Le quatrième chapitre de l’Evangile selon Jean rapporte qu’un jour, Christ Jésus parla avec une femme qui était venue puiser de l’eau. Jésus lui expliqua qu’il pouvait lui donner « de l’eau vive » qui étancherait définitivement toute soif. La femme était intriguée et réceptive. Quelle pouvait être cette eau ?
Il peut sembler surprenant que Jésus ait offert quelque chose d’aussi précieux à une femme qu’il n’avait jamais rencontrée auparavant et qui avait peut-être une réputation douteuse. Jésus discerna qu’elle avait été mariée cinq fois et qu’elle vivait désormais avec un homme qui n’était pas son mari. De plus, Jésus et la femme appartenaient à des ethnies qui n’interagissaient généralement pas.
L’idée que Dieu, l’Esprit, l’Amour divin, accueille chacun de nous pour qu’il soit nourri et régénéré est devenue la base de mes prières pour le monde.
Le thème d’une eau qui étanche vraiment la soif, décrite comme, par exemple, « l’eau vive » ou « l’eau de la vie », et qui émane de Dieu, réapparaît tout au long de la Bible. Se référant au livre d’Esaïe (55:1) et à Dieu en tant qu’Amour, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « L’Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations. C’est la fontaine jaillissante qui crie : “O, vous tous qui êtes altérés, venez à la source des eaux !” » (p. 13)
De même, Mary Baker Eddy décrit, dans le poème « Cantique de Communion », la façon dont la Vérité sauve et invite tout le monde à venir à cette fontaine :
A la fontaine d’eau souveraine,
O viens te purifier :
Par la grâce de l’Esprit,
Sois régénéré, guéri
De tes maux, ta douleur, ton péché !
(Ecrits divers 1883-1896, p. 399)
L’idée que Dieu, l’Esprit, l’Amour divin, accueille chacun de nous pour qu’il soit nourri et régénéré est devenue la base de mes prières pour le monde. L’Amour impartial et universel appelle chacun à s’abreuver et à se laver dans ses eaux purificatrices. Cela m’inclut, ainsi que ceux qui partagent mes opinions et, ce qui est tout aussi important, ceux qui ne les partagent pas.
Comprendre que Dieu dispense avec joie Ses dons à tout le monde m’a libérée de toute envie de me quereller avec les autres ou d’essayer de les convaincre de penser comme moi. Je sais avec confiance que tout le monde a été invité à s’abreuver à la fontaine de Dieu et à y trouver de véritables bienfaits. Je suis en train d’apprendre que l’objectif n’est pas que les autres soient d’accord avec moi, mais que nous apprenions tous à être d’accord avec Dieu.
La faim et la soif peuvent se manifester de toutes sortes de manières. Pour certains, il peut s’agir d’un appétit excessif pour le pouvoir, l’argent, la reconnaissance ou quelque chose qui menacerait ou compromettrait la morale. Pour d’autres, il peut s’agir d’un désir d’inclusion, après la perte d’un être cher suite à un décès, un abandon ou une dispute. L’eau vive de l’amour peut satisfaire toute faim et soif de justice. Une fois que nous buvons de l’eau que Dieu nous donne, nous n'avons plus soif de choses injustes.
Une expérience que j’ai vécue a étanché une soif que je ne pouvais même pas nommer. Quand j’avais huit ans, ma vie a été menacée par une dispute à laquelle j’ai été mêlée malgré moi. Il y avait plusieurs témoins, et j’ai été emmenée à la hâte dans un endroit où je serais en sécurité. Pendant plusieurs semaines, je n’ai pas pu aller à l’école ni passer une minute seule. Cette situation a été un fardeau lourd à porter, pour moi et pour ceux qui m’entouraient. Il semblait que nous étions tous soudainement devenus des victimes. J’ai retrouvé ma liberté physique lorsque l’individu qui m’avait menacée s’est suicidé, mais j’ai réalisé plus tard que cet incident avait entamé ma confiance envers les autres.
Au fil des ans, j’ai pu pardonner à l’homme la plus grande partie de la douleur que ces événements m’avaient causée, cependant, ils semblaient faire à tel point partie de mon identité que je ne savais pas comment m’en défaire. J’avais accepté l’idée qu’ils feraient toujours partie de moi.
Récemment, alors que je réfléchissais et que je priais au sujet de ma véritable identité, je me suis souvenue de ces semaines de mon enfance. Je me suis demandé pourquoi je ne pouvais pas laisser aller ces souvenirs. Je le souhaitais, mais je ne voyais pas comment faire. Soudain, un message est venu à ma pensée : « Donc, tu attaches cet homme à cela. » Ma réaction a été immédiate. Je ne voulais pas cela pour cette personne, peu importe ce qui s’était passé ! Et ça a été terminé. J’ai pu lâcher prise, non seulement pour me libérer moi-même, mais aussi pour voir que l’autre personne était libérée des événements qui semblaient nous enchaîner.
C’était comme si la réserve de souvenirs négatifs se vidait d’elle-même, ou plutôt, comme si elle n’avait jamais été là. J’ai été remplie de gratitude pour nous deux.
Ce moment était profond et profondément émouvant. Réaliser que cette période de mon enfance ne pouvait pas altérer, et n’avait pas altéré, ce que je suis – qu’elle ne m’avait pas rendue vindicative, ronchon ou méchante – m’a libérée d’une manière que je n’aurais pas crue possible. J’avais compris auparavant que cette expérience ne m’avait pas fait de mal, mais désormais je réalisais qu’elle ne m’avait même pas touchée. Et j’étais sûre que l’autre personne pouvait aussi en être purifiée.
Etre toujours ouvert à la possibilité de changer nos habitudes ne signifie pas que cela se produise par magie. Que nous ayons intentionnellement ou non blessé les autres ou que nous nous sentions nous-mêmes victimes, nous pouvons toujours être disposés à reconnaître et à démontrer la pureté et l’état d’être complet qui nous ont été conférés par Dieu. Faire l’expérience d’une purification des sens nécessite de faire un effort sincère et de nous soumettre à la purification de l’Esprit. Nous devons commencer par reconnaître qu’il y a un besoin de changement et par souhaiter que ce changement s’opère en nous.
Mary Baker Eddy écrit : « La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant et d’abandonner l’ancien pour le nouveau dispose la pensée à recevoir l’idée avancée. Le bonheur d’abandonner les fausses limites et la joie de les voir disparaître, voilà la disposition d’esprit qui aide à hâter l’harmonie ultime. La purification des sens et du moi est une preuve de progrès. » (Science et Santé, p. 323-324)
Tant que nous croirons que Dieu a créé des pécheurs, nous ferons face à la conséquence du péché. Mais nous pouvons nous tourner vers l’Amour divin et comprendre qu’il est impossible que Dieu ait créé un pécheur, car les enfants que Dieu a créés sont naturellement bons, comme Lui.
Prier pour l’humanité est un privilège et un devoir. « La vraie prière, ce n’est pas demander l’amour à Dieu ; c’est apprendre à aimer et à inclure tout le genre humain dans une même affection. » (Mary Baker Eddy, Non et Oui, p. 39) Savoir que chaque personne avec qui nous sommes en relation ou que nous embrassons dans notre prière recevra tout aussi librement que nous l’eau vive de l’Amour nous permet de l’aimer plus facilement. Sur cette base, la promesse suivante du livre de l’Apocalypse devient de plus en plus réelle pour moi : « Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement. » (22:17)