Récemment, j’étais huissier en chef lors d’une réunion de témoignage du mercredi soir, dans mon église du Christ, Scientiste, à New York. J’avoue que je me sentais un peu grincheuse, car j’avais prévenu que je ne serais pas disponible cette semaine-là. Mais j’avais quand même été affectée au poste d’huissier, et j’avais dû m’organiser pour être présente à l’église. Eh bien, j’ai vite compris quelle en était la raison : c’était pour voir que notre église est une présence vitale et salutaire au sein de notre localité !
Pendant le service, après la lecture de la Bible et de Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy, il y a eu de l’agitation à l’extérieur, et une dame a fait irruption. Elle était pieds nus et portait un grand sac en plastique qui contenait ses affaires. Un agent de sécurité du quartier a également passé la tête à l’intérieur de l’église et s’est mis à crier qu’il fallait appeler la police parce que la dame l’avait attaqué. Apparemment, elle avait étalé ses affaires devant le bâtiment dont il assurait la sécurité, et il lui avait demandé de s’éloigner. Il a dit que, suite à cela, elle était devenue agressive.
La dame était passée par le hall de notre église et avait marché jusqu’à la porte de l’auditorium dans le but d’entrer. Comme elle était encore très agitée, nous lui avons proposé de rester dans le hall, afin de retrouver son calme. A ce moment-là, deux personnes qui assistaient à la réunion sont sorties et ont proposé de l’escorter à l’extérieur et de rester avec elle si elle ne se sentait pas en sécurité. Finalement, elle s’est installée dans l’alcôve de lecture de notre hall avec un autre huissier et ces deux personnes.
Je priais avec ferveur avec les paroles de Christ Jésus : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18:20) Science et Santé définit ainsi le Christ : « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l’erreur incarnée. » (p. 583) J’ai réalisé que nous nous étions réunis au nom du Christ et que le Christ était là pendant le service. Par conséquent, la paix, la grâce, l’harmonie et la guérison étaient communiquées par le Christ aux personnes présentes, et plus largement à notre localité. L’amour de Dieu est infini ; il doit donc être omniprésent. Il était clair que toute la congrégation dans l’auditorium et ceux qui étaient assis avec la dame dans le hall priaient. Pendant le service, de nombreuses personnes ont témoigné à haute voix de merveilleuses guérisons. Finalement, la femme est partie et l’agent de sécurité est intervenu pour dire qu’il avait décidé de ne pas porter plainte contre elle. J’étais tellement reconnaissante d’être témoin de l’expression de l’ordre divin, et de nous voir tous réunis en tant qu’église pour traiter par la prière la maladie mentale et les tensions croissantes de la vie citadine.
En rentrant chez moi, j’ai croisé l’agent de sécurité et je l’ai remercié pour sa contribution à la paix dans notre localité. Il semblait plus calme et plus posé que précédemment, et il était heureux que l’on reconnaisse son rôle pacificateur.
J’étais également reconnaissante pour les prières de toute la congrégation et pour le soutien pratique des deux personnes qui assistaient au service de l’église. L’une d’elles avait travaillé avec des sans-abris, et l’autre était nouvelle venue en Science Chrétienne ; c’était une personne voisine de longue date qui venait de commencer à assister régulièrement aux services. Toutes deux ont trouvé les moyens appropriés pour parler à cette dame. Par-dessus tout, elles avaient le désir de l’aider à se sentir en sécurité et entourée.
J’ai prié depuis lors au sujet de ma propre place dans l’église ce soir-là, et je comprends que servir l’église ne consiste pas à confier à une personne un rôle particulier. Nous savons que l’Eglise est une idée spirituelle complète, avec tout ce qui est nécessaire pour accomplir son objectif, qui est de guérir et sauver le monde du péché et de la mort (Cf. Mary Baker Eddy, Manuel de l’Eglise, p. 19). En servant l’église, nous reconnaissons et apprécions la puissance de cette idée et nous l’aimons pour ce qu’elle accomplit en ce moment même dans le monde.
En tant qu’huissier ce soir-là, j’ai pris position en faveur du pouvoir de guérison de l’Eglise, et je n’ai pas été distraite par les croyances qui tendent à détruire l’église. Parmi ces croyances, on compte le fait que la Science Chrétienne ne serait pas efficace, que le nombre décroissant des membres ôte sa pertinence à la Science Chrétienne et à ceux qui la pratiquent. J’ai vu au contraire que notre église filiale avait le devoir et la capacité d’être une lumière pour notre localité. Je me suis souvenue d’un article du Conseil des conférences de la Science Chrétienne (voir Tom McElroy, « Les conférences de la Science Chrétienne : spécifiques et inspirées par Dieu », Le Héraut de la Science Chrétienne, août 2021) qui disait qu’une église au sein de la collectivité a sa propre raison d’être, ordonnée par Dieu. Notre église en a fait l’expérience ce soir-là, lorsque notre congrégation est restée ferme face à une scène troublante et a refusé de laisser quoi que ce soit détourner son attention du but de l’Eglise, qui est d’élever et de bénir tout le monde. Nous avons pu offrir un soutien à la fois à la femme et à l’agent de sécurité.
Cette expérience semble opportune parce que de nombreux scientistes chrétiens engagés ont le sentiment que l’église n’est plus si importante, ou que servir l’église ne leur donne pas assez en échange de ce qu’elle exige d’eux, ou que cela ne vaut pas la peine d’aller à l’église en personne quand on peut le faire en ligne.
J’ai prié pour acquérir une compréhension plus profonde de Dieu en tant que Personne, en tant que la seule Personne, afin de mieux comprendre que l’inquiétude résultant du besoin d’avoir quelqu’un pour combler un besoin est en réalité le besoin de voir que Dieu est déjà là pour répondre à ce besoin. Nous lisons à propos de ce concept de Personne infinie dans Science et Santé : « Le monde croit à la multiplicité des personnes ; mais si Dieu est une personne il n’existe qu’une seule personne, parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Sa personnalité ne peut être que reflétée, non transmise. Dieu a d’innombrables idées, et elles ont toutes le même Principe et la même origine. » (p. 517). En tant que scientistes chrétiens, on nous demande de contempler la présence infinie de Dieu, et la preuve de cette présence réside dans la satisfaction de chaque besoin.
Tout comme Christ Jésus a dit à ses disciples qu’il était au milieu d’eux si seulement deux d’entre eux étaient réunis en son nom, le Christ nous rappelle aujourd’hui l’effet transformateur qui résulte du fait de nous rassembler et de reconnaître la présence de la puissance spirituelle. La définition de « l’Eglise » dans Science et Santé nous dit que cette activité divine « ennoblit la race, réveille des croyances matérielles la compréhension endormie en l’amenant jusqu’à la perception des idées spirituelles et à la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, l’erreur, et guérissant les malades. » (p. 583) Nous vivons à une époque où l’humanité a soif de cette grâce salvatrice. Nos villes doivent ressentir cette influence. Notre participation à l’église fait que le Christ toujours actif est rendu tangible à la conscience humaine – et donc au monde – ici et maintenant.