Quand j’étais petite, notre famille était très pauvre, et nous n’avions pas grand-chose à manger. A l’époque des tempêtes de poussières, durant la grande dépression, nous vivions dans une seule pièce, dans une cabane, au fin fond du sud du Dakota. Ma mère pensait que nous ne survivrions pas à ces terribles conditions, mais lorsqu’une amie lui envoya un exemplaire de Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, ce fut comme si on lui avait lancé une bouée de sauvetage. Elle se mit à lire ce livre et passa d’un sentiment d’impuissance absolue à un nouvel espoir.
Après cela, notre vie a radicalement changé. Nous avons pu partir pour une région plus prospère, dans l’Oregon. Ma mère est devenue membre d’une église filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste, et elle a inscrit tous ses enfants à l’école du dimanche de la Science Chrétienne. Je me souviens que le moniteur nous disait que Dieu était partout et qu’Il nous entourait, ce qui était un réconfort permanent.
Ma famille a connu beaucoup de guérisons au cours de mon enfance. Quand j’avais treize ans, on m’a emmenée chez un ophtalmologiste car j’avais besoin de nouvelles lunettes. Après avoir examiné mes yeux, celui-ci a déclaré qu’étant donné l’état de mes nerfs optiques, je finirais par devenir aveugle. Ma mère étudiait la Science Chrétienne assidument, et je savais qu’elle priait pour ma vue. Il n’en a plus jamais été question, et la cécité annoncée ne s’est jamais produite.
Des dizaines d’années plus tard, en examinant ma vue pour me prescrire de nouvelles lunettes, un ophtalmologiste a remarqué à certains signes que j’avais eu une maladie des yeux. « Vous devriez être aveugle aujourd’hui », a-t-il remarqué. Je lui ai répondu me rappeler qu’un de ses confrères avait fait le même pronostic. Il m’a alors demandé à quand cela remontait, et j’ai répondu que c’était au début de mon adolescence. Il a eu un geste de recul, quelque peu étonné, et m’a dit que vu le temps qui s’était écoulé, je n’avais certainement plus à m’inquiéter.
Vingt-cinq autres années se sont écoulées depuis lors, et ma vue est toujours bonne. C’est l’occasion de me rappeler que la vraie vue n’est pas dans les yeux matériels, mais dans le discernement spirituel. On lit dans Science et Santé : « La vue, l’ouïe, tous les sens spirituels de l’homme, sont éternels. On ne peut les perdre. Leur réalité et leur immortalité sont dans l’Esprit et dans la compréhension, non dans la matière – d’où leur permanence. » (p. 486)
En 2006, un membre d’une organisation pour laquelle je travaillais m’a appelée, et il s’est lancé dans une diatribe contre une décision de notre conseil d’administration qui le rendait furieux. Il est devenu si désagréable que je lui ai dit que j’informerais le conseil de son mécontentement, mais que j’en avais assez entendu pour ma part. Sur ces paroles, j’ai raccroché. Lorsque je me suis levée de ma chaise, j’ai buté avec ma chaussure contre un objet. C’est comme si j’avais été projetée dans les airs, avant de retomber violemment sur le sol, en écrasant ma main gauche de tout mon poids. Mon poignet semblait cassé, et ma main est devenue tout enflée.
J’ai demandé à un praticien de la Science Chrétienne de prier avec moi. Il m’a assuré avec amour que rien hors de ma conscience ne pouvait me faire souffrir. Je me suis sentie poussée à lui parler de la teneur polémique de la conversation que je venais d’avoir avant ma chute. Nos prières m’ont fait voir que cette discussion houleuse avec la personne qui m’avait appelée ne faisait pas partie de ma vraie conscience, laquelle était le reflet de l’Entendement divin paisible et aimant. J’ai réussi à chasser totalement de mes pensées cet échange déplaisant, à la suite de quoi ma main a très vite retrouvé un aspect normal.
En 2012, j’ai fait tomber la tasse de thé que j’étais en train de remplir, et l’eau bouillante s’est renversée sur ma jambe. Quand ma fille a ôté mon pantalon, nous avons vu que j’avais une grave brûlure à la cuisse. J’ai parlé au téléphone avec un praticien de la Science Chrétienne, qui a fermement déclaré : « Dieu n’autorise pas ce genre de chose ! » Encore sous le choc, et tremblant de douleur, j’ai réfléchi à cette affirmation, et je me suis dit que, puisque Dieu est Esprit, Sa création, qui Le reflète, est forcément spirituelle, parfaite et indestructible. Il m’a soudain paru absurde que Dieu ait créé l’homme à partir de la matière fragile et corruptible ! Le violent tremblement a cessé aussitôt.
Ensuite je me suis mise à réfléchir à l’un des poèmes de Mary Baker Eddy, « Prière du soir de “Mère” » (Ecrits divers 1883-1896, p. 389). Tandis que je méditais les mots : « Fais que mon cœur soit joyeux et fervent, malgré l’oubli, les larmes, le dédain », j’ai prié ainsi : « Fais que mon cœur soit joyeux malgré cette situation. » J’ai compris que c’était là une occasion de me réjouir de l’irréalité du mal, au lieu de me considérer comme une victime. Cela a rompu le charme, et la douleur n’a pas tardé à disparaître. Deux heures plus tard, ma cuisse, qui était rouge et dont la peau était toute marbrée, avait repris un aspect parfaitement normal.
En mai 2016, alors que je vivais dans un autre Etat, je suis devenue malade au point de pouvoir à peine respirer et déglutir. C’était comme si un grand poids pesait sur ma poitrine. Le praticien de la Science Chrétienne dévoué que j’ai contacté a prié avec moi pendant de nombreux jours et de nombreuses nuits blanches, et ma fille également. J’étais très reconnaissante de pouvoir écouter la Leçon-sermon de la semaine indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne.
Alors que j’étais au plus mal, j’ai cru que j’allais mourir. Cette pensée agressive m’est venue, comme si une voix me parlait : « Dieu t’a abandonnée. » J’ai tout de suite vu que c’était un mensonge ! La Bible renferme de nombreux passages qui disent de ne pas avoir peur « car l’Eternel, ton Dieu... ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point » (Deutéronome 31:6). Je savais qu’il n’existe aucun lieu où Dieu n’est pas présent, car Il est l’Entendement omniprésent. Dieu ne peut jamais nous laisser ni nous abandonner, et nous ne pouvons jamais Le quitter.
Une déclaration du praticien m’a beaucoup fait réfléchir : « La conscience ne peut pas être là où elle n’est pas. » Puisque l’Entendement divin est Esprit infini, la conscience divine échappe aux limites et aux contraintes d’un corps matériel. L’Entendement ne connaît que sa propre infinitude et sa propre éternité ; en tant qu’idée spirituelle de Dieu, je ne pouvais être consciente que de ce que l’Entendement connaît. Cette prise de conscience a marqué le début d’un renversement des symptômes. Au milieu de l’été, j’étais complètement guérie, je mangeais et respirais à nouveau normalement.
En janvier 2017, j’ai eu le bras et tout le côté droit paralysés. On m’a emmenée dans une maison d’accueil de la Science Chrétienne où j’ai reçu des soins continus. Quelques années plus tôt, ma fille et moi avions perdu notre maison de façon injuste, et j’étais toujours inconsolable au moment où ce problème physique s’est déclaré. Dans l’atmosphère paisible et stimulante de cet établissement, j’ai passé presque chaque moment éveillé à étudier et à prier, et j’ai aussi bénéficié de l’aide métaphysique d’un praticien de la Science Chrétienne. C’est en pensant que Christ Jésus avait triomphé de l’injustice en pardonnant à ceux qui l’avaient trahi et en faisant humblement confiance à Dieu pour prendre soin des événements, que j’ai été délivrée du désespoir. Son exemple inspirant m’a complètement soulagée du poids que je ressentais.
Au bout de trois semaines, j’étais en bonne voie de guérison, et j’ai pu quitter la maison d’accueil de la Science Chrétienne. Mon côté droit fonctionnait à nouveau, à l’exception de la main droite. Deux semaines plus tard, j’avais entièrement recouvré l’usage de cette main. Peu après cette guérison, ma fille et moi avons eu la possibilité de revenir vivre dans l’Etat où nous résidions habituellement.
Je suis profondément reconnaissante de tout ce que j’ai appris concernant Dieu, le bien, en étudiant la Science Chrétienne, et des guérisons que j’ai eues, qui m’ont apporté la preuve de la tendresse et de l’omniprésence de Son amour et de Sa sollicitude.
Jeanne Marie Peters
Grants Pass, Oregon, Etats-Unis