Quand j’étais étudiante, j’ai cessé à un moment d’aller régulièrement à l’église, préférant passer mon précieux temps libre à prier et à étudier la Science Chrétienne de mon côté. Parfois, je me demandais même si l’église pouvait m’être d’une quelconque utilité en ce qui concernait mes diverses préoccupations. A la fin de ma dernière année d’étude, je me suis sentie perdue et anxieuse quant à mon avenir.
Lorsque je suis revenue chez moi pour les vacances, je me suis sentie à nouveau attirée par l’église filiale de L’Eglise du Christ, Scientiste, que j’avais fréquentée durant toute mon enfance. Ayant grandement besoin d’être guidée par Dieu, je suis allée à un service du dimanche et je me suis assise au premier rang, face au pupitre. Parmi les gens assis derrière moi, beaucoup m’avaient soutenue durant toute ma vie, et avaient vraiment eu le temps de me connaître, soit qu’ils m’aient gardée quand j’étais petite, soit qu’ils aient été mes moniteurs à l’école du dimanche, ou qu’ils soient venus fêter avec moi mon baccalauréat. Je me suis sentie portée par ce grand amour chaleureux, comme si Dieu était assis juste à côté de moi, et j’ai alors eu la certitude que tout irait bien. En sortant de l’église, ce matin-là, j’ai réalisé que j’appartenais à cette église et que je ne pourrais plus me permettre de me priver de ses bienfaits.
De nos jours, beaucoup se sont éloignés de l’église pour une raison ou une autre. Le nombre de membres d’églises, en général, est passé sous la barre des 50 % aux Etats-Unis, pour la première fois depuis que l’institut Gallup s’intéresse à ce genre de statistiques. Cela incite bien des gens à s’interroger sur la cause de ce déclin. Certains dirigeants religieux craignent qu’au milieu des nombreuses activités offertes par de nombreuses églises, la mission fondamentale de celles-ci ait été perdue.
On peut se faire une idée précise de ce qu’est cette mission en se référant au ministère de Christ Jésus. Bien que « selon sa coutume, il entr[e] dans la synagogue le jour du sabbat » (Luc 4 :16), Jésus vivait l’église idéale chaque jour, dans n’importe quelle situation de la vie quotidienne. Il rencontrait ceux qui désiraient ardemment se sentir aimés et dignes, que ce soit sur les marchés, sur les routes ou au bord de la mer. A tous ceux, nombreux, qui désiraient être délivrés de l’injustice ou guéris d’une maladie, il faisait cette promesse : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Matthieu 1:28) Les foules étaient inspirées et réconfortées lorsque Jésus leur parlait de Dieu en tant que Parent divin aimant, toujours présent pour les secourir dans la détresse.
Dans les humbles lieux où il prêchait, Jésus ne condamnait personne, ne tenant compte ni de la race, ni de la culture, ni de l’origine, ni de la profession. Il leur apprenait qu’ils n’étaient pas des pécheurs originels, mais les enfants chéris de Dieu. Ces révélations élevaient ceux qui l’écoutaient au-dessus de la vieille image flétrie qu’ils avaient d’eux-mêmes et les rendaient libres, forts et joyeux. Comme l’écrit Mary Baker Eddy à propos de l’œuvre de Jésus dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Jésus donna la vraie idée de l’être, et il en résulte pour les mortels des bienfaits infinis. » (p. 325)
Cette haute compréhension de la nature de Dieu et de notre fondement spirituel en tant qu’enfants aimés de Dieu, apporte la rédemption, la guérison et un changement durable. Cet enseignement était nouveau pour ceux à qui Jésus s’adressait, mais cette idée de notre nature spirituelle, cette idée qui guérit, est en réalité accessible à tout le monde à travers tous les âges. Le Christ est au cœur de ce concept novateur de l’église, révélé par Jésus à ses disciples, quand il dit à l’un d’entre eux : « Tu es Pierre, et […] sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et […] les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16:18) Comme il est expliqué dans Science et Santé : « En d’autres termes, Jésus se proposait de fonder sa société, non sur le Pierre personnel en tant que mortel, mais sur la puissance de Dieu sur laquelle reposait la confession que fit Pierre du vrai Messie. » (p. 138)
Quiconque a besoin d’inspiration, de réponses ou de réconfort s’unit à tous ceux qui, à travers les siècles, se sont écriés, tout comme le Psalmiste : « Je crie à toi le cœur abattu ; conduis-moi sur le rocher que je ne puis atteindre ! » (psaume 61:2) L’Eglise, selon la définition que Jésus en donne, n’abrite ni ne contient Dieu, mais elle nous mène à une compréhension spirituelle de Dieu, au rocher sur lequel nous tenir debout, tous ensemble, afin que nous puissions voir peu à peu notre vie dans une lumière entièrement nouvelle.
En tant que fondatrice de l’Eglise du Christ, Scientiste, Mary Baker Eddy a compris que cette essence spirituelle de l’Eglise est la représentation même de tout ce que Dieu est et fait pour l’homme ; c’est une force pratique en faveur du bien. Remplissant sa mission fondamentale, l’Eglise ne nous laisse jamais là où elle nous a trouvés, mais au contraire, elle nous renouvelle, nous restaure, nous guérit. Et bien que la qualité de membre comporte ses défis et ses obligations, ceux-ci n’affaibliront jamais le pur sens de l’amour de Dieu que nous ressentons dans l’église.
L’Eglise n’est pas une relique d’un autre temps, mais, comme le Dieu qu’elle représente, elle est éternellement nécessaire, utile et curative. De même que le sommet d’une haute montagne révèle un panorama magnifique, l’Eglise nous permet d’acquérir une vision étendue et extraordinaire de Dieu et de la vie, et nous établit sur un terrain sûr – un terrain sur lequel nous nous sentons en sécurité, complets et aimés.
Susan Tish
Invitée de la rédaction