Ce n’est pas toujours simple d’admettre qu’on s’est mal comporté. L’humain a tendance à cacher la vérité pour éviter une humiliation et une sanction éventuelle. La colère, la rancune ou le dégoût éprouvé par les autres ne rendent pas les choses plus faciles. Il peut être tout aussi difficile de savoir comment réagir face au mauvais comportement d’un autre. On sait qu’on devrait lui pardonner comme on aimerait qu’on nous pardonne, mais c’est parfois une lutte déchirante, surtout si on a été victime (soi-même ou un être cher) d’un acte violent.
Alors qu’est-ce qui peut nous donner la force d’assumer la responsabilité de nos actes, et nous permettre également de pardonner aux autres, d’une manière qui apportera la justice et la guérison pour tous ?
Un nouveau champ de réflexion s’est ouvert à moi, il y a peu, alors que je priais à propos de la responsabilité et du pardon. J’ai repensé à ce conseil inoubliable de ma mère : « Si tu ne veux pas que quelqu’un le sache, ne le fais pas. » Cela m’a rappelé un incident qui concerne mon frère et remonte à notre enfance.
Lorsque mon frère a cassé une vitre de la maison d’un voisin avec le palet de son hockey, il est allé aussitôt sonner à la porte de celui-ci pour s’excuser. Il lui a dit qu’il paierait les frais de remplacement de la vitre – et il a tenu parole dès qu’il a gagné un peu d’argent en faisant des petits boulots comme déblayer la neige. Lorsque le voisin a raconté à notre mère que mon frère avait assumé la responsabilité du dommage, et qu’elle l’a félicité pour sa conduite, mon frère a dit : « Eh bien, mon nom était gravé sur le palet. »
L’histoire fait toujours sourire ceux qui l’entendent, mais en y repensant, cette fois-ci, je me suis souvenue que Jésus dit un jour à un petit groupe de disciples : « Réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » (Luc 10:20)
Quelle déclaration remarquable ! Elle affirme que Dieu, l’Esprit infini, qui remplit tout l’espace et qui est donc toujours présent, connaît nos noms et ce que nous exprimons. C’est une excellente raison de se réjouir, car la Science Chrétienne enseigne ce que signifie la connaissance spirituelle que Dieu a de nous. Cela ne signifie pas qu’Il nous connaît en tant que Barbara, Léo, Camille ou Gabriel, ou qu’Il observe nos allées et venues sur terre. Cela signifie que nos noms – la vraie nature de chacun de nous, en tant que reflet spirituel pur et toujours parfait de l’Esprit – sont écrits dans la conscience de l’Amour divin, notre Père-Mère Dieu, qui nous connaît et nous aime toujours en tant que fidèles expressions de Sa bonté. C’est ce que Christ Jésus a vécu et démontré - la Vérité qui, durant tout son ministère, a réformé les pêcheurs et guéri les malades, et qui est encore présente aujourd’hui pour aimer, corriger et guider chaque individu.
Ce Christ, la Vérité, détruit l’erreur et le péché tout en nous lavant de nos faiblesses humaines. Le Christ révèle notre vraie nature en tant que reflet parfait de Dieu, et cette révélation est la manière miséricordieuse qu’a l’Amour divin de nous corriger, de nous libérer des erreurs passées comme des blessures anciennes, de nous guider sur une nouvelle voie et de nous tenir responsables devant la loi divine, tandis que nous allons de l’avant.
Savoir que nous demeurons éternellement dans la tendre étreinte de l’Amour divin peut nous faire venir des larmes, des larmes de joie de se savoir aimés par Dieu, mais parfois des larmes d’angoisse, faute de se sentir dignes d’un tel amour. Mais quand nous sommes vraiment imprégnés de cet amour, de la compréhension du fait que Dieu nous aime, il nous paraît alors tout à fait naturel de savoir et de faire ce qui est juste et bien pour chacun. Cette compréhension nous permet même, si dur que cela paraisse, de pardonner sincèrement à ceux qui nous ont blessés. C’est l’amour de Dieu qui se reflète en nous, nous donnant la certitude qu’Il amènera également les autres à se repentir et à s’amender, car c’est ainsi que Son amour agit dans les cœurs humains.
« Et l’Amour se reflète dans l’amour » ; tel est le sens spirituel donné par Mary Baker Eddy, dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, à ce verset de la Prière du Seigneur : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » (p. 17) Ce reflet actif de l’Amour divin est notre nom, ou notre nature, véritable.
L’amour de Dieu, qui agit en nous, nous permet non seulement d’exprimer l’Amour à travers des pensées et des actes justes, mais également de pardonner à ceux qui ont commis des actes blessants à notre égard ou envers d’autres personnes. En laissant l’amour de Dieu s’exprimer en nous, sans penser à nous-même, nous honorons Dieu et nous honorons notre vraie nature et celle des autres. Nous vivons conformément à notre vraie nature en tant que reflet spirituel de l’Amour. Nous payons notre dette envers Dieu et notre prochain et, ainsi, nous témoignons du pouvoir rédempteur de l’Amour qui nous étreint tous tendrement, nous guérit et nous rend forts. Il se peut que l’Amour nous incite à dénoncer un criminel à la police, mais nous le faisons en chérissant la vraie nature de cet individu, en tant que reflet de Dieu. Et quand l’Amour divin se reflète ainsi envers une autre personne, il peut susciter en elle un véritable sentiment de responsabilité. Quand l’Amour divin est reflété envers une autre personne, il a le pouvoir de toucher un cœur qui s’est cru privé d’amour et d’éveiller en lui le sens de sa propre valeur et un sentiment de dignité. Cela peut amener cette personne à reconnaître ses erreurs, et à réformer son comportement humain en découvrant sa nature spirituelle.
Jésus savait qu’il faudrait un engagement de tous les jours et de tous les instants pour céder à l’Amour divin en pensées et en actes, et pardonner à ceux qui nous ont offensés en les honorant et en les aimant, en tant que reflet de Dieu. Mais nous pouvons tous nous réjouir de ce que nos « noms sont écrits dans les cieux ». Cette approche spirituelle de la responsabilité et du pardon est naturelle et elle guérit, car c’est l’œuvre de l’Amour divin. Et l’œuvre de l’Amour triomphe toujours quand notre cœur y est réceptif et que nous mettons notre confiance en Dieu.
Barbara Vining
Rédactrice en chef