Récemment, alors que je pensais à un énoncé familier tiré de Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy, le mot toute, dans la phrase « la pierre de touche de toute prière », m’a marquée. Voici l’extrait complet : « La réponse aux questions suivantes est la pierre de touche de toute prière : Aimons-nous mieux notre prochain parce que nous demandons de l’aimer ? Persévérons-nous dans notre ancien égoïsme, satisfaits d’avoir prié pour obtenir quelque chose de meilleur, bien que nous ne donnions aucune preuve de la sincérité de nos requêtes en vivant conformément à notre prière ? Si l’égoïsme a fait place à la bonté, nous ne serons plus égoïstes dans nos rapports avec notre prochain, et nous bénirons ceux qui nous maudissent ; mais nous n’accomplirons jamais ce noble devoir simplement en demandant qu’il en soit ainsi. » (p. 9)
Nous pourrions nous demander : « Comment cela s’applique-t-il à la prière concernant la guérison d’un état physique ? Ne s’agit-il pas principalement de me voir comme l’idée spirituelle de Dieu, et de m’y tenir ? »
En priant pour obtenir une guérison en Science Chrétienne, nous commençons par Dieu afin de comprendre notre véritable nature qui est d’être Sa réflexion spirituelle. Donc, nos prières consistent principalement à guérir la pensée, pas à rétablir un corps matériel. Nous prions pour laisser la Vérité divine dévoiler et corriger toute erreur qui se trouverait dans notre pensée. Et, souvent, cela signifie prier pour aimer davantage notre prochain – les autres personnes. Et cela inclut le fait de réfléchir à ces questions qui sont la « pierre de touche » de nos prières.
Il y a plusieurs années, alors que je travaillais dans une école publique, mon attention a été attirée par l’idée répandue qui prétend que les enfants sont les plus grands propagateurs de virus, répandant des impuretés et des organismes nuisibles sans discernement sur toutes les surfaces qu’ils touchent. A cette époque, la grippe frappait les élèves et le personnel de l’école, et j’écoutais les conversations sur ce problème et la façon dont les adultes devaient se protéger.
Je savais que je devais gagner une meilleure perspective de toute la situation. En priant, j’ai réalisé que j’étais agacée par mes collègues. Ils semblaient accepter que les élèves allaient tous nous rendre malades, et que nous n’avions qu’à faire avec. Il semblait régner une atmosphère peu aimante vis-à-vis des élèves, les considérant comme des corps malades plutôt que comme des personnes. J’ai réalisé que cette attitude était principalement due à la peur, et qu’en ce cas, mes prières au sujet de cette situation nécessitaient d’inclure la façon dont je considérais non seulement les élèves, mais aussi toutes les personnes qui travaillaient dans l’école.
Mes prières se sont concentrées sur le fait de reconnaître que tout le monde dans l’école était l’image et la ressemblance d’un Dieu aimant et parfait, qui a créé tous les aspects de l’univers et a dit que cela était bon. J’ai attaché ma pensée au fait que la création de Dieu est purement spirituelle, sans aucun élément matériel – nuisible ou autre – et que cette création inclut chaque individu.
Mon agacement s’est dissipé, et j’ai acquis une vision plus claire et plus élevée de mon prochain. J’ai réalisé que cette vision plus élevée, cet amour pour mon prochain en tant qu’enfant de Dieu, était une protection. Je savais avec confiance que je ne tomberais pas malade. Et je ne suis pas tombée malade. Et la contagion s’est atténuée parmi le personnel et les élèves. Grâce à la guérison qui a pris place dans ma pensée, j’ai acquis un amour et une appréciation plus grands pour les adolescents et pour mes collègues, ce qui a permis à mon travail de devenir plus harmonieux et de progresser.
Une autre fois, je priais pour une blessure physique. J’étais tombée lourdement sur un rocher lors de vacances en famille, me blessant le coccyx. Ma prière initiale a consisté à m’attacher à mieux réaliser la vérité de cet énoncé de Science et Santé : « Les accidents sont inconnus à Dieu, l’Entendement immortel, et nous devons abandonner la base mortelle de la croyance et nous unir à l’unique Entendement, afin de remplacer la notion de hasard par le vrai sens de la direction infaillible de Dieu et faire ainsi paraître l’harmonie. » (p. 424) La douleur a diminué et j’ai pu participer aux activités familiales sans entrave pendant le reste de notre séjour.
Lorsque je suis rentrée chez moi, cependant, je ressentais encore une gêne. Et, en me tournant vers Dieu en prière pour acquérir une meilleure vision, plus spirituelle, de Dieu et de moi-même, j’ai reçu cette réponse qui m’a émue aux larmes : « Tu dois l’aimer. Juste l’aimer. » Waouh ! Même si au début ce message semblait venir de nulle part, je me suis rendue compte que cette personne que je devais aimer était un membre de la famille avec qui j’avais eu un différend durant les vacances, au sujet de l’éducation de mes enfants. Je m’étais sentie blessée par ses remarques.
Parallèlement à cette prise de conscience qu’il me fallait aimer cette personne est venue la compréhension que si Dieu me demandait d’aimer, c’est que j’étais capable de l’aimer comme Dieu l’aime. A cet instant, j’ai pu abandonner l’orgueil et la propre justification, et il était tout naturel de l’aimer comme l’enfant de Dieu, aimée, aimante et aimable. Une transformation avait pris place dans ma pensée. La douleur est partie immédiatement, et j’ai été entièrement guérie de tout sens de blessure, émotionnelle et physique. Depuis lors, ma relation avec cette personne s’est renforcée, et de la douceur s’est installée entre nous, notamment une douce attention réciproque, qui a béni toute la famille.
L’un des facteurs-clé dans ces deux guérisons a été de détecter la vision erronée et matérielle que j’entretenais de mon prochain, et de l’abandonner. Lorsque j’ai été prête à élever plus haut ma pensée – à abandonner le sens personnel et à dépouiller ma pensée d’une conception limitée de vie dans la matière – j’ai pu voir Dieu, l’Esprit, et Sa création spirituelle correctement.
Une telle transformation de la pensée est une forme de repentance. La signification fondamentale du mot que l’on traduit par repentir est « changer sa pensée ». Christ Jésus a demandé à ses disciples de se repentir : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4:17), et Mary Baker Eddy définit spirituellement le Royaume des cieux comme : « Le règne de l’harmonie en Science divine ; le royaume de l’Entendement infaillible, éternel et omnipotent ; l’atmosphère de l’Esprit, où l’Ame est suprême. » (Science et Santé, p. 590) Notre volonté de transformer notre pensée au sujet de notre vie et de notre prochain nous permet de voir le règne de l’harmonie et d’en faire l’expérience.
Lorsque nous comprenons qu’aimer notre prochain et guérir vont de pair, nous voyons que la prière ne sert pas à réparer quelque chose qui ne va pas. La prière élève notre compréhension de Dieu et nous permet de voir toute la création – ce qui inclut notre prochain et nous-même – comme spirituelle et parfaite, entièrement bonne et harmonieuse.