Imaginez que vous vous trouvez au seuil du quatrième siècle après l’ascension de Christ Jésus. Vous observez les nuages s’accumuler, présageant des temps sombres pour l’humanité : la guérison chrétienne a disparu de la pratique du christianisme. Comment réagiriez-vous sachant qu’il faudra plus d’un millénaire avant que ne réapparaisse le christianisme du Christ, avec les « miracles qui l’accompagnent » ? Vous résigneriez-vous, estimant inutile et vain de vous opposer aux courants d’une nuit si envahissante ? Ou bien seriez-vous d’autant plus déterminé à ne jamais abandonner la Vérité dont vous avez connu la puissance – non seulement pour votre propre bien, mais également, et c’est au moins aussi important, pour le bien de nombreuses personnes dans la détresse, que vous pourriez aider et guérir ?
Votre décision aurait un effet considérable, comme l’illustre une analogie moderne. Lors de la récente éclipse solaire visible en Amérique du Nord, on a pu faire ce constat saisissant : même s'il y avait relativement peu de lumière provenant du soleil qui pouvait briller sans être cachée, cette lumière était plus que suffisante por illuminer le paysage. Peut-on calculer le bien que même un petit nombre de personnes reflétant la lumière de Dieu apporte à l’humanité ?
Il peut sembler facile, ou du moins plus facile, de s’attacher à la Vérité lorsque celle-ci est une valeur en hausse dans la société. Mais il est évident, d’après les récits bibliques et les événements que le monde a connus depuis, que tout au long de l’histoire de l’humanité, ou presque, il a fallu défendre la Cause de la Vérité, même lorsque son succès à court terme semblait loin d’être assuré. Nul besoin de moutons qui ne font que suivre les autres.
Pensons à ce que durent ressentir les enfants d’Israël durant leur servitude en Egypte, il y a tant de siècles, ou aux larmes que versèrent les prophètes lorsqu’ils furent emmenés en captivité à Babylone, ou aux sombres perspectives auxquelles on pouvait s’attendre peu de temps après l’ascension de Jésus. On pourrait ajouter à cette liste l’époque dans laquelle nous vivons, aujourd’hui, quand on lit tous ces articles sur le déclin général des églises et le malaise spirituel. Avons-nous l’impression de jouer dans l'équipe perdante, l’unique question étant de savoir combien de manches tristes et déprimantes il nous reste à jouer avant de nous en retourner chez nous, la mine déconfite, la tête basse en signe de défaite ? On pourrait effectivement avoir cette impression.
Mais attendez. Ayant fait l’expérience, dans une certaine mesure, du pouvoir de guérison du Christ, nous nous rebellons instinctivement : les jeux ne sont pas faits. Si l’histoire a quelque vertu, cela doit être par la manière dont elle nous rassure : « D’autres, tout comme vous, ont affronté le feu et ont prospéré même au milieu des flammes. Prenez courage ! Dieu est aussi avec vous. » Le travail était cruel et pénible en Egypte, mais un libérateur est venu. L’épreuve de la captivité à Babylone fut démoralisante et humiliante, mais même en de pareilles conditions, il y eut des exemples étonnants de la puissance de Dieu, dans la fosse aux lions et dans la fournaise ardente. Jésus disparut à la vue de ses disciples sous son apparence physique, mais il promit que son être spirituel, le Christ, serait « avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28:20) ». La vérité de cette promesse fut prouvée à travers les œuvres de guérison des disciples, et elle est encore vraie pour nous aujourd’hui.
Si nos perspectives semblent à présent sombres et si la lumière de l’espoir qui pointe au bout du tunnel interminable paraît terriblement lointaine, pensons à ce qu'indiquent toutes les guérisons que nous avons eues. Chacune d’entre elles est un marqueur, un signal dont le message est le suivant : « Même si la mer devait se soulever et la terre se fondre, vous savez que la promesse du Christ est vraie. » La guérison laisse une marque ineffaçable. La présence de Dieu, ressentie, est quelque chose que l’on ne peut ni fuir ni ignorer. C’est la chose la plus dérangeante du monde pour ceux qui voudraient la fuir et rejoindre les pâturages prétendument plus verts du matérialisme. Car même si nous tentons de l’ignorer, cette « douce petite voix », qui nous sauve du doute engendré par le tumulte, plaide en ce sens : « Tu sais que c’est la vérité, tu l’as vu de tes propres yeux. »
(Et si vous n’avez pas encore fait vous-même l’expérience de ce genre de guérisons, soyez assuré qu’il est impossible que ce qui a été vécu par tant de personnes ne soit pas accessible à tous.)
En fait, l’entendement charnel voudrait nous faire oublier, si cela était possible. Nous faire oublier que telle guérison a bien eu lieu, ou au moins nous pousser à nous demander si ce qui nous a paru extraordinaire à l’époque l’était vraiment, en définitive. Nous faire oublier le pouvoir de Dieu, dont nous avons déjà fait l’expérience, ainsi que notre devoir permanent de le démontrer. Cela doit expliquer en partie la raison de notre disposition statutaire qui stipule notamment : « Il sera du devoir de chaque membre de cette Eglise de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser entraîner à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l’humanité. » (Mary Baker Eddy, Manuel de L’Eglise Mère, p. 42)
Accomplir des guérisons – pour soi et les autres – c’est remplir notre devoir envers Dieu, en Le glorifiant et en démontrant la présence permanente de Sa puissance ; c’est remplir notre devoir envers notre Leader, en prouvant qu’elle a exposé la vérité et qu’elle a été appelée par Dieu pour amener l’humanité à la compréhension de la pleine révélation du Christ ; enfin, c’est remplir notre devoir envers l’humanité, en restaurant des vies humaines et en apportant la preuve indiscutable que le Consolateur est présent pour tous.
Pendant de nombreuses années, le texte suivant (le texte original en anglais) a figuré sur la couverture du Christian Science Sentinel, publication sœur du Héraut :
Une femme avec une lampe se tiendra
Dans la grande histoire du pays
Un noble symbole du bien
Une femme héroïque
(traduction libre)
Ces vers éloquents du poète Longfellow, placés à la demande de Mary Baker Eddy là où ils seraient visibles et inoubliables, signalent l’apparition complète de la Vérité, ici et maintenant, pour nous tous.
La lumière de la lampe de la Vérité brille d’un éclat qu’on ne peut éteindre. Mais cela doit être démontré, et c'est possible, puisque la Science du Christ, qui apporte la guérison, est déjà venue « de la manière désignée par Dieu » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 131). En fait, cette Science n’a jamais disparu.
Si quelqu’un a besoin d’être rassuré sur ce point, qu’il lise certains des témoignages de guérison émouvants publiés dans le Christian Science Journal, le Christian Science Sentinel ou le Héraut de la Science Chrétienne. Ces guérisons illustrent le pouvoir de Dieu sur tous les maux de l’existence humaine. Depuis plus de 140 ans, les périodiques de la Science Chrétienne regorgent de récits de guérison ; ils sont trop nombreux et trop convaincants pour qu’on les considère comme purement anecdotiques !
Si le monde entier devait oublier et négliger la véritable idée de Dieu, notre Leader, et notre noble devoir envers l’humanité, cela ne saurait être notre cas. Mary Baker Eddy écrit : « Jusqu’ici, j’ai observé que, dans la mesure où cette église a souri à Ses “petits”, Il l’a bénie. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 127). Qui sont les « petits » de Dieu ? Le Christ Jésus nous le dit : les prophètes de Dieu et tous les justes, les petits enfants et ceux qui sont semblables à un enfant, qui croient en lui, les brebis égarées que le berger retrouve – en fait, tous les enfants de Dieu ! (voir Matthieu 10:41, 42; 18:1–14)
Il est intéressant de noter que Mary Baker Eddy a également écrit ceci : « La main divine me conduisit dans un nouveau monde de lumière et de Vie, un nouvel univers frais – ancien pour Dieu, mais nouveau pour Son petit enfant. » (Rétrospection et Introspection, p. 27). On pourrait peut-être également penser que, dans la mesure où cette Eglise sourit à « Sa petite enfant », Dieu la bénira. De même que les enfants d’Israël durent sourire à la mission divine de Moïse et obéir aux directives que Dieu avait données afin de pouvoir traverser le désert, de même devons-nous aujourd’hui sourire à la « petite enfant » qui nous a indiqué le chemin sûr pour suivre le Christ, et marcher dans cette voie.
Il ne saurait y avoir meilleur moment que « maintenant » pour le faire, alors que tant de personnes dans le monde connaissent une si grande détresse. En donnant la preuve par la guérison que les courants diurnes de la Science divine, mise en lumière par « Sa petite enfant », ne peuvent être arrêtés, nous gardons vivante cette révélation dans notre existence et par conséquent dans le monde, offrant ainsi espoir et réconfort à ceux qui sont affligés et neutralisant la haine dans le monde par un amour qui purifie le cœur. Peut-on ignorer le travail important à accomplir, quand on a commencé à percevoir ce besoin criant ? Qui est prêt à consacrer sa vie à cette Cause, quel que soit le sacrifice ?
Il a fait retentir la trompette
qui n’appellera jamais à la retraite ;
Il passe au crible le cœur des hommes
devant Son trône de justice ;
Oh, sois prompte, mon âme, à Lui répondre !
Soyez dans l’allégresse, mes pieds !
Notre Dieu est en marche.
(Julia Ward Howe, « Battle Hymn of the Republic » [L’Hymne de bataille de la République], traduction libre)
