Peu avant d’être crucifié, Jésus s’inquiéta à juste titre du devenir du christianisme et de la tournure apparemment décourageante que prenaient les évènements. La plupart de ceux qui le suivaient étaient sur le point de se détacher de lui, y compris ses disciples à l’exception de Jean.
Au cours des trois années précédentes, des évènements extraordinaires s’étaient produits. Jésus et ses disciples avaient été témoins du pouvoir de Dieu de guérir adultes et enfants, et même de ressusciter certains d’entre eux. Ils avaient vu le pouvoir de Dieu nourrir les foules, calmer les tempêtes, annuler la prétention à la folie et donner à Jésus la capacité de marcher sur l’eau.
Tout s’était si bien passé. La dernière fois que Jésus entra à Jérusalem, la foule l’acclama et brandit des branches de palmiers en signe de gratitude et de réjouissance. Son message essentiel – le fait que l’amour de Dieu est immuable et que Sa perfection est toujours présente dans Sa création – semblait vraiment pouvoir s’imposer.
Plusieurs jours après l’arrivée de Jésus à Jérusalem, des pressions d’ordre social et politique incitèrent le peuple à se détourner de Jésus et de son message. La pression était si forte que même Pierre, son disciple et ami, nia l’avoir connu.
La nuit précédant son crucifiement, Jésus pria avec angoisse : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » Et le récit se poursuit : « Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Etant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. » (Luc 22:42-44)
Plus d’une fois, la foule avait tenté de le tuer, mais Jésus avait démontré que Dieu avait le pouvoir de le sauver. Aussi son angoisse n’était peut-être pas tant liée à sa personne qu’à son inquiétude pour l’avenir du christianisme.
Finalement, Jésus s’en remit à Dieu et à la volonté divine, non seulement pour sa vie mais pour tout ce qui concernait le christianisme. Cela provoqua l’essor du christianisme et la garantie que ses enseignements destinés à l’humanité seraient préservés à jamais.
Mary Baker Eddy, l’auteure de ce livre révolutionnaire qu’est Science et Santé avec la Clef des Ecritures, explique ainsi la prière désintéressée de Jésus à Gethsémané : « Lorsque l’élément humain luttait en lui avec le divin, notre grand Maître dit : “Que Ta volonté soit faite et non la mienne !” – c’est-à-dire : Que l’Esprit, et non la chair, soit représenté en moi. Telle est la nouvelle compréhension de l’Amour spirituel. Elle donne tout pour le Christ, la Vérité. » (p. 33)
Tout donner à Dieu, qui est Vérité, Amour et Esprit, c’est renoncer à l’ensemble de nos projets et désirs, aussi louables soient-ils. C’est être vraiment disposé à faire confiance à Dieu et à suivre Ses tendres directives, si inattendues soient-elles. Dieu met en œuvre Son dessein ; ce qui semble déroutant, impossible, voire erroné aux yeux des mortels peut s’avérer un élément important dans la logique et le déroulement ultimes des événements.
Aurions-nous envisagé que les progrès du christianisme passent par l’arrestation, la torture et le crucifiement de Jésus ? Certainement pas, et Dieu non plus ! Pourtant, du fait de l’animosité du monde à l’égard du Christ, la vérité divine que Jésus vint établir, c’est ce cheminement qui conduisit à la résurrection et à l’ascension glorieuse de Jésus, ainsi qu’à l’avenir certain du christianisme.
Même Jésus lutta pour savoir comment se réaliseraient la volonté et le dessein extraordinaires de Dieu. Il demanda à Dieu d’éloigner de lui la « coupe ». Mais il l’accepta néanmoins. En observant l’évolution du christianisme aujourd’hui, peut-on suivre l’exemple de Jésus en laissant s’accomplir les évènements selon le bon dessein de Dieu, d’une manière peut-être imprévue ? Pensons-nous vraiment savoir ce qui est juste et approprié ? Eh bien, Dieu nous aidera à abandonner nos points de vue étriqués et personnels. On se rappelle que l’ange qui apparut à Jésus le fortifia. Ce réconfort divin est également là pour nous aujourd’hui.
Dieu est-Il troublé par les pressions sociales, politiques et culturelles qui sont hostiles au christianisme ? La Science Chrétienne enseigne que Dieu n’est pas plus impressionné par ces pressions aujourd’hui qu’Il ne l’était à l’époque de Jésus. Siècle après siècle, Dieu développe et fait progresser tout ce que Jésus apporta au monde.
Jésus pria pour nous tous. Il nous promit la permanence du tendre pouvoir de guérison de Dieu, ainsi qu’une compréhension pratique et tout à fait claire de ce pouvoir grâce au Consolateur. Mary Baker Eddy observe dans Science et Santé : « Selon les paroles de saint Jean : “Il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous.” Je comprends que ce Consolateur est la Science Divine. » (p. 55)
Une chose aussi précieuse que le déroulement perpétuel du christianisme scientifique est forcément d’une importance capitale pour Dieu. Pendant un temps, la volonté personnelle peut nous faire perdre de vue le dessein et les directives divines. Mais en suivant le chemin tracé par Jésus, on abandonne toute idée préconçue quant à la voie à suivre. Science et Santé nous conseille : « Nous ne pouvons pas remplir des récipients déjà pleins. Il faut d’abord les vider. Mettons l’erreur à nu. Alors, quand souffleront les vents de Dieu, nous ne serrerons pas contre nous nos haillons. » (p. 201)
Seule la volonté divine, non la volonté humaine, fait progresser le christianisme scientifique. Agenouillés dans la prière, nous efforcerons-nous d’être aussi humblement et joyeusement réceptifs à Sa volonté que Jésus ?