Il y a de nombreuses années, j’ai été profondément marquée par un article religieux intitulé « Why obedience ? » [Pourquoi obéir ?] publié dans The Christian Science Monitor (15 septembre 1986). L’auteur soulignait l’importance de l’obéissance à travers l’expérience de son père qui avait grandi dans une région où des mines de cuivre étaient en activité et d’autres à l’abandon. Un jour, alors que son père était encore un petit garçon et qu’il se promenait avec son propre père dans les collines en marchant devant lui, son papa s’est soudain écrié : « Stop ! » Le garçon s’est arrêté net, juste devant un puits de mine à ciel ouvert. Un pas de plus et il serait tombé dedans. L’auteur de l’article fait remarquer que l’enfant ne s’est pas demandé pourquoi il devait s’arrêter, et n’a pas fait un pas de plus avant de s’immobiliser. Le fait d’obéir tout de suite lui a évité d’être blessé, et lui a peut-être même sauvé la vie.
Dans cette situation, l’enfant a obéi avant de connaître la raison pour laquelle son père lui avait ordonné de s’arrêter. L’obéissance s’est imposée à lui avant même qu’il sache pourquoi. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures Mary Baker Eddy écrit : « Les enfants devraient obéir à leurs parents : l’insubordination est un mal qui flétrit les germes du gouvernement de soi-même. » (p. 236) L’obéissance à Dieu et à Ses lois, à Ses commandements et à Ses statuts spirituels est une règle divine, spirituellement scientifique, qui reflète l’exigence de notre Parent céleste.
Le patriarche Abraham est l’exemple par excellence de l’obéissance pure et simple aux exigences divines, une obéissance fondée sur son amour pour Dieu. On lit dans l’épître aux Hébreux : « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. » (11:8) Comme d’autres sommités spirituelles de la Bible, Abraham ne demande pas pourquoi il doit obéir à une exigence divine avant de s’exécuter.
Ce qui ressort de nombreux récits bibliques, c’est une confiance simple et inconditionnelle en Dieu, l’Esprit, confiance certainement renforcée par les preuves multiples qui attestent des bienfaits de l’obéissance qui montre la bonne décision à prendre, assure la sécurité, la paix, les ressources, apporte la victoire sur l’ennemi, et guide même le choix de ses fréquentations. Pourquoi ? Parce que l’obéissance démontre la vérité fondamentale au sujet de notre relation avec Dieu, à savoir notre unité spirituelle et scientifique avec Lui. Dieu, l’Entendement divin, est la seule source d’existence, d’intelligence et de force, et l’obéissance à Ses lois illustre, démontre et soutient notre unité avec cette source.
De nombreux personnages bibliques ont pris conscience, souvent à travers des expériences douloureuses, du fait que désobéir à Dieu provoque un sens de séparation d’avec l’Amour divin, source de tout bien. Mary Baker Eddy écrit : « Si nous Lui désobéissons constamment, nous ne devrions pas nous sentir en sécurité, bien que Dieu soit bon. » (Science et Santé, p. 19)
Il est certain que rien n’est plus important pour croître spirituellement, plus vital pour surmonter la discordance, que de comprendre Dieu et Ses lois, puisque l’ignorance concernant Dieu est la cause de toute inharmonie. Mais l’obéissance à Dieu conduit à Le comprendre, puisque par essence l’identité de l’homme est d’être un reflet.
On pourrait dire que le reflet, en un sens, transcende l’obéissance. Il ne peut rien faire de lui-même. En fait, il « obéit » sans cesse à l’original. Christ Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement. » (Jean 5:19) Quelle parfaite description du reflet !
Cela concorde avec la description de l’homme réel spirituel, l’image exacte et la ressemblance parfaite de l’Etre divin, que l’on trouve dans Science et Santé. En voici un extrait : « ... ce qui n’a pas une seule qualité qui ne dérive de la Divinité ; ce qui ne possède ni vie, ni intelligence, ni pouvoir créateur qui lui soient propres, mais reflète spirituellement tout ce qui appartient à son Créateur. » (p. 475)
Cette définition contredit tout ce que les sens matériels affirment à propos de l’homme. En réalité, l’homme est à Dieu ce que les chiffres sont au principe des mathématiques, c’est-à-dire ce que l’effet est à la cause – et un effet n’est que le résultat de sa cause. De même, la compréhension spirituelle ne provient pas de l’homme, c’est l’Entendement même qui se manifeste par l’homme.
Notre empressement à saisir la nécessité d’obéir aux exigences divines avant même de les comprendre dépend de ce que nous pensons être. Nous ne sommes pas des mortels finis, dotés d’un esprit propre et de leur libre arbitre, qui contestent les lois et les commandements divins et y désobéissent jusqu’à ce qu’ils croient les avoir compris. Nous ne possédons rien en propre, aucune intelligence personnelle en dehors de Dieu, mais nous sommes dès maintenant la manifestation spirituelle et individuelle de l’Entendement divin, reflétant la compréhension infinie donnée par l’Esprit. Cette relation scientifique de l’idée spirituelle à son Principe divin constitue la filiation spirituelle dans la Science immuable de l’être, où tout commence avec Dieu, l’unique cause.
Seuls la logique et l’orgueil humains, fondés sur l’illusion d’un ego personnel séparé de l’unique Ego, Dieu, nous font croire à la nécessité d’une explication avant d’obéir à une directive divine, comme si l’obéissance inconditionnelle était une sorte d’obéissance aveugle, dépourvue d’intelligence. L’idée d’obéir humblement à la loi divine choque l’entendement humain et sa fierté intellectuelle. Dans certaines circonstances, refuser d’obéir aux lois divines trahit le fait de vouloir persister dans des comportements répréhensibles et de les justifier.
Pourtant, comme pour les pionniers des temps bibliques, le renoncement humble et sincère, le sacrifice volontaire d’un ego mortel doté d’une intelligence personnelle, ainsi que l’obéissance désintéressée à l’Entendement omniscient, tout cela démontre notre unité avec l’Esprit, la source éternelle de la compréhension spirituelle.
En réalité, c’est l’amour de Dieu à notre égard qui suscite Ses directives divines. Et, comme dans le cas des patriarches et des prophètes, c’est notre amour pour Dieu qui suscite notre obéissance. Science et Santé affirme à propos de Jésus : « Par son obéissance à Dieu, il démontra plus spirituellement que tout autre le Principe de l’être. » (p. 25)
Conçu spirituellement par la Vierge Mère, Marie, Jésus fut envoyé à l’humanité par son Père, Dieu, et apparut par l’opération du Saint-Esprit. Grâce à la démonstration de son origine spirituelle, Jésus incarna parfaitement la filiation divine. Il nous donne dans le Sermon sur la montagne une série de règles puissantes qu’il faut respecter parce qu’elles émanent de Dieu, non de la volonté ou d’une lubie humaine. Soyons sûrs que la compréhension viendra avec l’obéissance, parce qu’obéir aux exigences spirituelles du Sermon sur la montagne met la conscience humaine en harmonie avec Dieu, avec Sa volonté et Sa sagesse suprêmes.
Conformément à la prophétie de Jésus, nous avons reçu le Consolateur dont il dit qu’il « demeure éternellement avec [nous] » (Jean 14:16). « Je comprends que ce Consolateur est la Science Divine », écrit Mary Baker Eddy (Science et Santé, p. 55). La nécessité d’obéir aux décrets et commandements spirituels de la Bible, aux règles et lois du livre d’étude de la Science Chrétienne, ainsi qu’aux statuts du Manuel de L’Eglise Mère s’explique par le fait que ces trois livres sont parvenus à l’humanité grâce à la révélation divine, au lieu d’être le fruit de simples opinions ou d’une intelligence personnelle. La Bible est la révélation de la Parole de Dieu. Mary Baker Eddy écrit que le livre d’étude de la Science Chrétienne contient « la révélation de la Science divine » (Science et Santé, p. 559). A propos des règles et des statuts du Manuel, elle écrit : « Ils n’étaient pas l’expression d’opinions arbitraires ni d’exigences dictatoriales telles qu’une personne pourrait en imposer à une autre. Ils furent établis sous l’impulsion d’un pouvoir non personnel [...] » (p. 148)
En obéissant aux directives intemporelles qui émanent perpétuellement de l’Amour divin, nous possédons toute la compréhension souhaitée parce que l’obéissance à Dieu démontre notre filiation spirituelle, notre unité avec l’Entendement, la source même de la compréhension infinie.
