C’est grâce à une amie de la famille que j’ai vraiment pris conscience pour la première fois de la façon dont les Noirs ont vécu le racisme dans l’histoire – et qu’ils le subissent encore. L’existence menée par son arrière-grand-père, qui était un esclave, ainsi que sa propre exposition au racisme à son travail, à l’église et dans la société en général, étaient épouvantables. Mais ce qu’elle racontait révélait également une force et un pouvoir spirituel intérieurs, et cela m’a laissé une impression profonde et durable. Elle nous expliquait comment elle priait et surmontait ces situations tellement injustes par l’assurance de l’omnipotence de Dieu et par sa conviction que nous sommes tous un avec Dieu et l’ensemble de Sa création spirituelle.
J’habite aux Twin Cities, dans le Minnesota. C’est ici que George Floyd a été tué dans des circonstances tragiques, le 25 mai 2020. Lorsque des vidéos de sa mort ont commencé à circuler, la force spirituelle de mon amie m’est revenue à l’esprit, et j’ai éprouvé le besoin urgent de prier comme elle, en m’appuyant sur les idées curatives de la Science Chrétienne qui nous sont révélées dans la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy. J’ai compris que le racisme est une forme de haine, une haine suscitée par des courants de pensée profonds qui n’ont pas été remis en question et qu’on a laissé couver. Si l’on prie avec le désir sincère d’éradiquer ce fléau, il faut s’opposer radicalement à ces courants bien ancrés en recourant à la vérité spirituelle afin de produire un changement durable.
Alors, comment s’opposer au mal exprimé dans le racisme systémique qui empoisonne encore nombre de nos institutions et de nos interactions sociales ? La Bible offre un bon point de départ : « N’avons-nous pas tous un seul père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » (Malachie 2:10) Les enseignements de Christ Jésus font entendre un « oui ! » sans équivoque en réponse à ces questions. Jésus enseignait que nous appartenons à Dieu et que nous sommes unis les uns aux autres, ayant « un seul Père, Dieu » (Jean 8:41), l’Entendement divin, la seule cause de tout ce qui existe réellement. C’est là la réalité, ou vérité de l’être, et chaque fois que nous cédons à la conscience de cette réalité, c’est un peu plus de division, de complaisance, d’insensibilité et de haine qui est détruit. Cette vérité de l’être « est un altérant qui pénètre toutes les parties de l’organisme humain… et il restaure l’harmonie de l’homme », ainsi qu’il est écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, l’ouvrage fondamental de Mary Baker Eddy (p. 423).
Mary Baker Eddy a découvert la Science Chrétienne, la Science qui est à la base des paroles et des œuvres de Christ Jésus, la Science qui guérit les malades et vainc la haine et le mal. Elle écrit ceci : « Le mal n’est pas une chose à craindre et devant laquelle il faut s’enfuir, ou qui devient plus réelle lorsqu’on s’y attaque. Le mal laissé en paix devient plus réel, plus agressif et augmente ses prétentions ; mais combattu avec la Science, il peut être et sera maîtrisé par la Science. »(Ecrits divers 1883-1896, p. 284)
La Science Chrétienne enseigne que traiter le mal, quel qu’il soit, sur la base de la permanence et de la toute-puissance de Dieu, le bien, a pour effet de révéler le fondement matériel, temporaire et imparfait du racisme systémique. Ni la crainte que le bien soit limité et qu’il faille le réserver à un groupe de préférence à un autre, ni la peur que nous soyons – nous-mêmes ou d’autres – dominés par le mal n’a la moindre substance spirituelle. La crainte disparaît quand on cesse de la nourrir, même si elle subsistait depuis très longtemps.
Comme l’avait compris mon amie, la crainte et la haine sont toutes deux détruites par l’omnipotence et la suprématie de l’amour qui embrasse tout, et le fait que toute la création de Dieu demeure en sécurité. De même que la lumière détruit les ténèbres, l’Amour divin fait disparaître le mal. On lit dans Science et Santé que « le mal n’est pas suprême ; le bien n’est pas impuissant… » (p. 207).
Christ Jésus connaissait le pouvoir salvateur de notre unité individuelle et universelle avec Dieu, et l’incarnait. Cela lui a permis de triompher de la haine, de guérir la maladie, de vaincre la mort et de transformer les vies. Ces victoires étaient alors, et elles sont toujours des signes de l’unité de l’homme et de Dieu, révélant Emmanuel ou « Dieu avec nous ». Science et Santé dit à propos de Jésus : « Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » (p. 313) Nous pouvons faire de même et reconnaître que Dieu, la Vérité et l’Amour divins, est la seule cause véritable, ou vérité de l’être, annulant ainsi la prétention selon laquelle le mal et la haine ont un héritage ou une influence. Nous pouvons défendre le droit divin de toute l’humanité à connaître la liberté que Dieu nous donne et Son amour indéfectible.
Lorsque l’image agressive de l’impuissance se déploie à grande échelle, nos prières peuvent s’élever. Reconnaissons avec persistance que nous sommes un avec Dieu et unis les uns aux autres, jusqu’à ce que nous ayons la preuve visible de la loi selon laquelle « l’amour ne périt jamais » (I Corinthiens 13:8). C’est dans la nature du mal de s’autodétruire. L’Amour divin, compris, reconnu et vécu, continuera d’en faire « une ruine, une ruine, une ruine » (Ezéchiel 21:32) jusqu’à ce qu’il se détruise lui-même.
A cette fin, nous avons tous un rôle à jouer. Quand elle apprenait à ses élèves à accomplir des guérisons en reflétant l’amour de Dieu, Mary Baker Eddy les encourageait à persévérer avec constance, en répétant ce qu’ils savaient être spirituellement vrai, et en rejetant le doute qui les incitait à penser qu’ils ne pouvaient pas progresser. Elle leur disait : « Ne vous découragez jamais, mes chers enfants. Ce travail n’est pas monotone, il est source de croissance. Il s’agit de répéter et de vaincre, de répéter et de vaincre, de répéter et de vaincre. » (Nous avons connu Mary Baker Eddy, édition augmentée, tome I, p. 276)
Nous vainquons la haine en percevant et en prouvant toujours plus, par nos pensées, nos paroles et nos actes quotidiens, la vérité universelle de notre unité en tant qu’enfants du seul Créateur spirituel. Ainsi, l’unité universelle que nous formons avec Dieu sera de plus en plus évidente ; elle se manifestera par le respect de la dignité de chacun, par l’expression d’une plus grande compassion et la garantie croissante de l’égalité.
Un seul Dieu nous a créés. Revenons sans cesse à cette vérité spirituelle de l’unicité de Dieu et de notre unité inhérente en tant que fils et filles de Dieu. La structure de l’unité que nous formons avec Dieu et entre nous tous façonnera nos pensées et nos actes jusqu’à ce que l’expérience humaine se conforme à cette Vérité divine et que nous voyions un changement permanent.
