Il y a bien des années, quand mon mari et moi nous sommes séparés, j’ai quitté la maison (dont nous étions propriétaires) pour aller habiter dans un appartement (qu’il m’a fallu louer) avec nos deux jeunes enfants. Comme j’avais trois emplois, dont un très bien payé dans une société, je ne m’inquiétais pas pour l’argent. Mais un mois plus tard, l’ensemble du personnel a été licencié, car la société a fait faillite et a fermé quatre jours plus tard. Le salaire qu’elle me versait représentait à peu près 80 pour cent de mes revenus hebdomadaires.
En tant que graphiste, je travaillais aussi un peu à titre indépendant, mais à cette époque, je n’avais pas de commande et personne ne me devait d’argent. Il me fallait payer mon loyer dans les cinq jours, or je n’avais plus que 23 dollars en banque.
Ma situation était catastrophique. Comme je le faisais toujours face à un avenir incertain, je me suis tournée vers Dieu et je lui ai humblement demandé de me guider, en m’attendant tout à fait à avoir une réponse. Aussitôt, ce passage du livre d’étude de la Science Chrétienne m’est venu à l’esprit : « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu ? Alors nous mettrons à profit les bienfaits qui nous ont été dispensés, et serons ainsi qualifiés pour en recevoir davantage. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy, p. 3)
J’avais attendu de toucher mon prochain salaire pour acheter des lits et autres meubles, aussi les enfants et moi dormions-nous par terre, sur du papier bulle replié ou de la mousse. Nous n’avions qu’une chaise, une petite table et une machine à laver. Malgré tout, j’ai décidé de faire la liste de mes sujets de gratitude. D’abord, j’étais reconnaissante d’avoir des enfants joyeux et en bonne santé, un toit sur la tête, d’abondantes réserves de nourriture dans le garde-manger et un réservoir rempli d’essence. Même si nous possédions peu de choses matérielles, j’étais aussi reconnaissante de me sentir libre et de vivre dans une atmosphère propice à la croissance spirituelle.
En dressant cet inventaire mental, j’ai reconnu que, puisque Dieu était mon Père-Mère aimant, mon parent divin, mes besoins étaient toujours comblés. Depuis longtemps, je voyais également en Dieu mon véritable employeur. Quoi que je fasse humainement, je « travaillais pour Dieu », et mon « travail » le plus important consistait à exprimer les qualités de Dieu, telles que la sincérité, l’intelligence, la créativité, la gentillesse – toutes ces qualités que nous tenons de notre Père-Mère par réflexion. Je repensais à cette vérité et réaffirmais que je ne pourrais jamais être privée de ce travail.
Quelques minutes après avoir demandé à Dieu de me guider et prié de cette façon, le téléphone a sonné. Sur les recommandations de quelqu’un, une personne dont je n’avais jamais entendu parler m’appelait pour me demander un devis pour un travail qui faisait appel à l’illustration graphique. « J’ai un petit travail qu’il me faudrait pour vendredi, me dit mon interlocuteur. Pourriez-vous venir en discuter ? » C’était un lundi matin, je venais juste de terminer de manger. Je suis donc allé le voir aussitôt.
C’était en fait un très gros travail ! Je devais dessiner les plans d’élévation de plusieurs maisons à partir des plans du sol, puis ajouter les jardins et l’environnement. Je savais dessiner beaucoup de choses, mais représenter des bâtiments avec une perspective techniquement correcte n’était pas mon fort. Cependant, j’ai eu le sentiment que cette opportunité venait de Dieu, et je savais par expérience que l’Amour divin ne nous met pas au mauvais endroit ni dans une position que nous ne saurions remplir. Aussi ai-je répondu : « Oui, c’est dans mes cordes ! » J’étais pleine de confiance car je savais que Dieu m’aiderait à mener à bien ce travail.
Et cela a été le cas ! Lorsque mon client m’a demandé un devis, je n’avais aucune idée du temps que cela prendrait ni de ce que je devrais lui facturer. J’ai donc prié (quelque peu déboussolée) pour trouver la réponse en Dieu, m’appuyant sur la vérité de cette citation puisée dans Science Santé : « L’Amour divin corrige et gouverne l’homme » (p. 6). J’ai également pensé que ce Dieu, Esprit, Entendement divin universel, qui inspira à Moïse les paroles capables de convaincre des milliers de gens de laisser derrière eux leur vie de servitude en Egypte pour le suivre à travers un désert inconnu, ce même Dieu était présent à mes côtés et m’inspirerait certainement le montant d’un simple devis !
Je m’apprêtais à lui demander 950 dollars mais, à mon propre étonnement, je me suis entendu dire « 815 dollars ». Il a accepté dans la seconde même, disant qu’il me règlerait en espèces à la livraison du travail. Je pourrais ainsi payer mon loyer dans les temps. Peu après mon retour à la maison, un ami graphiste m’a appelée. Il m’a proposé de dessiner les angles de base à ma place pour me permettre de bien commencer, car les dessins en perspective étaient son point fort. Tous mes besoins ont été comblés. Quel soulagement !
Quatre jours plus tard (et seulement onze heures de sommeil !), j’ai rendu le travail au client. Cela lui a tellement plu qu’il est devenu l’un de mes meilleurs clients durant les cinq années suivantes. Il m’a avoué qu’une autre personne lui avait donné un devis bien moins élevé, mais que quelque chose lui avait dit que j’étais la bonne personne pour ce travail. Je savais que ce « quelque chose » était la « douce petite voix » de Dieu qui parle à chaque cœur réceptif et qui répondait aussi bien à mon besoin qu’à celui de mon client.
Par la suite, cette expérience m’a toujours rappelé que je pouvais faire confiance à la sollicitude, au soutien et au timing parfait de l’Amour divin. Comme j’élevais seule mes enfants, j’ai eu bien d’autres occasions, au cours des quinze années suivantes, de prouver que Dieu subvient à tous nos besoins. Chaque fois que j’étais sur le point de manquer de quelque chose ou que je ne savais pas comment m’en sortir financièrement, ma foi dans la vérité qu’« à Dieu tout est possible » (Matthieu 19:26) a éliminé mes inquiétudes. En fait, quand rien n’allait plus, j’étais impatiente de voir la brillante solution divine qui allait émerger, car je savais que Dieu avait déjà la solution. Je n’ai jamais été déçue.
Depuis lors, j’ai souvent réfléchi à ce que déclare Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, dans un recueil de ses écrits : « Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et à leur tour, celles-ci pourvoient à vos besoins quotidiens. Ne demandez jamais pour demain : il suffit que l’Amour divin soit un secours toujours présent ; et si vous attendez, sans jamais douter, vous aurez à chaque instant tout ce dont vous avez besoin. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 307) Quelle belle promesse pour nous tous !
