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Peut-on vraiment aimer ses ennemis ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2024

Paru d'abord sur notre site le 23 mars 2023


Le monde semble être rempli de bons et de méchants. Bien sûr, les bons sont ceux qui partagent nos idées, et les méchants les autres. Lorsque l’on part du point de vue qu’il y a ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous, ceux qui sont de notre côté sont considérés comme des amis et des alliés, et les autres comme des adversaires, voire des ennemis.

Et puis il y a ceux qui font preuve de malveillance à notre égard ou envers les autres, ceux qui, selon les paroles de Christ Jésus, « vous maudissent, [...] vous haïssent, [...] vous maltraitent et [...] vous persécutent » (Matthieu 5:44).

Alors, comment nous comporter avec ceux qui s’opposent à nous ? Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, répond à cette question dans un article intitulé « Aimez vos ennemis ». Elle commence par demander : « Qui est ton ennemi, pour que tu doives l’aimer ? Est-ce une créature ou une chose en dehors de ta propre création ? » (Ecrits divers 1883-1896, p. 8) Elle poursuit en expliquant que nous créons nos propres ennemis par la manière dont nous considérons les autres. Nous pensons que l’ennemi est « par là » quelque part, qu’il ou elle possède une existence objective susceptible de nous nuire. Le texte montre clairement qu’au contraire, l’ennemi n’existe que dans notre propre perception.

On nous présente toutes sortes de messages, à l’échelle locale, nationale et internationale, sur une grande variété de « méchants ». Les problèmes proviennent, nous explique-t-on, des actions de telle personne, ou de tel groupe, que nous pouvons rendre responsable de ce qui arrive.

Mais ce raisonnement pose problème si nous l’acceptons. Dans son Sermon sur la montagne, Christ Jésus nous ordonne d’aimer nos ennemis. Il n’est pas question de faire un choix ou d’attendre que les circonstances deviennent favorables. Il le dit haut et fort : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. »

Clairement, Jésus nous dit que ce qu’il nous demande de mettre en pratique n’est pas l’amour réciproque qui existe au sein de la famille et entre amis, mais l’amour universel que Dieu exprime. Il précise que notre Père céleste « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes » (Matthieu 5:45).

Comment nous aimer avec une telle impartialité ? Comme le souligne Mary Baker Eddy, il n’est pas nécessaire d’aimer un être humain pécheur. Cela reviendrait à tolérer son agressivité ou ses mensonges. Pour résoudre ce problème, il nous faut reconnaître la différence entre les informations qui nous viennent des sens matériels et la vérité qui nous vient du sens spirituel.

Les sens matériels véhiculent des images de conditions matérielles ou malveillantes – images de tromperie, de mort et de destruction – en précisant l’identité exacte du « méchant ». Mais ce ne sont pas des images du monde créé par Dieu, Esprit. Ce sont des impressions erronées produites par une mentalité supposée, indépendante de Dieu qui est l’unique Entendement divin. Pour obtenir la véritable image de la réalité, nous devons nous fier au sens spirituel, c’est-à-dire à la capacité que nous avons tous d'être conscients de Dieu, le bien, et de Sa création parfaite et spirituelle.

L’Entendement divin et infini exprime sa bonté en l’homme grâce à ce que l’on appelle les qualités divines, telles que l’intégrité, la générosité, la compassion, la sincérité, etc. Ces attributs divins forment notre véritable identité en tant que création de Dieu.

La Science Chrétienne explique que nous avons le choix concernant le type d’informations que nous allons accepter à notre sujet et au sujet des autres : le sens matériel d’une humanité égoïste, malhonnête, injuste et capable de faire le mal, ou bien le sens spirituel de l’homme, créé par Dieu, intelligent, aimant, juste, pur et ne pouvant faire que le bien.

J’ai dû faire un tel choix, il y a de nombreuses années, lorsque je travaillais avec de jeunes étudiants, certains noirs et d’autres blancs, sur un projet destiné à vaincre le racisme. Mes amis et moi avions besoin de l’approbation de la municipalité sur certains aspects de ce projet. Mais nous nous sommes heurtés à l’opposition d’un fonctionnaire municipal qui mettait un point d’honneur à empêcher le projet de voir le jour. Il a même fait des déclarations clairement racistes. Ma première réaction instinctive a été de voir en cette personne notre principal ennemi.

Priant pour que Dieu me guide, j’ai été amené à étudier l’article « Aimez vos ennemis ». Mais je n’arrivais pas à admettre que je créais mes propres ennemis. Cette personne ressemblait à notre véritable ennemi et se comportait comme si elle l’était vraiment. A ce moment-là, un de mes bons amis a constaté que, malgré tous mes efforts, j’avais bien du mal à aimer cet ennemi, et il m’a donné un conseil lié à la pratique de la guérison qui se trouve au cœur de la Science Chrétienne : il m’a suggéré d’imaginer que ce membre du conseil municipal m’avait demandé de prier pour lui au sujet d’un grave problème qu’il rencontrait.

Tout à coup cela m’a paru évident : si cet homme me demandait de prier pour lui, je rejetterais immédiatement l’image d’un mortel souffrant d’un quelconque problème matériel. Je chérirais plutôt ces qualités spirituelles que je savais être les siennes en tant qu’enfant de Dieu, un être que je ne pouvais qu’aimer.

Nous pensons que l’ennemi est « par là » quelque part, tandis que l’ennemi n’existe que dans notre propre perception.

Il était maintenant logique d’écarter l’ennemi que je m’étais créé et de valoriser sa véritable identité divine. L’idée m’est venue de l’inviter à participer à l’une des activités de notre projet. Après avoir hésité, il a finalement accepté. Au début, il était manifestement mal à l’aise, mais perdant peu à peu sa méfiance, il a participé pleinement.

Cela a marqué le début d’une relation où il nous a apporté un vrai soutien. Nous avons ensuite eu un problème difficile avec la ville pour des questions de répartition géographique, mais notre nouvel allié au sein du conseil municipal l’a facilement résolu. Ce conflit a connu une fin heureuse : une longue amitié est née.

Aimer ses ennemis peut soulever de sérieux défis. Je n’ai pas toujours réussi à discerner, au travers de traits de caractère erronés, l’identité divine qui est déjà là, à leur place. Mais l’article « Aimez vos ennemis » indique que même si nous trébuchons – faute de reconnaître que la notion même d’un ennemi bien réel est un mensonge – nous nous « […] relèver[ons], plus fort qu’avant [notre] chute. Ceux qui sont bons ne peuvent perdre leur Dieu, leur secours au temps de la détresse. » (p. 10)

Notre objectif n’est pas d’aimer l’homme en tant qu’être humain imparfait, mais d’élever la pensée pour voir en lui l’image et ressemblance spirituelle de Dieu. Lorsque l’on est capable d’adopter cette nouvelle perspective véritable, il devient facile et naturel d’aimer même nos ennemis de manière impartiale et universelle. En apprenant à aimer de cette façon, j’ai non seulement pu résoudre de nombreux problèmes, mais j’en ai également tiré l’une des plus grandes leçons qui a enrichi et transformé ma vie.

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