C’était un matin d’été. J’avais beaucoup à faire ce jour-là et je me suis réveillée avec un violent mal de tête. Néanmoins, j’ai consacré autant de temps que d’habitude à la prière pour moi-même et à l’étude de la Leçon biblique du Livret trimestriel de la Science Chrétienne. Je me suis ensuite occupée des affaires du jour, faisant confiance aux idées spirituelles relatives à la sollicitude de notre Père-Mère Dieu pour Sa création bien-aimée afin qu’elles me soutiennent dans mes activités, et sûre que le mal de tête allait cesser.
Plusieurs fois, j’avais constaté que c’était une façon de faire efficace – une véritable inspiration venant de Dieu, et le fait d’aller de l’avant avec assurance. La conviction que Dieu est Celui qui maintient toutes Ses idées spirituelles a un puissant effet de guérison !
Mais ce jour-là, le mal de tête n’a fait qu’empirer jusqu’à environ deux heures de l’après-midi. J’ai dû arrêter mes activités parce que je me sentais très mal. Alors, je me suis assise sur une chaise dans la chambre, j’ai fermé les yeux et je me suis tournée vers Dieu de tout mon cœur en prière : « Mon Dieu, je ne peux même pas aligner deux pensées en ce moment. Aide-moi. » Instantanément, une déclaration simple et directe est venue à moi : « C’est de la mauvaise pratique mentale. » A ce moment-là, pour être franche, c’était la dernière chose que je désirais entendre !
La mauvaise pratique mentale est quelque chose que les étudiants de la Science Chrétienne apprennent à traiter, au sujet de laquelle ils prient. En termes simples, nous pourrions dire que la mauvaise pratique mentale est une mauvaise façon de penser qui paraît avoir un impact négatif ou faire du tort aux autres. Dans ses écrits, Mary Baker Eddy évoque 27 fois la « mauvaise pratique mentale », mais à chaque fois dans le but d’ôter tout pouvoir à son caractère mystérieux et de montrer que Dieu est le seul pouvoir. (Un exemple se trouve à la page 31 d’Ecrits divers 1883–1896).
Même si nous croyons savoir comment manier la mauvaise pratique mentale, il peut parfois sembler un peu étrange de faire peser un problème sur d’autres personnes, supposées diriger vers nous des pensées négatives. Nous pouvons aussi nous sentir impuissants face à des pensées négatives et pesantes qui évolueraient quelque part par là, et dont nous ne saurions rien, ni de leur provenance ni de la façon de nous en protéger.
Ce jour-là, j’ai ressenti certaines de ces frustrations : « Je doute que quiconque ait des pensées négatives à mon sujet, me suis-je dit, et même si c’était le cas, je me sens trop mal pour y faire quoi que ce soit. » Mais comme cette pensée qui m’avait alertée au sujet de la mauvaise pratique mentale avait semblé être une réponse directe à ma prière pour recevoir l’aide de Dieu, j’ai prié à nouveau : « D’accord, mon Dieu. Aide-moi à savoir quoi faire en cas de mauvaise pratique mentale. » Immédiatement est venue une autre déclaration très directe et très simple : « Si tu ne te livres pas à la mauvaise pratique mentale, alors tu ne pourras pas en être la victime. »
Puis, une chose de mon passé de musicienne m’est revenu à l’esprit. Lorsque vous jouez une note au piano, les autres cordes du piano résonnent en vibrations sympathiques. J’ai repris ce concept de « vibration sympathique ».
J’ai compris que la chose importante dans la pratique de la Science Chrétienne est d’entrer en résonance seulement avec l’unique Entendement divin, Dieu, et non de vibrer involontairement selon un prétendu modèle mortel composé de nombreux esprits, volontés et opinions humains. En réalité, je n’étais pas un penseur personnel, mais l’idée même, la pensée même de Dieu, l’Amour.
Mary Baker Eddy utilise une belle analogie musicale dans son poème « Christ mon refuge », qui est également un très beau cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne (n 253). Il s’agit de permettre aux tonalités divines d’imprégner notre conscience :
Harpe muette mon esprit
Attend le son,
Suave, pur, et d’où jaillit
La guérison.
(Ecrits divers 1883-1896, p. 396)
Je pouvais voir si clairement que tout ce qu’il y avait dans la mauvaise pratique mentale avec laquelle je luttais était la croyance que j’entrais en résonance avec des pensées qui ne m’appartenaient pas. La plupart du temps, j’avais l’impression d’être en vibration sympathique avec des pensées négatives qui flottaient dans l’atmosphère mentale du monde. J’ai soudainement pris conscience que beaucoup de gens réagissaient peut-être de manière négative à la chaleur de ce jour-là et à ses effets supposés sur la santé. De plus, j’entretenais une conscience particulièrement vive du fait que les femmes et les mères de famille pouvaient se sentir accablées et dépassées, engendrant ainsi une pression supposée ou une tension nerveuse. De même, il était possible que quelqu’un soit particulièrement jaloux de certaines des étapes récentes de ma vie, ou peut-être que je me sentais touchée par des désaccords entre membres de l’église. Peut-être, enfin, étaient-ce les publicités sur les analgésiques à la télévision qui m’avaient subtilement convaincue que la douleur fait partie de la vie et que nous devons être soignés médicalement pour cela.
Mais tout à coup, rien de tout cela n’avait plus d’importance. Peu importait que j’entre en résonance avec une pensée mondiale ignorante, des projections commerciales ou des pensées spécifiques peu amènes ou envieuses à mon sujet, car je pouvais refuser d’être un penseur personnel et, en tant qu’expression de Dieu, ne répondre qu’à Ses pensées.
La Science Chrétienne enseigne l’unité et la totalité de Dieu en tant qu’Entendement divin. Mary Baker Eddy déclare catégoriquement dans « l’exposé scientifique de l’être », dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » (p. 468) En tant qu’idée même de Dieu, et non en tant que penseur personnel, l’homme n’est pas sur le champ de bataille d’une action mentale qui va et qui vient, mais il est comme le rayon de lumière émanant du soleil, qui est gouverné, contrôlé et influencé uniquement par sa source.
Chacun de nous est comme un rayon de lumière émanant du soleil, gouverné et influencé uniquement par sa source.
Science et Santé explique : « La Science Chrétienne va jusqu’au fond de l’action mentale et révèle la théodicée qui indique la justesse de toute action divine en tant qu’émanation de l’Entendement divin, et par conséquent la fausseté de la prétendue action contraire – le mal, l’occultisme, la nécromancie, le mesmérisme, le magnétisme animal, l’hypnotisme. » (p. 104)
Si nous avons véritablement un seul Dieu, alors nous ne pouvons avoir qu’un seul Entendement. Il faut une certaine humilité pour abandonner la croyance que l’on est un penseur personnel et, à la place, céder à notre nature d’idée de Dieu. Mais n’est-ce pas ce que Christ Jésus nous a demandé de faire ? Il nous a encouragés à renoncer à un sens personnel de nous-même au profit de notre identité véritable, l’expression du seul Je suis, ou Entendement. Et, comme Paul nous l’a conseillé : « Ayez en vous l’entendement qui était en Jésus-Christ. » (Philippiens 2:5, d’après la version King James).
Le mal de tête intense a disparu instantanément.
Eh bien, il me faut plus de temps pour écrire ceci qu’il ne m’en a fallu pour commencer à voir ce que j’ai discerné lorsque j’étais assise sur ma chaise. Je pouvais voir exactement ce à quoi je m’étais accrochée pour me définir en tant que penseur personnel, entretenant diverses pensées sur les autres – des pensées inquiètes au sujet de ma famille, des pensées critiques sur des questions liées à l’église, des jugements (y compris sur moi-même), et même des opinions positives largement entretenues au sujet des autres, mais qui étaient tout de même des pensées personnelles.
Dans ce que je décrirais le mieux comme un virage à 180 degrés, j’ai renoncé à cette attitude mentale, et j’ai catégoriquement cédé au fait d’être l’effet et non la cause. J’ai profondément lâché prise et ressenti que ma place était d’être l’idée précieuse de Dieu. Je reflétais et j’exprimais Dieu, et rien ne pouvait obscurcir ce fait. L’inspiration est venue sous la forme d’une reformulation de la bénédiction reposant sur Christ Jésus, en ces termes : « Celle-ci est Mon idée bien-aimée, en qui j’ai mis toute mon affection. » (voir Matthieu 17:5) Et je l’ai ressentie pour tout le monde. Le mal de tête intense a disparu instantanément.
Au cours de ces dix minutes de prière, qui ont consisté simplement à manier la mauvaise pratique mentale en refusant de m’y livrer moi-même, je m’étais extraite de cette action mentale erronée qui va et qui vient, et j’avais été libérée de la vibration sympathique en rapport avec la souffrance due aux pensées personnelles. Ce n’était pas une grande lutte avec le mal, compliquée et effrayante, mais cela m’a montré à quel point il est important de manier la mauvaise pratique mentale et d’être ainsi témoin d’une guérison rapide, et que nous pouvons le faire.
C’était merveilleux pour moi de réaliser que ce travail ne dépendait que de moi, qu’il impliquait l’humble volonté de n’avoir qu’un seul Dieu, un seul Entendement, et de céder au fait d’être l’idée de l’Entendement, et non un penseur personnel. Depuis cette guérison, j’ai manié plus rapidement la mauvaise pratique mentale au lieu d’en faire abstraction ou d’en avoir peur.
Quelle joie de savoir que nous pouvons laisser l’Entendement divin être tout pour nous, comme il l’était pour Christ Jésus.