Une des choses que j’enseigne à mes étudiants à l’université est de fournir des preuves pour étayer leurs raisonnements. La preuve qui sous-tend un raisonnement permet à l’argument de sonner juste.
La confrontation des suppositions au moyen de raisonnements clairs et de preuves fait partie intégrante de la pensée critique qui est si importante dans tout domaine d’activité, et la pratique de la Science Chrétienne ne fait pas exception. La guérison par la prière telle qu’elle est enseignée en Science Chrétienne implique d’acquérir une compréhension plus claire de Dieu, le bien, et de prouver la vérité de la plénitude de l’homme en tant que création spirituelle de Dieu, malgré ce que les sens matériels peuvent affirmer.
Mary Baker Eddy, une étudiante de longue date de la Bible, qui a découvert la Science du Christ sous-jacente aux enseignements et au travail de guérison de Jésus, a non seulement appris comment guérir rapidement et de façon permanente grâce à la prière, comme le faisait Jésus, mais elle a également enseigné à beaucoup d’autres à guérir. Son livre, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, explique la Science qui permet à chacun de prier et de guérir en comprenant et en prouvant la loi d’harmonie de Dieu.
J’ai eu de nombreuses occasions d’appliquer ce que j’ai appris dans ce livre et dans les autres écrits de Mary Baker Eddy, afin de guérir des problèmes de toutes sortes. En voici un exemple.
En janvier 2019, j’ai commencé à avoir des vertiges fréquents. Ils se produisaient plusieurs fois par jour, chaque fois que je sortais du lit ou que je tournais la tête dans le mauvais sens. Parfois, je devais rester assis ; d’autres fois, je devais m’accrocher à quelque chose pour ne pas tomber.
Tout au long de cette période, j’ai prié pour voir mon identité spirituelle réelle – la façon dont Dieu m’a créé et dont Il me voit. Le premier chapitre de la Bible explique que Dieu a créé chaque chose (nous y compris) et qu’Il a vu que tout était « très bon » (Genèse 1:31). Il m’a fallu de l’humilité et de la discipline pour me détourner de ce que mon corps suggérait et accepter à la place ce que je savais être spirituellement vrai au sujet de Dieu et de l’homme.
C’est ce qu’ont fait Jésus et ses disciples. Ils ont réfuté la fausse évidence des sens physiques au moyen de la vérité de la bonté de l’homme, créé par Dieu, l’Esprit divin. La vision spirituelle de l’homme, comme étant parfait et complet, a corrigé la vision matérielle et fausse de l’homme malade et pécheur, et ce changement de pensée a produit la guérison. Dans la plupart des cas, la guérison était rapide.
A la page 40 d’Ecrits divers 1883-1896, Mary Baker Eddy pose une question intéressante : « On demande souvent : "Si la Science Chrétienne est la même méthode de guérison que celle employée par Jésus et les apôtres, pourquoi les Scientistes Chrétiens n’accomplissent-ils pas des guérisons aussi instantanées que celles qui furent opérées au premier siècle de l’ère chrétienne ?" » Elle répond que certains de ses étudiants ont acquis cette capacité de guérir rapidement, mais elle explique également pourquoi cela ne se produit pas tout le temps : « La raison pour laquelle les mêmes résultats ne sont pas obtenus dans tous les cas est que l’étudiant ne possède pas suffisamment dans chaque cas l’esprit-Christ et son pouvoir de chasser la maladie. La Fondatrice de la Science Chrétienne enseigne à ses élèves qu’ils doivent acquérir le pouvoir de maîtriser le péché en eux-mêmes, sinon ils ne peuvent opérer de guérisons instantanées. »
Ce péché auquel Mary Baker Eddy se réfère est celui qui implique de se voir comme des êtres matériels pris dans les caprices et les attirances des circonstances matérielles. Saint Paul appelle cette façon de voir « l’affection de la chair », et le terme utilisé par Mary Baker Eddy est entendement mortel. Mais quel que soit son nom, il s’agit d’une mentalité fausse et erronée. Puisque Dieu, l’unique Entendement divin, n’a pas créé la matière ou l’entendement mortel, les croyances de ce faux entendement selon lesquelles l’homme est matériel et sujet à la maladie, au péché et à la mort, n’ont aucun fondement réel. La guérison spirituelle consiste à savoir et à prouver que ces croyances sont fausses, ou que l’Esprit, Dieu, est la Vérité, et que nous sommes la pleine expression de cet Esprit divin.
Et comment y parvenir, alors que la matière semble si réelle et si puissante ? Mary Baker Eddy écrit : « Grâce aux seules énergies divines l’individu doit, ou bien sortir de lui-même et s’unir à Dieu au point que sa conscience soit le reflet du divin, ou bien triompher du mal au moyen d’arguments et par la conscience humaine qu’il a du mal et du bien. » (Ecrits divers, p. 352)
Nous devons donc détourner notre conscience de la perception de toutes choses comme étant matérielles, un mélange de bien et de mal, vers la vision spirituelle de la création de Dieu comme étant entièrement spirituelle et bonne. Comme cela vient d’être indiqué, il y a deux façons d’y parvenir. Grâce à la prière et à l’étude de la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy, nous pouvons atteindre un niveau de perception spirituelle tel que la guérison se produit spontanément, lorsque nous réalisons que nous reflétons Dieu tel qu’Il nous a créés, c’est-à-dire parfaits ainsi qu’Il l’est Lui-même.
Mais si la guérison ne vient pas tout de suite, nous ne devrions pas abandonner. Nous pouvons plutôt embrasser la seconde approche. Science et Santé nous dit : « Déclarez d’abord mentalement, non à haute voix, que le patient n’est pas malade, et conformez vos arguments à cette déclaration afin de détruire le témoignage de la maladie. » (p. 412) Ecrits divers ajoute : « …continuez à utiliser l’argument mental dans la pratique de la guérison chrétienne jusqu’à ce que vous puissiez guérir sans lui instantanément, grâce à l’Esprit seul. » (p. 359)
Dans tous les cas, notre objectif est d’entrer si pleinement en Dieu que nous ne pensons plus à nous-mêmes ou au problème à résoudre. Et, en réalisant la présence du royaume des cieux, nous en expérimentons la preuve pratique dans notre vie.
Ces vertiges n’ont pas été rapidement guéris. Cela m’a demandé des prières quotidiennes. Ce passage, que j’ai trouvé dans le livre de Mary Baker Eddy Science Chrétienne contre panthéisme, m’a été d’un grand soutien : « Au reste, frères, continuons de dénoncer le mal comme prétention illusoire que Dieu n’est pas suprême, et continuons de le combattre jusqu’à ce qu’il disparaisse – non pas comme battant la brume, mais en levant la tête au-dessus d’elle et en posant le pied sur un mensonge. » (p. 6)
Se demander : « Pourquoi ai-je des vertiges ? » équivaut à accepter le mensonge et à se battre contre la brume, donc, j’ai pris la décision de m’attacher à ce qui est vrai du point de vue de Dieu, plutôt que de nourrir la perspective effrayante de l’entendement mortel. Il était clair que mon travail consistait à dénoncer les vertiges comme étant une illusion. Grâce à la conscience de la Vérité divine, j’ai calmement mais fermement contré à la fois les symptômes et les peurs qui tentaient d’inonder ma pensée. J’ai fait cela constamment, chaque fois que j’étais pris de vertiges, et je n’ai pas renoncé.
Après plusieurs mois, ces attaques ne se sont plus produites. Je ne me souviens même pas avoir remarqué quand cela s’est arrêté. Elles ont juste disparu. Et je n’ai plus eu de vertiges depuis un peu plus d’un an. Le fait de renverser avec persévérance l’image matérielle a transformé la situation, car ma pensée s’est détournée des symptômes vers le domaine spirituel de la bonté de Dieu.