Lorsque Jésus quitta Jéricho avec ses disciples en compagnie d’une foule nombreuse, Bartimée, un aveugle, mendiait sur le bord de la route. On lit dans l’Evangile selon Marc : « Il entendit que c’était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! Plusieurs le reprenaient pour le faire taire ; mais il criait beaucoup plus fort : Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » (voir 10:46-53)
Jésus s’arrêta et demanda qu’on appelle Bartimée. Le récit se poursuit : « L’aveugle jeta son manteau, et, se levant d’un bond, vint vers Jésus. » Jésus lui demanda ce qu’il voulait qu'il lui fasse, et Bartimée répondit : « Rabbouni, que je recouvre la vue. » Le récit se termine ainsi : « Et Jésus lui dit : Va, ta foi t’a sauvé. Aussitôt il recouvra la vue, et suivit Jésus dans le chemin. »
Cette guérison illustre la manière de résoudre un problème chronique grâce au pouvoir de guérison toujours efficace du Christ, la Vérité. Des problèmes qui perdurent peuvent nous convaincre qu’une séparation a eu lieu entre nous et l’Amour divin, mais la guérison, qui est inévitable, révèle notre unité intacte avec l’Esprit, Dieu.
Quelle fut exactement l’attitude de Bartimée ? Avec foi, il demanda de l’aide à Jésus ; il fit preuve de courage spirituel au lieu de se laisser abattre parce qu’il était sans doute aveugle depuis longtemps ; il n’écouta pas ceux qui lui disaient de renoncer à la guérison ; il se débarrassa du passé et vint vers le Christ, convaincu qu’il pouvait être guéri et qu’il allait l’être. Puis, après sa guérison, il suivit le Maître dans « le chemin » qui mène à une meilleure compréhension de Dieu, l’Amour divin, et de l’homme en tant que reflet spirituel de l’Amour.
Les qualités chrétiennes dont Bartimée fit preuve sont essentielles pour trouver aujourd’hui la guérison de problèmes qui perdurent.
Tout d’abord, Bartimée avait la foi nécessaire pour demander de l’aide, au lieu de se résigner et de vivre avec son handicap. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy parle de la foi comme de « l’état ‘‘chrysalide’’ de la pensée humaine » (p. 297), par lequel la croyance matérielle se transforme en compréhension spirituelle. Elle compare cette transformation mentale au processus que subit la chenille pour devenir papillon. La foi ouvre la voie à la guérison, à la démonstration de la liberté donnée par Dieu. Elle se fonde sur des preuves spirituelles plutôt que sur l’aspect physique. La foi agit de la même manière que la confiance d’un capitaine qui navigue dans le brouillard en se fiant à ses instruments (compas, GPS, radar) plutôt qu’à sa perception visuelle, afin de garder le cap en toute sécurité.
Grâce à la foi, nous abandonnons nos perspectives limitées au profit des instruments spirituels que sont l’étude de la Science Chrétienne, la prière et l’écoute des directives divines. Ces instruments de navigation nous permettent de prendre conscience de notre plénitude et de notre nature inséparable de Dieu.
Lorsque nous sommes aux prises avec un problème tenace, il est essentiel, pour guérir, de faire preuve d’une foi qui, au-delà de la difficulté, perçoit la réalité spirituelle intacte.
Bartimée eut également le courage de persévérer dans ses efforts pour guérir, alors même que de nombreuses personnes autour de lui lui disaient de renoncer. Cela aurait pu le décourager, mais il cria plus fort afin que Jésus l’aide. Lorsque la durée apparente d’un problème laisse penser que nous sommes séparés de Dieu, soyons sûrs que notre unité avec notre créateur est intacte, et que Christ révèle cette vérité. Cela nécessite certainement de prier avec courage et persévérance, jusqu’à ce que la plénitude spirituelle intacte devienne tout à fait évidente.
Il y a quelques années, au cours d’une période de changement dans ma vie, certains problèmes que je pensais être derrière moi sont réapparus. Après avoir mené une vie épanouissante durant de nombreuses années, je me suis senti fragilisé. Peu de temps après, on m’a demandé d’être lecteur dans mon église filiale. Au lieu de refuser, parce que je ne démontrais pas la Science Chrétienne comme je l’aurais souhaité, j’ai accepté avec humilité. J’ai voulu saisir cette opportunité même s’il m’a fallu du courage pour surmonter mes doutes. J’en ai retiré de nombreuses bénédictions, y compris la résolution de tous les problèmes qui étaient revenus.
On lit dans Science et Santé : « L’Entendement mesure le temps d’après le bien qui se déroule. » (p. 584) L’entendement humain veut connaître le temps que cela va prendre, mais l’Entendement divin, Dieu, n’est conscient que du bien qui se déroule, sans aucune notion de durée – et nous sommes le reflet de cette conscience spirituelle. Il y a un pouvoir de guérison dans le désir de lutter jusqu’à voir se manifester dans notre existence le bien déjà pleinement intact dans l’Esprit.
Bartimée était peut-être aveugle de naissance. Pour quelle raison pensait-il pouvoir être guéri ? Il n’en avait aucune si sa croyance était fondée sur le sens matériel et les années qui s’écoulent. Mais il entrevit certainement ce qui constituait sa véritable identité spirituelle, et il voulut rechercher la guérison sur la base de ce sens spirituel. Sa vision spirituelle n’avait rien à voir avec la durée pendant laquelle la cécité avait semblé faire partie de son identité. Sa confiance en Dieu, qui dépassait les contraintes du temps, permit au Christ de révéler que le temps ne guérit ni ne détruit.
Pour finir, Bartimée abandonna l’ancienne vision matérielle et amoindrie de lui-même pour tendre la main au Christ, la véritable idée de Dieu. Il recouvra la vue, la vision spirituelle ayant toujours été intacte. Une fois guéri, Bartimée fut libre, et avec cette liberté et cette vision nouvelles, il suivit Jésus dans la voie du christianisme.
Lorsque nous sommes guéris au bout d’un long moment, il est naturel d’accepter les bénédictions accompagnant la croissance spirituelle et de les partager avec d’autres. Notre vie, en tant que disciples, s’en trouve améliorée et renforcée. Rien ne nous est plus cher que de suivre le Christ et de transmettre aux autres le bien divin dont l’expérience nous a prouvé combien il est réel et riche en bénédictions.
L’apôtre Paul, qui connut et surmonta tant de difficultés et de problèmes persistants, écrit : « Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire [...] » (II Corinthiens 4:17, 18) A l’instant même, Dieu nous donne la capacité de rechercher et de trouver la Vérité qui apporte la guérison, tandis que nous nous attendons à ce que l’harmonie de l’Esprit nous soit pleinement révélée.
