La pensée populaire nous commande d’obéir à nos passions. Et pourtant, comme il est facile d’avoir tort avec passion ! Nous pouvons tomber éperdument amoureux de quelqu’un qui s’avère être en décalage complet avec nous, ou bien ne nous focaliser que sur un aspect d’une question politique qui comporte mille facettes, ou encore être tellement convaincu de la justesse de notre religion que nous commettons toutes sortes d’erreurs afin de l’imposer aux autres.
Une histoire biblique illustre ce dernier point (voir Actes des apôtres 9:1-20). Saul, un Juif plein de zèle, a persécuté avec ferveur d’autres Juifs qui suivaient les enseignements de Jésus. Pourtant, le cœur de Saul a bien dû être préparé à vivre la vie de guérison et non de haine adoptée par les premiers chrétiens qu’il pourchassait, car c’est ce qui s’est produit. Surpris par une vision spirituelle qui lui a ouvert les yeux sur la nature mauvaise de ses actions pharisaïques, il a perdu la vue, jusqu’à ce qu’un chrétien nommé Ananias ouvre ses yeux, non seulement physiquement, mais aussi spirituellement, à la puissance du Christ. Il a ensuite littéralement pu voir de nouveau.
Mais, alors même que son aveuglement spirituel plus profond a été renversé, le zèle de Saul n’a pas diminué. Au lieu de cela, il est passé du désir farouche de changer les autres au zèle ardent lui permettant d’être transformé par le Christ, l’idée spirituelle de Dieu qu’il embrassait désormais. L’esprit du Christ, en retour, lui a donné le pouvoir de répandre avec audace, mais avec amour, la bonne nouvelle de la rédemption de l’humanité par le Christ.
Cette différence dans la façon dont le zèle trouve son expression est mise en évidence dans le glossaire des termes bibliques qui se trouve dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy. En utilisant des synonymes clés qui identifient différents aspects de la nature divine, la découvreuse de la Science Chrétienne décrit un « zèle » motivé spirituellement comme « l’animation reflétée de la Vie, de la Vérité et de l’Amour ». Inversement, le « zèle » matériel est défini comme : « Enthousiasme aveugle ; volonté mortelle. » (p. 599)
Le premier d’entre eux a été illustré par Christ Jésus. Animé par l’énergie divine de la Vie, par la Vérité qui perçoit toujours la création parfaite de Dieu, et par l’Amour qui porte toute l’humanité dans son cœur, Jésus a guéri ceux qui souffraient de maladies graves et a transformé les pécheurs invétérés. Une telle vivacité, qui reflète Dieu, guérit encore aujourd’hui. Autrement dit, elle met en lumière, pour nous et pour les autres, la réalité spirituelle, y compris la santé et l’harmonie inhérentes à la nature de chacun en tant que création de Dieu.
On ne peut pas en dire autant du fait d’être aveuglément enthousiaste ou du fait d’agir en accord avec sa propre volonté. Ces traits orientent nos vies, ainsi que l’impact que nos vies ont sur les autres, dans une mauvaise direction. Nous perdons de vue la vie telle qu’elle est réellement – la Vie divine, Dieu, qui est l’Amour toujours présent et qui bénit tout. Et nous perdons de vue ce que nous sommes tous, en tant qu’expressions de la Vie qui est Amour. Il est donc logique de prier – pour faire taire l’émotion et la volonté humaines – et de s’assurer que c’est l’influence de l’Amour omniprésent qui nous incite à avancer et à laisser des pensées pleines de ferveur former nos paroles et nos actes.
Une telle prière oriente nos pensées, nos paroles et nos actions vers le zèle du Christ, qui est inséparable de la consécration à faire du bien aux autres. C’est la clef lorsque l’on s’efforce de faire comprendre aux autres les bénédictions issues de sa foi, ce que Jésus attendait de ses disciples. Il a dit : « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5:15, 16)
Une lampe n’est pas placée sur un pied de lampe pour impressionner les autres parce qu’elle est visible par eux, mais pour bénir les autres en leur permettant de mieux voir. Ainsi, nous pouvons mesurer notre zèle à partager notre lumière à l’aune des conseils intemporels de Jésus. Est-ce que ce que nous pensons, disons et faisons permet aux autres de ressentir l’impact guérisseur de la compréhension de la réalité spirituelle, et est-ce que cela les conduit à adresser des louanges sincères à Dieu, qui est la source de la guérison ?
Pour s’assurer que ce critère est satisfait, notre principale contribution est un zèle intérieur – un engagement continu et fervent à s’élever au-dessus de nos propres perceptions matérielles erronées de la réalité. Ensuite, la lumière que nous reflétons de manière innée en tant qu’image spirituelle de l’Amour divin brillera dans nos vies et illuminera les opportunités pratiques d’offrir aux autres, avec amour, une inspiration qui les guérit, et non qui leur nuit.
Comme Saul l’a découvert à travers la croissance spirituelle qui l’a amené à devenir l’apôtre Paul, cette lumière-Christ atteint et libère même ceux qui sont prisonniers de leurs passions. Cela est vrai, que ces passions se traduisent par de mauvais choix relationnels ou par un fanatisme politique, religieux ou autre. Comme Saul, tout le monde a un cœur intrinsèquement préparé à s’animer, à être animé par la Vie et l’Amour divins qui embrassent tout, qui ne blessent personne et qui profitent à tous. Nous pouvons faire preuve de ferveur dans notre désir d’aider à ce que cela puisse se produire.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint