Durant vos années d’enfance, on vous a peut-être demandé, à un moment ou à un autre, d’exercer une bonne influence. Il s’agissait peut-être de donner l’exemple par un bon comportement ou bien d’orienter quelqu’un dans la bonne direction avec gentillesse.
On considère généralement que cette capacité à produire certains effets sur le comportement des autres dépend de notre propre volonté ou de notre pouvoir personnel. Si l’activité de nombreux influenceurs sur les réseaux sociaux, aujourd’hui, semble précisément reposer sur un tel pouvoir, il ne s’agit cependant pas d’une véritable influence selon la Science Chrétienne. En fait, Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, donne un sens bien plus profond à ce mot lorsqu’elle parle d’ « une influence divine toujours présente dans la conscience humaine » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. xi).
Mary Baker Eddy décrit là le Christ – la vraie idée de Dieu incarnée par Jésus – et son pouvoir de guérison et de rédemption, qui, aujourd’hui encore, continue de transformer les cœurs. Dans la mesure où nous laissons le Christ, la Vérité, occuper la première place dans nos pensées, nous devenons une influence pour le bien. Nous n’exerçons pas une domination personnelle sur les autres, nous ne les manipulons pas non plus, mais nous contribuons avec bienveillance à l’atmosphère mentale environnante, ce qui a pour effet d’élever celle-ci et de la spiritualiser.
La nature mentale et spirituelle de cette activité est essentielle, car la découverte de la Science Chrétienne met en lumière le fait que « l’Esprit et ses formations sont les seules réalités de l’être » (Science et Santé, p. 264). Tel est notre univers : spirituel et non matériel, composé de pensées plutôt que de choses. Cela explique pourquoi Mary Baker Eddy met l’accent sur l’idée qu’ « une pensée scientifique et juste » (Rudiments de la Science divine, p. 9) a un véritable pouvoir de guérison. Les ajustements que nous recherchons dans notre vie et dans le monde commencent par cette pensée fondée sur l’Esprit et se concrétisent à mesure que l’influence du Christ l’emporte sur la peur, les ténèbres ou la matérialité, lesquelles voudraient que nous nous sentions désespérés ou impuissants.
Mais qu’en est-il de notre vie quotidienne, de la gestion des tâches habituelles, de notre foyer, de notre famille, de notre travail, des besoins de la communauté ? Nous ne sommes peut-être pas conscients d’exercer une quelconque influence à travers ces activités. Or, ces moments ne sont pas neutres. On contribue toujours à l’atmosphère mentale, pour le meilleur ou pour le pire.
Par exemple, que pensons-nous de ceux qui nous dérangent ou comment réagissons-nous face à une personne qui a un comportement irréfléchi ou moralisateur ? Dans de telles situations, nous pouvons permettre à l’influence divine de nous amener à peser du côté du bien, en faveur de la tolérance, et à affirmer la vraie nature de notre prochain en tant qu’image et ressemblance bien-aimée de Dieu. Faute de faire cela, nous ajoutons du poids de l’autre côté de la balance, en contribuant à voir les autres comme égocentriques, ignorants ou stupides, et assurément dissemblables à l’Amour divin, le créateur de toutes choses.
Comme le rappelle chaque semaine la devise qui apparaît sur le bandeau d’un autre magazine de la Science Chrétienne, le Christian Science Sentinel, Jésus insista sur la nécessité d’être conscients de l’endroit où reposent nos pensées lorsqu’il déclara : « Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. » (Marc 13:37) Si le fait de « veiller » inclut la vigilance face au danger, il est encore plus important d’être fidèlement éveillés au bien, d’être tellement conscients de la réalité divine que nous discernons l’irréalité, le néant, de tout ce qui est dissemblable à Dieu, l’unique Entendement et Son image et reconnaissons chacun de nous comme étant l’idée de l’Entendement.
Mary Baker Eddy considérait ce genre de nettoyage mental comme une activité quotidienne, non seulement dans l’intérêt des scientistes chrétiens, mais pour le plus grand bien de toute la famille humaine. Sous l’intitulé « Règle pour les mobiles et les actes », elle écrit : « Les membres de cette Eglise doivent journellement veiller et prier pour être délivrés de tout mal, pour ne pas prophétiser, juger, condamner, conseiller, influencer ou être influencés d’une manière erronée. » (Manuel de L’Eglise Mère, p. 40) Cela n’est-il pas d’autant plus pertinent à notre époque où la peur, la division et les catastrophes ne cessent d’imprégner l’environnement mental ? Nous sommes chargés, et nous avons la capacité, non pas d’alimenter cette spirale négative, mais de nous en délivrer – et d’aider les autres à s’en délivrer. Plus qu’une simple vigilance, cela exige de notre part des prières actives, qui sont ouvertes à l’activité du Christ dans la conscience et permettent au pouvoir de Dieu, l’Amour divin, d’être au premier plan de nos pensées et ainsi de les guider correctement.
Nous pouvons agir en ce sens quelle que soit l’intensité de l’atmosphère à laquelle nous faisons face. J'ai vu un jour une oratrice, qui avait été accueillie par une vague de racisme et de critiques de la part du groupe même qui l’avait sollicitée pour donner une conférence publique, dissiper ce nuage de haine par la prière et l’amour. Elle n’a pas répondu à cette opposition par des tactiques humaines visant à mettre les gens de son côté. Elle n’a pas non plus adopté une attitude défensive, offensée ou craintive. Elle a choisi au contraire de mettre tout son poids du côté de l’Amour divin, et cet amour pur et cette connaissance de la vérité spirituelle ont eu pour effet de changer radicalement l’atmosphère en un climat de guérison pour tous.
« Votre influence pour le bien, explique Science et Santé, dépend du poids que vous mettez du bon côté de la balance. Le bien que vous faites et qui s’exprime en vous vous donne le seul pouvoir que l’on puisse obtenir. » (p. 192) C’est une exigence de chaque heure – et même de chaque instant – qui s’adresse à chacun d’entre nous. Nul n’en est exempté. C’est par nos prières, ainsi que par notre amour et notre compréhension de Dieu, que nous contribuons à révéler un monde où les autres ne subissent pas une influence personnelle, avec ses avantages ou ses inconvénients, mais ressentent le souffle de guérison du Christ, la véritable influence pour le bien, toujours à notre portée.
Ethel A. Baker
Rédactrice en chef