Est-ce que vous êtes du genre « moi d’abord » ? Si vous m’aviez posé cette question à l’adolescence ou quand j’avais une vingtaine d’années, j’aurais probablement répondu non. Après tout, j’aimais Dieu. Beaucoup. Et j’essayais de donner à Dieu la première place. Mais, de manière subtile, ma vie était encore très centrée sur moi et sur ce que je voulais faire. Je ne faisais rien de terrible. Mais je tentais souvent de m’arranger avec des petites choses qui n’étaient pas très justes, pensant simplement que ce serait amusant. Et si cela ne faisait de mal à personne, alors pourquoi pas ?
Un soir, à l’université, j’ai participé à une de ces activités interdites mais « inoffensives ». C’était un concours de tags dans l’un des bâtiments du campus. Et non, nous n’étions pas supposés être là, mais nous pensions pouvoir nous enfuir facilement si la sécurité du campus arrivait. J’ai fait un petit plongeon en poursuivant quelqu’un, et je me suis cogné le genou contre un coin en métal. J’ai essayé de me relever, mais mon genou pouvait à peine soutenir mon poids, et je souffrais beaucoup. Je suis sorti du jeu et j’ai tenté de regagner lentement mon dortoir, en boitillant.
Comme pour aggraver les choses, il se trouve que je participais à la chorégraphie d’une pièce pour le spectacle annuel de danse de mon école, ce qui m’enthousiasmait beaucoup. Mais, maintenant que je pouvais à peine marcher, il valait mieux oublier la danse. Je ne savais pas non plus si je pouvais prier au sujet de cette blessure ; après tout, c’était arrivé pendant que je faisais quelque chose que je n’étais pas supposé faire. Pouvais-je réellement prier alors que je n’avais pas accordé à Dieu la première place ?
Ma culpabilité, ma frustration et mon manque de progrès face à la blessure ont persisté pendant quelques semaines, alors que je restais assis sur le banc durant le cours de danse, priant sans trop de conviction. Puis, un jour, pendant les exercices au sol, un de mes amis a exécuté un saut parfait. J’ai été impressionné par la grâce, la puissance et la beauté que son saut avait exprimées. C’est alors que cette idée m’a frappé : ce n’est pas le saut qui doit recevoir mes félicitations, mais mon ami. Ce n’est pas au saut que je devrais demander comment il s’est élancé dans les airs, mais c’est mon ami que je devrais questionner au sujet de sa technique. C’est parce que mon ami est un excellent danseur que son saut a été exécuté de façon aussi belle et aussi naturelle.
J’ai réalisé qu’il en était de même pour ma relation à Dieu. Dieu est ; j’existe parce qu’Il existe. Il n’y a pas de cause en dehors de Lui. En suivant cette analogie, Dieu est celui qui accomplit le saut, et je suis le saut, c’est-à-dire l’expression et le résultat de la nature même de Dieu. Même si je n’étais pas familier avec ce passage à l’époque, j’avais découvert ce que Mary Baker Eddy écrit à la page 250 de Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « L’homme n’est pas Dieu, mais, tel un rayon de lumière qui vient du soleil, l’homme, l’émanation de Dieu, reflète Dieu. »
J’ai vu que si j’étais le « saut » de l’existence de Dieu, alors rien ne pouvait m’empêcher de marcher – ou de danser ! Je me suis levé et j’ai réalisé les exercices au sol avec la classe jusqu’à la fin du cours. Et ensuite, je suis rentré jusqu’à mon dortoir entièrement libre de toute douleur et de toute raideur. Ce cours était le dernier de la semaine. La semaine suivante, après que j’aie participé normalement à l’ensemble du cours, mon professeur m’a dit que, bien que je n’aie pas dansé depuis trois semaines, ma performance était telle qu’on aurait pu croire que je m’étais entrainé pendant cinq semaines. Je n’avais pas seulement complètement récupéré, mais j’avais progressé !
J’ai été très reconnaissant pour la guérison de mon genou, mais cette expérience a eu un effet encore plus grand et plus durable sur ma vie. Elle m’a guéri de cette mentalité subtile du « moi d’abord ». Ce que j’ai réalisé en cours ce jour-là était fondé sur une compréhension plus profonde de la primauté – de la suprématie et de la singularité – de Dieu, et du fait que l’expression de Dieu ne peut tout simplement pas dévier de Sa nature. Cette guérison a illustré ma relation ininterrompue avec Dieu, le fait que je ne dépendais que de Lui ; et certaines choses qui différaient de Lui – notamment la douleur et la tendance à faire avec plaisir des choses que je ne devrais pas faire – ont naturellement disparu.
Depuis cette expérience, j’ai trouvé beaucoup de satisfaction à chercher des moyens d’être plus honnête, plus généreux, plus en accord avec tout ce que Dieu est, plutôt que de chercher des façons de transgresser les règles. Et je continue de mieux comprendre ce que signifie vraiment vivre pour Dieu plutôt que de vivre pour soi-même. Puisque nous sommes tous le résultat de l’existence de Dieu, offrir à Dieu la première place est la chose la plus naturelle et la plus joyeuse à faire.
