« J’ai du mal à retrouver ma paix », m’a dit une amie récemment.
Qui n’a pas éprouvé le besoin de retrouver ce sentiment d’une paix profonde, que rien ne vient troubler ? Nous nous efforçons d’accéder à cette paix, d’habiter cet espace mental où la présence de Dieu se fait sentir davantage, et puis... patatras ! Une avalanche d’informations concernant les bouleversements et la détresse du monde alentour vient parfois ébranler nos fondations. A l’époque des vacances, n’aspire-t-on pas surtout à la tranquillité et au confort ?
Mais penser à « sa » propre paix pose un problème. C’est comme posséder un peu de tranquillité ou de quiétude dans un récipient appelé « mes propres pensées » et essayer de tracer sa route dans un vaste monde, rempli de menaces diverses, en portant son armure d’inspiration spirituelle – son récipient de paix en main – avec l’espoir de pouvoir ainsi résister aux assauts.
Ces quelques mots tirés de la Bible proposent une paix plus élevée : « La paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence » (Philippiens 4:7). Ce n’est pas « ma », ni « leur » paix ou celle de qui que ce soit. Dès qu’une personne tente de s’approprier à des fins personnelles quelque mesure de bonté divine, tel individu ou telle circonstance menace de la déstabiliser et elle expérimente les limitations qui proviennent de la contrariété ou d’une attitude défensive.
La paix de Dieu est une qualité du Principe divin qui gouverne tout l’être. Comme il est écrit dans l’Apocalypse, Dieu, le Principe divin, est « l’alpha et l’oméga » (1:8). Il ne rencontre aucune opposition et n’inclut pas d’autre pouvoir ni de cause ou d’effet extérieur à Lui-même. La paix de Dieu n’est pas limitée, elle n’appartient pas au monde, mais elle a sa source dans l’unique Dieu infini, qui est la seule Vie. En suivant l’exemple de Christ Jésus et en recherchant en notre Père-Mère Dieu le centre et la circonférence de notre être, nous ressentons peu à peu une paix inébranlable et inattaquable qui nous maintient en sécurité. La paix du Principe divin surpasse toute compréhension humaine, car ni une personne, ni un lieu, ni une chose, quels qu’ils soient, ne peuvent la circonscrire.
Voici dans son entier la citation donnée plus haut : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. » Les mots « en Jésus-Christ » ont une puissance qu’il est bon de méditer. Dans sa magnifique prophétie de l’avènement du Christ, Esaïe décrit le Christ en tant que « Prince de la paix » : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, Et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » (9:6).
Le cœur s’émerveille naturellement durant la période de Noël, lorsqu’on considère la puissance de cette paix que Christ Jésus a apportée à l’humanité tout au long de son ministère de guérison. Son amour-Christ a guéri un grand nombre de ses contemporains, mais il a également apporté un changement de paradigme concernant ce qui est possible et divinement vrai à travers tous les âges et pour toute l’humanité. Dans la mesure où l’on reconnaît que Dieu est le bien infini, toujours présent et omnipotent, on fait soi-même l’expérience de cette loi curative, qui découle de la totalité de Dieu, et que Jésus a démontrée.
De même que la lumière remplace les ténèbres, de même la lumière de la totalité de Dieu, de l’Amour, remplace la croyance que la perte, la pénurie, les limites et la séparation sont puissants et permanents, et c’est ainsi que la guérison se produit. Cette lumière de la Vérité nous guide comme l’étoile de Bethléem qui guida les Rois mages jusqu’à l’enfant Jésus. La fidélité aux enseignements de Christ Jésus a conduit Mary Baker Eddy à la découverte de la Science même, ou compréhension, du Christ. Elle décrit « le petit enfant » vers lequel nous sommes guidés aujourd’hui – le petit enfant de la guérison chrétienne (voir Ecrits divers 1883-1896, p. 370).
A Noël dernier, j’ai fait l’expérience de la paix inébranlable de Dieu qui nous conduit à ce genre de guérison. Nos deux petites-filles, qui séjournaient chez nous, ont commencé à tousser et à avoir de la fièvre. En cette veille de Noël, j’ai décidé d’être l’un des bergers du récit de Noël et de veiller sur mon « troupeau » durant la nuit. Je chantais et réconfortais les enfants quand cela était nécessaire, mais je restais aussi à l’écoute des messages angéliques de la bonté de Dieu qui me venaient à l’esprit.
A un moment, j’ai ressenti ce qui pourrait se décrire comme un abandon de tout désir de rentrer dans le tableau d’un Noël parfait, de passer une bonne nuit de sommeil, et même de rétablir mes chères petites-filles par la prière, en étant mue par un sentiment de responsabilité personnelle. J’ai seulement ressenti une immense gratitude pour cette occasion de glorifier Dieu, sachant qu’Il prenait soin de nous tous. Au matin, la fièvre avait disparu, et les deux petites ont pu profiter des joies de Noël.
Toute la famille a continué de prier pour leur retour à une vitalité normale et pour savoir qu’aucune toux résiduelle ne pouvait résister à la lumière de la toute présence de Dieu. La santé des deux enfants s’est améliorée régulièrement avant qu’elles prennent l’avion pour retourner chez elles.
Deux jours plus tard, ma fille m’a appelée pour me demander de prier avec eux à nouveau, car l’une de mes petites-filles avait une toux persistante. En priant, j’ai retrouvé ce sentiment d’abandon profond accompagné de paix, que j’avais ressenti la veille de Noël, et une soudaine inspiration m’a fait dire à ma fille : « L’affaire est entendue, et c’est sans appel ! » Lorsqu’une affaire est portée devant la plus haute juridiction et qu’un verdict d’innocence est prononcé, il n’y a plus de recours possible. Ce moment de clarté, de conscience divine, équivalait à un verdict d’innocence de la part de Dieu, le juge suprême. Cela signifiait que ni ma fille ni moi n’avions plus la possibilité de contester ce jugement spirituel véritable selon lequel les enfants parfaits d’un Dieu parfait, l’Esprit, sont créés spirituels, complets et libres. Plus de « si », de « mais » ni de « peut-être ». Ma petite-fille a cessé de tousser le jour même.
La grandeur de la totalité de Dieu renferme une paix immense et inébranlable. Elle se manifeste avec tendresse, dans chaque cœur à l’écoute, en tant que don de guérison, en cette période de Noël et tous les jours de l’année.
Susan Booth Mack Snipes
Invitée de la rédaction