La personne qui menait l’entretien d’embauche pour l’emploi auquel je postulais s’est penchée en avant sur son fauteuil, m’a regardé droit dans les yeux, et m’a demandé : « Comment vous décririez-vous ? » J’ai pensé qu’elle voulait savoir comment je définirais ma « marque » personnelle.
Dans la culture de mon pays, on discute beaucoup de la façon de mettre en avant sa personnalité et l’on accorde trop peu d’importance à ce qui nous définit vraiment. Si nous nous intéressons uniquement au charisme, au charme, à l’attractivité de la personne, nous courons au-devant des obstacles et des déceptions. La croyance que le succès ou l’échec dépend en grande partie, voire totalement, du psychisme humain nous pousse à nous focaliser sur l’attrait extérieur au lieu de chercher à discerner notre véritable caractère.
La Science Chrétienne donne une vision de l’identité qui va bien au-delà d’une personnalité matérielle caractérisée à la fois par des talents et des défauts, des points forts et des points faibles. Elle explique l’individualité authentique comme étant en relation avec l’Esprit entièrement bon, ou Entendement infini, appelé Dieu. L’identité est l’image et la ressemblance de l’Esprit, et par conséquent elle est illimitée dans son expression des qualités et attributs spirituels tels que l’intelligence, la créativité, l’inspiration, le désintéressement et la joie.
Développer un meilleur concept de son identité spirituelle permet de faire face aux problèmes inhérents à une conception de la vie fondée sur la personnalité, et de résoudre ces problèmes.
Alors à partir de quoi reconnaître (si cela n’est déjà fait) notre véritable caractère ? Comme je l’ai constaté, il faut d’abord acquérir une compréhension plus approfondie, plus claire, de qui est Dieu et de ce qu’Il est. C’est ainsi que l’on finit par comprendre que nous sommes tous inséparables de Dieu, car nous reflétons le caractère et les attributs entièrement bons de Dieu. On reconnaît « l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Ephésiens 4:24).
Pour renoncer effectivement au « vieil » homme, au concept limité appelé personnalité humaine, il faut savoir faire la différence entre la façade humaine trompeuse qui, en fin de compte, ne définit personne, et l’attraction spirituelle véritable de la bonté de Dieu, que nous reflétons individuellement et éternellement. Cela implique notamment de reconnaître la totalité de Dieu en tant qu’unique Entendement infini, ou Ame, et de rejeter le concept limité du moi en tant qu’entité mortelle possédant un psychisme, ou âme, en propre. C’est ainsi que nous accédons à la liberté spirituelle de l’Ame infinie.
Comme l’écrit Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne : « Ce sens scientifique de l’être, qui abandonne la matière pour l’Esprit, ne suggère aucunement l’absorption de l’homme en la Divinité ni la perte de son identité, mais confère à l’homme une individualité plus développée, une sphère de pensée et d’action plus étendue, un amour plus expansif, une paix plus haute et plus permanente. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 265)
Se dégager de l’attrait de la personnalité implique de maintenir sans cesse une vision spirituelle élevée de chacun. On reconnaît alors que l’on est, non l’image que l’on donne à voir extérieurement, mais la représentation exacte de Dieu, devant laquelle les étiquettes et les faux-semblants s’effacent, et où « l’homme nouveau », l’identité véritable, occupe une place centrale.
Quand la perception que l’on a de ses semblables, hommes et femmes, se fonde fermement sur le caractère spirituel, plutôt que sur la personnalité, on s’affranchit naturellement d’une mauvaise estime de soi comme de toute tentation de mettre les autres sur un piédestal sous prétexte que l’on trouve leur personnalité attirante.
Il est en général plus facile de rejeter la vision matérielle, temporelle, lorsqu’elle est laide et insatisfaisante que lorsqu’elle est séduisante et satisfait nos propres intérêts. La prière sincère et inspirée expose et dénonce cette tendance trompeuse de l’existence humaine.
Toute façade humaine est trompeuse. C’est un critère superficiel peu fiable, qui ne représente pas notre être véritable en tant que création de Dieu. L’incapacité à le reconnaître obscurcit une juste appréciation des autres… et de soi. C’est aussi limiter notre aptitude à guérir la maladie et le péché par la prière en Science Chrétienne. Un article dans Ecrits divers 1883-1896 de Mary Baker Eddy nous met en garde : « … la contemplation intense de la personnalité entrave la croissance spirituelle, de même que maintenir dans la pensée la conscience de la maladie empêche le rétablissement des malades. « (p. 308)
Comme notre individualité est bien le reflet de l’Esprit divin, ou Ame, nous avons la capacité de déjouer la croyance que nous sommes redevables à notre personnalité ou à celle des autres, et nous pouvons nous défaire de cette croyance. Cette compréhension m’a permis de progresser spirituellement depuis le jour où j’ai eu cet entretien d’embauche, et j’en suis très reconnaissant. Au fil des ans, j’ai constaté qu’elle était aussi une source de bienfaits pour les autres.
Plus nous comprendrons que nous sommes tous les reflets divins des qualités d’authenticité, d’intégrité, d’humanité et de bonté qui appartiennent à Dieu, l’Amour divin, plus nous verrons notre caractère se développer et se perfectionner. Nous serons animés d’une plus grande énergie, nos relations s’établiront sur une base plus spirituelle, et le succès de toutes nos entreprises sera assuré.
Kevin Graunke
Invité de la rédaction
