« Cela ne peut pas tomber sur moi ! » me suis-je dit. J’avais commencé à avoir des trous de mémoire – depuis le nom des gens qui m’échappait jusqu’à la cuisson du repas, laissé sans surveillance sur le feu. J’avais entendu des gens qualifier en plaisantant ces trous de mémoire de « troubles des séniors ». Cependant, ce n’était pas une plaisanterie pour moi. Non seulement pour des raisons pratiques, mais surtout parce que je considérais ces oublis comme des dénégations éhontées de la connaissance parfaite et continue que l’Entendement divin a de lui-même et de sa création, et de la capacité que Dieu m’a donnée de refléter cette connaissance continue. Dieu est le seul Entendement que je reconnaissais. Je savais que je n’en possédais aucun autre, et que l’oubli était une fausse conception de cet unique et véritable Entendement de l’homme (c’est-à-dire de nous tous). C’était la croyance en un supposé entendement existant dans la matière, appelé en Science Chrétienne « entendement mortel » ou « erreur ».
C’est cette mentalité fictive qui semble favoriser la tendance à oublier. Cette tendance provient d’une ignorance de l’unique Entendement infini, Dieu. Elle suggère que nous possédons un entendement personnel et matériel, distinct de Dieu – qu’un organe physique appelé le cerveau est le siège de la pensée consciente et de ses fonctions. De plus, on croit que si ce cerveau décline à cause de l’âge, se détériore à cause d’une maladie ou est endommagé de quelque façon que ce soit, on perd toute capacité à raisonner ou à penser clairement. Mais cela rendrait la matière plus puissante que Dieu, l’Entendement.
Ignorer ces erreurs ou négliger de les corriger ne contribue qu’à leur permettre de croître dans notre pensée. A l’inverse, nous pouvons ouvrir nos pensées au Christ, la lumière de la Vérité présente dans la conscience humaine. Le Christ permet à tous les enfants bien-aimés de Dieu de posséder l’esprit de sagesse dont parle la Bible (voir II Timothée 1:7).
Ma quête pour guérir les pertes de mémoire a commencé en honorant Dieu et en reconnaissant qu’Il est la source de la pensée précise et exacte de l’homme. J’ai revendiqué mon droit divin à bénéficier d’une attention claire et décisive en tant que reflet de l’Entendement. Chaque fois qu’un mot ou un nom m’échappait, je m’arrêtais tranquillement et je priais, affirmant que parce que je reflétais Dieu, j’avais le même Entendement que celui qui était en Christ Jésus (voir I Corinthiens 2:16). Un autre verset de la Bible est devenu ma prière : « Ayez en vous cet entendement qui était aussi en Christ Jésus. » (Philippiens 2:5, d’après la version King James) Ensuite, j’attendais que Dieu me révèle ce que j’avais besoin de savoir. Bien qu’au début cela m’ait parfois demandé du temps et de la patience, inévitablement le nom ou le mot venait. Petit à petit, à mesure que je persévérais dans ce sens, les mots me venaient plus rapidement à l’esprit. Chaque fois que cela se produisait, je louais Dieu comme seule source de ma conscience et de celle de chacun.
Puis un jour, en priant, j’ai réalisé très clairement que l’Entendement ne se souvient pas, si nous définissons ce mot comme le rappel d’une idée qui a quitté la pensée. L’Entendement sait et n’oublie jamais. Ce fut une révélation. J’ai vu que l’Entendement demeure dans l’éternel maintenant et sait toujours tout dans le moment présent ! J’ai vu qu’il n’y a pas de trous de mémoire dans l’Entendement, ni en moi, ni en aucun de nous qui sommes le reflet de Dieu. Parce que nous sommes tous l’image de l’Entendement, nous pouvons savoir ce que nous avons besoin de savoir quand nous en avons besoin. C’était la vérité spirituelle que j’attendais.
A partir de ce moment-là, chaque fois que j’étais occupée et que quelque chose nécessitait mon attention, comme mon chat qui avait besoin d’entrer, un appel téléphonique à passer ou un plat au four qui avait besoin d’être surveillé, cette chose venait à moi clairement. J’ai réalisé que je ne me souvenais pas qu’il y avait quelque chose à faire ; la connaissance de ce qui devait être fait à ce moment-là me venait directement de Dieu en raison de Son omniscience toujours présente. Cela ne voulait pas dire que Dieu connaissait les particularités humaines de ma vie, mais Dieu faisait que j’étais toujours consciente de ce qui nécessitait mon attention et que j’y étais attentive. « Celui qui sait tout » est le premier attribut dans cette définition de Dieu que l’on trouve dans le livre d’étude de la Science Chrétienne : « Le grand Je suis ; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel ; Principe ; Entendement ; Ame ; Esprit ; Vie ; Vérité ; Amour ; toute substance ; intelligence. » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 587)
La capacité d’être toujours alerte et éveillé est le droit divin de tous les enfants de Dieu, et cela peut s’exprimer de multiples façons pratiques.
J’ai réalisé que revendiquer que cette faculté pouvait être la mienne mais pas celle d’un autre était faire preuve d’égocentrisme. Ce n’est pas une faculté personnelle. J’ai vu qu’il m’incombait de reconnaître et de chérir en prière que cette faculté était également celle de toute l’humanité. Alors que les croyances relatives aux maladies mentales, aux lésions cérébrales et à la maladie d’Alzheimer sont répandues dans le monde, il est urgent de revendiquer la vérité concernant la capacité de l’homme à penser correctement, pour le bénéfice de tous – pour les personnes âgées, bien sûr, mais aussi pour les étudiants, les écoliers, les agents des forces de l’ordre, les fonctionnaires, les enseignants, les scientifiques, etc. Les pensées confuses, imprécises ou distraites, ainsi que l’apathie, ne font pas partie de l’Entendement divin et ne peuvent donc pas faire partie de l’expérience de l’homme, l’image et la ressemblance de Dieu. Comme le dit Science et Santé : « La croyance qu’une substance pulpeuse sous le crâne est entendement est une dérision de l’intelligence, un simulacre de l’Entendement. » (p. 192)
J’ai eu l’occasion de mettre en pratique les vérités évoquées ci-dessus un jour où mon mari a fait irruption par la porte de la cuisine. Il venait de partir quelques instants auparavant pour un rendez-vous important, mais il avait oublié son portefeuille. Une rapide recherche aux endroits habituels n’a pas permis de le retrouver, et il s’est inquiété car, ne se souvenant pas où il l’avait vu pour la dernière fois, il craignait de rater son rendez-vous.
Je suis restée silencieuse, réalisant que j’étais là pour être témoin de la connaissance sans faille de l’Entendement divin. J’ai vu que je n’avais pas besoin de courir dans tous les sens avec mon mari pour essayer de trouver quelque chose. J’avais juste besoin de m’attacher par la prière à ce qui m’avait déjà été révélé – l’Entendement divin ne se souvient pas ; il sait. Mon mari n’avait pas besoin de se rappeler où se trouvait son portefeuille au moyen d’une capacité personnelle et humaine qui le lui révélerait. Il reflétait Dieu et la connaissance de Dieu.
J’ai reconnu que ce que Dieu sait, Sa manifestation – l’homme – le sait. Et nous avons été témoins de la véracité de ce fait. Mon mari a soudainement couru au sous-sol et il est revenu avec le portefeuille. Lorsque je lui ai demandé comment il avait su où il se trouvait, il m’a répondu qu’il avait soudainement su où chercher.
Quelle merveille de pouvoir démontrer dans la vie de tous les jours que nous avons le même Entendement que celui qui était en Christ Jésus – l’Entendement divin infaillible et omniscient. Et de petites victoires conduisent à de plus grandes démonstrations du pouvoir que nous avons de savoir comme Dieu sait – dans notre vie et dans le monde en général également.
Le sixième article de foi de la Science Chrétienne est une injonction faite à chaque disciple de Christ Jésus : « Et nous promettons solennellement de veiller, et de prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous, de faire aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent, et d’être miséricordieux, justes et purs. » (Science et Santé, p. 497)
C’est une sainte obligation dont nous pouvons toujours nous souvenir – et que nous pouvons toujours remplir !
