Une nuit, alors que j’ouvrais la porte de ma chambre pour aller chercher un verre d’eau à la cuisine, j’ai vu devant moi un homme accroupi dans le couloir. C’était surréaliste. J’ai crié, espérant que ma colocataire, qui dormait dans la chambre à côté, viendrait à mon secours, mais elle n’a rien entendu.
L’intrus s’est levé d’un bond, m’a attrapée et m’a poussée dans ma chambre. Il a enroulé une taie d’oreiller autour de ma tête et il m’a forcée à m’allonger sur le sol. J’étais décontenancée et je paniquais ; les idées se bousculaient dans ma tête, j’étais certaine qu’il allait me violer. Je ne me suis pas débattue, je ne savais pas ce qu’il ferait si je criais à nouveau, alors je me suis tue. C’est alors que j’ai senti un couteau dans mon dos.
Ces quelques mots, « Je ne peux pas respirer », sont sortis de ma bouche pour le supplier d’enlever la taie d’oreiller de ma tête. Il s’est mis en colère, et il a appuyé un peu plus fort le couteau contre mon dos et m’a dit de la fermer. Dans ces ténèbres mentales j’ai cru ma dernière heure arrivée.
De tout mon être, je me suis tournée vers Dieu. Je m’en suis remise de tout mon cœur à la volonté divine, pleine de bonté, et j’ai vite compris que Dieu était ma seule aide. J’avais conscience de la présence de Dieu, l’Amour divin, qui remplit tout l’espace et qui est l’unique puissance de l’univers.
J’avais perdu la notion du temps et de l’espace. C’était comme si un voile se levait, et je n’avais pas peur. Après un moment de cette profonde communion avec l’Amour divin, l’atmosphère de la pièce a commencé à changer. L’homme était à la fois impatient, agité et anxieux, mais maintenant, alors que je priais et que j’affirmais que Dieu était la puissance salvatrice, je ressentais la présence divine apaisante. La peur se dissipait. Je ressentais la puissance de Dieu tout en disant à haute voix et avec conviction : « Ne me fais pas de mal. Dieu t’aime ; tu es un homme bien. Dieu m’aime aussi. Je suis la fille chérie de Dieu. Dieu remplit cette pièce en ce moment même, et Il t’aime. »
Ces mots ont jailli du plus profond de mon être, contre toute attente. Je ressentais l’incomparable pouvoir protecteur de Dieu et de Son amour. C’était à la fois miraculeux et divinement naturel. Tout au fond de moi, je savais que l’Amour divin contrôlait parfaitement la situation. L’atmosphère de la pièce a changé du tout au tout, on est passé d’une peur extrême à un amour palpable. J’étais entourée d’une présence chaleureuse. Je savais que Dieu était mon Père-Mère et calmait ma peur.
Le comportement de l’intrus a radicalement changé. Il a rangé le couteau et il a enlevé la taie d’oreiller de ma tête. Il était calme alors qu’il me soulevait du sol pour m’emmener jusqu’à la chambre de ma colocataire, tout en restant derrière moi pour que je ne voie pas son visage. Il a ouvert la porte et m’a poussée sur le sol. Puis il a couru dans les escaliers et il est sorti de la maison.
Ma colocataire s’est alors réveillée. Des voisins qui avaient entendu le remue-ménage sont également venus prêter main-forte. Mais je n’avais plus peur. Humble et émerveillée, je restais sans voix. La police m’a interrogée pendant des heures, et je n’ai pas pu m’empêcher de leur dire combien j’avais été protégée. (Plus tard, j’ai appris que cet homme s’était attaqué à une autre personne et qu’il avait été tué. Malgré cette fin, j’avais confiance dans le fait qu’il serait capable de se repentir de ses crimes, car le mal n’est pas naturel aux enfants de Dieu.)
J’avais toujours en tête les premières lignes du cantique 370 de l’Hymnaire de la Science Chrétienne :
Cachés en Dieu, notre Père,
Avec le Christ à jamais !
Dans cette union entière,
Nous voyons l’homme parfait.
(Nellie B. Mace, texte et trad. ©CSBD)
Lorsque je suis arrivée à mon travail le lendemain, j’étais en paix, malgré les événements de la nuit. J’ai trouvé préférable de renoncer à une tâche qui me pesait et me démoralisait pour me consacrer à mon travail principal, que j’aimais. Je me souviens de la grande force de ce passage des Psaumes : « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer, là aussi ta main me conduira, et ta droite me saisira. » (139:7–10)
Pamela Herzer
Solvang, Californie, Etats-Unis