Lorsqu’un chrétien veut mettre en œuvre la bonne ligne de conduite à adopter dans une situation donnée, il, ou elle, peut se demander : « Que ferait Jésus à ma place ? » Mais « Que savait Jésus, et comment puis-je le savoir aussi ? » sont peut-être des questions plus pertinentes pour savoir ce qui est indispensable pour être un meilleur chrétien.
Par exemple, l’Evangile selon Luc décrit la rencontre de Jésus avec dix lépreux à l’entrée d’un village. Ils se tenaient à distance, probablement pour éviter tout contact avec les habitants. A l’époque, on attribuait la lèpre soit au fait d’avoir péché, soit à une malédiction divine. Ceux qui croisaient des lépreux devaient donc se demander ce que ceux-ci avaient fait, comment les éviter ou comment ne pas subir le même sort.
Mais lorsque les dix hommes appelèrent Jésus à l’aide, celui-ci ne prit apparemment pas le temps de se poser ce genre de questions. Il leur dit d’aller tout de suite se montrer aux sacrificateurs, s’attendant à ce qu’ils soient déclarés « purs », exempts de péché et de maladie. « Et, pendant qu’ils y allaient, il arriva qu’ils furent guéris. » (voir Luc 17:12-19)
Qu’est-ce que Jésus savait que les autres ne comprenaient pas ?
Bien que les Ecritures ne précisent pas ce qu’a pensé Jésus lors de sa rencontre avec les lépreux, ses enseignements nous apprennent qu’il savait que Dieu est bon, qu’Il est Amour et qu’Il prend entièrement soin de nous. Et il prouva que de bonnes choses sont données à ceux qui les demandent à Dieu.
Je pense qu’au lieu d’être offensé, déconcerté ou effrayé à la vue des lépreux, Jésus commença par la compréhension du fait que, malgré les apparences, la bonté de Dieu était bel et bien présente, et que l’Amour divin possédait l’autorité et le pouvoir véritables.
Mary Baker Eddy écrit dans le livre d’étude de la Science Chrétienne : « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. Ainsi Jésus enseignait que le royaume de Dieu est intact, universel, et que l’homme est pur et saint. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 476)
Si nous voulons nous baser sur ce que Jésus savait, nous devons, nous aussi, partir de Dieu, de Sa perfection et de Son pouvoir spirituels toujours présents, au lieu d’accepter tacitement ce que nous croyons voir.
Ce point de vue peut sembler radical à l’esprit humain, mais il est en fait naturel aux enfants de Dieu que nous sommes. Saint Paul écrit, « nous avons la pensée de Christ » (I Corinthiens 2:16), montrant ainsi que nous possédons tous en réalité la compréhension spirituelle qui était à la base des guérisons de Jésus.
Après sa découverte de la Science du christianisme, qui explique que ce que Jésus savait a toujours été et sera toujours scientifiquement vrai, comme chacun peut le prouver dans son existence, Mary Baker Eddy a consacré sa vie à aider les autres à comprendre et à vivre cette Science. Au cœur de cette découverte réside la compréhension du fait que, aussi impressionnantes que puissent paraître les conditions matérielles, l’Esprit, Dieu, est suprême en tant que seule véritable cause et unique Entendement, et que l’homme est l’expression intelligente, ou idée, de l’Entendement.
Pour le démontrer nous-mêmes, il nous faut être plus activement conscients de notre relation permanente à l’Entendement divin ; il nous faut reconnaître la réalité de cette relation, écouter les directives de Dieu et les suivre.
Jésus vécut et enseigna un code moral fondé sur l’amour pour Dieu et pour l’humanité, mais la mise en pratique de ses enseignements exige plus que le respect de règles éthiques. La mise en pratique requiert une transformation, non seulement de notre façon de parler et de nous comporter, mais aussi de notre façon de penser.
Mary Baker Eddy qualifie d’ « entendement mortel » le sens matériel de la vie, ainsi que les idées négatives de condamnation qui l’accompagnent. Paul l’appelait « l’affection de la chair », ou « le vieil homme » qui doit être abandonné pour faire place à « l’homme nouveau », c’est-à-dire l’homme et la femme de la création de Dieu, reflétant l’Esprit, la Vérité divine.
Science et Santé expose la « traduction scientifique de l’entendement mortel », selon trois degrés (voir p. 115-116). L’auteure décrit comme irréel le sens purement physique de la vie, avec son cortège de craintes, d’émotions négatives et de propension à l’obstination, et elle montre que ce sens cède la place à un sens plus élevé de la vie à travers l’expression de qualités morales – « humanité, honnêteté, affection, compassion, espérance, foi, humilité, tempérance » – jusqu’à ce que la vie soit pleinement comprise spirituellement et reconnue comme entièrement gouvernée par Dieu et remplie de la bonté divine. Mary Baker Eddy écrit : « Au troisième degré l’entendement mortel disparaît et l’homme en tant qu’image de Dieu apparaît. » (p. 116)
Ce sens lugubre qui voit tout matériellement et inclut tout péché, la maladie et la mort, est défini dans le passage cité ci-dessus comme la « dépravation ». Ne voir que des hommes et des femmes mortels en proie au péché et à la maladie, c’est exclure Dieu et la possibilité d’une bonté suprême. Mais la croyance selon laquelle la vie se résume à cet état mental, avec ses maux et ses malheurs, peut être atténuée lorsqu’on reconnaît la réalité et la présence des qualités morales, dites « de transition » mentionnées ci-dessus.
Plus que des traits de caractère positifs ou plaisants, ces qualités traduisent l’action et l’expression de Dieu dans l’expérience humaine. S’ouvrir à leur présence, c’est reconnaître que non seulement Dieu est réel et qu’Il est avec nous, mais que Ses attributs constituent la substance véritable de notre être.
En nous voyant à la lumière de cette réalité divine, nous découvrons que Dieu exprime la bonté suprême là même où nous sommes. Science et Santé apporte cette explication : « La Vérité n’a pas conscience de l’erreur. L’Amour n’a aucune notion de haine. La Vie ne s’allie pas avec la mort. La Vérité, la Vie et l’Amour sont une loi d’annihilation contre tout ce qui leur est dissemblable, parce qu’ils n’expriment rien d’autre que Dieu. » (p. 243)
Cette compréhension finale nous est donnée par l’Entendement du Christ que Jésus représenta de manière si constante. Ceux qui l’entouraient avaient beau être sûrs qu’un handicap était permanent, que la mort avait le dernier mot ou que la haine l’emporterait, la pensée de Jésus reposait sur une base très différente, à savoir : la sollicitude de Dieu est totale, la Vie divine est toujours présente et l’Amour toujours suprême – le vrai pouvoir en toute circonstance. Jésus parlait et agissait avec autorité en vertu de la loi du bien parfait de Dieu qui bannit le péché, la maladie et la mort.
Le chemin qui mène à cette conscience de la Vérité n’est pas scolaire. On ne peut y accéder par l’intellect ou la volonté humaine. Mary Baker Eddy a d’abord fait référence à la Science Chrétienne en tant que « Science Morale ». Jésus disait que ceux qui ont le cœur pur verraient Dieu. La purification requise implique non seulement le respect des règles, mais aussi la croissance spirituelle, avec le désir semblable à celui d’un enfant de connaître Dieu, le bien, de progresser dans cette compréhension et d’en faire profiter les autres. Ce sont là des prières qui nous aident à acquérir un sens spirituel de nous-mêmes et des autres en tant qu’expressions directes de Dieu. C’est ainsi que « nous avons la pensée de Christ » (I Corinthiens 2:16) – de l’Entendement qui guérit.