivirent rapidement.
La Science Chrétienne enseigne que l'on ne peut souffrir que de ses propres péchés, et que la souffrance cesse lorsque le péché cesse; c'est là l'éternelle réponse à faire à la suggestion agressive selon laquelle il se pourrait que l'on souffre par la faute des autres. Mrs. Eddy dit: « C'est une erreur de souffrir si ce n'est par suite de vos propres péchés. Le Christ, la Vérité, détruira toute autre souffrance supposée, et la vraie souffrance résultant de vos propres péchés cessera dans la mesure où le péché cessera. » Science et Santé, p. 391 ;
A propos d'une déclaration de Mrs. Eddy pendant qu'elle donnait son cours d'instruction, une de ses élèves a relaté: « Nous devions déclarer chaque jour: “Je ne puis souffrir en raison des péchés d'autrui car le péché se punit lui-même et je ne pécherai point; donc je n'ai pas besoin de souffrir.” » We Knew Mary Baker Eddy, Third Series, p. 66; Chacun de nous est personnellement responsable de sa propre manière de penser et d'agir; il n'est pas responsable du penser et des actes de quelqu'un d'autre. C'est une occupation de tous les instants que de surveiller sa propre pensée. Cela ne laisse guère le temps de s'occuper de la manière dont un autre pense ou agit, à moins d'y être spécifiquement invité ou d'en être cruellement affecté; et, à n'en pas douter, c'est folie que de souffrir avec angoisse, mentalement ou physiquement, en raison des méfaits de quelqu'un d'autre.
Personne ne manquera jamais de trouver la solution d'une difficulté quelle qu'elle soit, sociale, politique, économique ou scolaire, s'il comprend que c'est en lui-même que réside la solution et non au-dehors; s'il voit qu'il n'est jamais à la merci de quelqu'un d'autre mais qu'il peut cesser de souffrir de n'importe quelle situation en changeant la pensée qu'il en entretient. Ce qui arriva à une secrétaire peut servir d'exemple en l'occurrence: rendant un jour visite à un praticien dans son bureau, elle lui demanda de l'aide concernant ce qu'elle décrivait comme étant un patron tyrannique. Elle raconta que les exigences excessives de ce dernier et ses éclats de colère étaient devenus insupportables, ajoutant toutefois que, financièrement parlant, elle ne pouvait guère se permettre de donner sa démission. Cherchant l'inspiration, le praticien fut amené à lui demander avec douceur: « S'agit-il réellement, dans cette situation difficile, d'un patron tyrannique ou bien d'une secrétaire timorée ? »
Elle le regarda fixement quelques instants, et puis elle éclata en sanglots. « Vous avez raison, dit-elle; toute ma vie, j'ai eu peur de l'une ou l'autre personne. »
Lorsqu'elle eut compris que la crainte et la timidité ne font pas partie de la véritable nature spirituelle de l'homme, elle commença à exprimer dans son travail un plus grand sens de paix et d'autorité, et toute la situation s'éclaircit.
Blâmer autrui pour nos propres ennuis est chose facile et tentante, c'est un passe-temps très populaire. A mesure que l'on apprend en Science Chrétienne qu'il est nécessaire de travailler à son propre salut, on devient moins susceptible de tomber dans le panneau que tend la suggestion selon laquelle la souffrance provient de conditions extérieures. Il faut également être alerte afin de ne pas laisser la propre condamnation occuper la place. Le mal est impersonnel, jamais personnel, et toujours un rêve, toujours irréel. Christ Jésus explique cela à ses disciples lors de l'occasion suivante que rapporte Jean dans son Évangile: « Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou se parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » Jean 9:1–3.
Si nous désirons suivre notre Guide, il faut que nous aussi nous nous élevions à ce niveau de compréhension qui refuse d'admettre quoi que ce soit en dehors de Dieu et de Sa totalité, en dehors de l'homme en tant que Son image. Alors, non seulement nous refuserons de souffrir en raison des actes d'autrui, mais nous verrons qu'en réalité il n'y a pas de mortels qui puissent souffrir ou faire souffrir, qu'il y a seulement Dieu et Son idée parfaite, impeccable, spirituelle et immortelle. Et de plus nous prendrons conscience de ne pouvoir souffrir en fait pour aucune raison, puisque toutes nos pensées nous viennent du seul Entendement parfait et divin qui se manifeste éternellement à travers l'homme. Comprenant ces vérités et vivant en accord avec elles, nous ne pouvons souffrir en raison des péchés d'autrui.
