L’expérience humaine inclut souvent des circonstances difficiles, qui peuvent toutes être attribuées à la supposition que Dieu n’est pas tout-puissant ni capable de gouverner Sa création ; qu’un autre pouvoir est présent, agissant en opposition avec Lui.
Si nous admettons, consciemment ou inconsciemment, que cette croyance est vraie, nous pouvons rapidement commencer à nous sentir perdus, voire dépourvus de tout contrôle – influencés par des opinions humaines aléatoires, par la popularité, l’orgueil, la peur ou le ressentiment. Ces vagues tumultueuses de l’entendement mortel (que l’apôtre Paul appelait « l’affection de la chair » , la croyance dans un entendement opposé à Dieu) n’engendrent ni force ni stabilité. Au contraire, elles génèrent le chaos et non l’ordre, et nous laissent le sentiment d’être épuisés plutôt qu’enrichis, dépourvus de la direction divine qui nous permet de penser et d’agir correctement et de nous gouverner correctement.
Christ Jésus a radicalement remis en question la croyance en un pouvoir ou une volonté antagoniste, et a révélé le contrôle singulier que Dieu exerce sur Sa création. Lorsque Jésus était confronté à la confusion, au conflit et à la maladie, il les affrontait avec une puissance et une compréhension spirituelles imperturbables et cela avait pour résultat que l’harmonie, la justice et la santé étaient rétablies.
Cela confirmait la prophétie des Ecritures selon laquelle Christ – la Vérité éternelle et divine que Jésus a si pleinement manifestée – détient le pouvoir ultime de gouverner. « La domination reposera sur son épaule », nous dit Esaïe (9:5). Jésus a vécu, d’une manière évidente et pleine d’autorité, dans la fidélité aux lois de ce gouvernement divin, prouvant par ses œuvres de guérison que la Vie divine est éternelle et que l’Amour divin est toujours présent, et que ces lois d’harmonie sont infailliblement actives, et pleinement indépendantes de la peccabilité et des préjugés humains.
La prière inspirée par les enseignements et l’exemple de Jésus nous conduit à exercer la souveraineté spirituelle que la loi divine confère, et nous immunise contre le moi personnel ou l’entendement personnel trompeur. Cette compréhension éclairée guérit les troubles, l’injustice et tout défi auquel nous sommes confrontés qui nie le gouvernement pacifique et bienfaisant de Dieu. Elle nous permet aussi de discerner, dans notre vie individuelle et au sein de notre localité, ces lois supérieures du bien qui sont constamment actives et qui favorisent un progrès qu’on ne peut réprimer.
A titre d’exemple, il y a de nombreuses années, je me suis retrouvée confrontée à un conflit d’égos entre étudiants à l’université, dans un cours de poésie que je dispensais. Une partie du cours consistait à enseigner aux étudiants comment critiquer le travail de l’autre, mais deux étudiants cette année-là étaient nettement plus loquaces, compétitifs et compétents (ayant déjà été publiés) que la majorité des autres jeunes de 18 à 21 ans. Le cours a rapidement dégénéré en attaques personnelles acerbes et en oppositions constantes entre les deux factions qui se formaient.
Tous les efforts humains que je faisais pour rétablir l’harmonie se sont avérés vains. Je me suis donc tournée vers une source supérieure pour établir l’ordre et la civilité dans la classe. Ma source d’inspiration a été Jésus, dont les enseignements et l’exemple mettent en lumière l’individualité et l’identité spirituelles que Dieu nous a données, grâce à la révélation du lien indissoluble qui unit chacun de nous avec le Principe divin, l’Amour. En tant que Fils de Dieu, Christ Jésus était l’expression la plus complète de l’individualité divine, et il considérait cette nature spirituelle – la santé plutôt que la maladie, la coopération et l’altruisme plutôt que la compétition, l’équilibre et le gouvernement de soi-même plutôt que l’instabilité et la réaction – comme appartenant à tout le monde. C’est cette compréhension spirituelle de la bonté innée et de la perfection spirituelle de la création de Dieu qui permettait à Jésus de vaincre la peur et de guérir la discorde et la maladie.
Plutôt que de me sentir coincée dans un conflit de personnalités bornées, j’ai fait appel à la nature supérieure de mes étudiants, la nature que Dieu leur confère. Cela m’a évité de me sentir intimidée par leur comportement agressif ou par leurs menaces répétées d’abandonner mon cours.
Leurs autres professeurs, qui étaient des enseignants expérimentés et des romanciers, dramaturges et journalistes primés, luttaient également contre les perturbations et la faible assiduité de ces étudiants. Le chef du département a convoqué une réunion de crise au cours de laquelle un vote a été organisé pour mettre fin au cours avant la date limite de paiement de la dernière tranche des frais de scolarité, trois semaines plus tard. C’était la première fois que l’université prenait une mesure aussi drastique.
Je leur ai demandé d’attendre jusqu’à la troisième semaine pour voir si nous pouvions encore renverser la situation. Tous les autres professeurs étaient sceptiques, expliquant qu’ils ne pouvaient rien faire car presque personne n’assistait à leurs cours. Néanmoins, le chef du département a accepté de patienter.
Je me souviens avoir été encouragée par le fait que Dieu, l’Amour et le Principe divins, est le seul véritable législateur et le seul gouverneur. J’avais prouvé cela dans une certaine mesure dans d’autres situations, et cela m’a permis de reconnaître que la volonté humaine et les comportements coercitifs ne constituent pas le véritable contrôle. Ils sont sous le contrôle du pouvoir spirituel, de l’autorité ultime de Dieu, du pouvoir pacifique et bienveillant qui sous-tendait les œuvres de guérison de Jésus, qui énonce la vérité maintenant à la conscience humaine et le fera toujours.
J’ai convoqué une réunion avec les deux étudiants et j’ai partagé des idées sur l’opportunité que chacun avait d’enrichir ce cours et de bénéficier des contributions de l’autre. Les tentatives de ce type avaient rapidement conduit à des reproches réciproques par le passé, mais cette fois-ci, c’était différent. Il était touchant de voir ces deux étudiants s’écouter tranquillement et tomber d’accord, puis partager l’admiration sincère qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.
Tous les étudiants sont retournés en classe cette semaine-là et, à partir de ce moment, l’atmosphère a été coopérative et stimulante. En conséquence, le vote du département visant à mettre fin au cours a été annulé. Les séances d’analyse critique ont été si constructives que chaque étudiant de la classe cette année-là a vu un de ses poèmes être publié dans le magazine de l’université. Ils avaient fait l’expérience de ce que l’on ressent lorsque l’on se gouverne soi-même, lorsque l’on est guidé par les impulsions de sa vraie nature, le reflet de l’Amour divin. Il se peut qu’ils ne l’aient pas reconnu, mais ils ont néanmoins été bénis.
Se gouverner soi-même, c’est être totalement gouverné par la toute-puissance de Dieu. Nous pouvons tous être vigilants afin de rejeter l’idée qu’il existerait une véritable autorité en dehors de Dieu, et reconnaître qu’il existe un seul Dieu, donc un seul pouvoir de gouvernement s’exerçant sur tout, guérissant et fortifiant l’humanité grâce au Christ, la véritable idée de Dieu. En agissant ainsi, nous ferons davantage l’expérience du royaume des cieux sur la terre, l’harmonie éternelle de l’Amour divin.