Lorsque pour la première fois j’ai ouvert mon cœur à ce que j’apprenais en Science Chrétienne au sujet de la totalité de Dieu, et que j’ai voulu le vivre au-delà des murs de mon foyer, j’avais le vif désir d’être une bénédiction pour les autres. Gardant cela à l’esprit, je me suis appliquée à ce que mes activités et mes échanges quotidiens se basent sur trois qualités idéales : la disponibilité, l’accessibilité et la compréhensibilité.
Je me suis vite rendu compte que ces trois objectifs ne concernaient pas une simple activité humaine ; ils découlaient de l’unité que je forme éternellement avec Dieu, l’Entendement et l’Amour infinis, qui est toujours disponible, accessible et compréhensible. Je désirais laisser transparaître dans ma vie l’amour de Dieu pour Sa création, et ce d’une façon compréhensible par tous. Je me suis donc mise à chérir activement ces trois qualités idéales comme un moyen d’exprimer ma vraie nature en tant que reflet de Dieu, afin d’être une bénédiction en toutes circonstances.
Cela m’a amenée à des prises de conscience très utiles. La disponibilité : j’ai compris que cela ne servait à rien d’avoir des idées formidables sur la totalité de Dieu pour me couper ensuite de la réalité quotidienne. L’accessibilité : d’autre part, cela ne servait à rien de côtoyer les autres tout en restant intérieurement fermée, par peur que l’on vienne effectivement me parler. La compréhensibilité : il me fallait vraiment comprendre et suffisamment méditer les idées inspirantes qui me venaient afin d’être capable d’en parler aux autres de façon compréhensible. Je savais que, puisque Dieu est toujours disponible, accessible et compréhensible, et que nous sommes tous faits à Son image, il était naturel que j’exprime ces qualités.
Chaque jour, je chérissais l’autorité du Christ que ces qualités avaient sur mes pensées et mes actes, et je reconnaissais qu’elles étaient toutes trois inséparables, nécessaires et que je devais les exprimer pour être utile dans ce monde.
Peu de temps après que j’ai commencé de prier ainsi, j’ai été amenée à faire mes courses dans une supérette où je n’avais encore jamais été. Je ne savais pas trop pourquoi je m’étais arrêtée dans ce magasin, mais j’avais pour mobile principal, tout au long de mes journées, d’aimer et d’obéir fidèlement aux directives qui m’étaient inspirées. Je suis donc entrée pour faire mes courses.
Au moment de payer, il y avait de longues files d’attente à chaque caisse. Cela m’était égal d’attendre, car j’y voyais une bonne occasion d’apprécier la compagnie des personnes de nationalités différentes et d’une grande diversité ethnique qui fréquentaient ce magasin. Une femme en burqa, qui se trouvait depuis plusieurs minutes dans une autre file, en est sortie pour venir directement vers moi. Dans un anglais approximatif, elle m’a demandé comment fonctionnait le système de coupons. J’ai pu le lui expliquer, et elle a regagné sa place dans la file.
Même si nous n’avons eu qu’un échange très simple sur une question très humaine, cela m’a rendue légère. A partir de ce jour, j’en ai fait une norme pour ma pratique publique de la Science Chrétienne. En écoutant Dieu et en Lui obéissant, je m’étais rendue disponible. (Je n’avais pas tenu à aller uniquement dans ma supérette habituelle où je me sentais à l’aise. J’étais sortie de ma zone de confort sous l’impulsion de l’Amour. Je n’étais pas venue là dans mon propre intérêt, mais parce que c’était le dessein de Dieu à mon égard... quel que soit ce dessein.) De toute évidence, j’avais été accessible. (La femme aurait pu s’adresser à la personne devant ou derrière elle, ce qu’elle n’a pourtant pas fait. Elle est sortie de sa file, est venue directement vers moi et m’a posé sa question.) Enfin, l’aide que je lui avais apportée s’était avérée compréhensible. (J’avais répondu à son besoin, simplement, mais utilement. Il n’y avait là rien d’extraordinaire, certes ! Mais c’était une expression d’amour visible du début à la fin. Je m’étais laissée guider par Dieu à Sa façon, pour Lui.)
J’aime beaucoup la dernière strophe du poème de Mary Baker Eddy intitulé « Christ, mon refuge ». C’est une prière en soi :
Faire un peu de bien, chaque jour,
Aux Tiens, mon Dieu,
L’accomplir en Ton nom, Amour,
C’est là mon vœu !
(Ecrits divers 1883-1896, p. 397)
C’est une merveilleuse prière pour inspirer nos mobiles ! Nous nous rappelons ainsi qu’il faut laisser Dieu inspirer chacune de nos pensées et de nos actions. Nous Lui appartenons, nous sommes Son expression ; nous montrons que nous comprenons cette relation en suivant fidèlement Ses directives dans les moindres détails de la vie quotidienne.
Quelques jours plus tard, une autre expérience m’a fait encore progresser dans la compréhension du fait qu’il est nécessaire d’être humble et disponible. De la fenêtre de mon bureau, j’ai aperçu des missionnaires allant de maison en maison. Durant quelques instants, j’ai été tentée de ne pas leur ouvrir lorsqu’ils arriveraient inévitablement devant chez moi. Mais en réfléchissant, je me suis souvenue de l’engagement que j’avais pris d’être toujours disponible, accessible et compréhensible. J’avais le profond désir d’obéir à cette mise en garde de notre Maître, Christ Jésus : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » (Matthieu 25:40)
Aussi lorsque les missionnaires ont sonné à ma porte, j’ai été sincèrement heureuse de les accueillir, leur expliquant que j’étais praticienne de la Science Chrétienne. Comme il faisait très chaud, ce jour-là, je leur ai proposé d’entrer pour boire un verre de jus d’orange. Ils étaient visiblement soulagés d’être invités à entrer.
Très rapidement, l’un des deux compagnons s’est épanché, disant qu’il en avait gros sur le cœur d’avoir été dénigré et taxé de « non chrétien » par l’une des personnes du voisinage. Je me suis tournée vers Dieu pour savoir ce qui pouvait être utile à mes visiteurs, et l’idée m’est venue de leur lire quelques passages d’une lecture que j’avais faite sur l’apôtre Paul, cette année-là. (On peut considérer Paul comme le premier missionnaire chrétien.) Durant une heure, je leur ai fait part de ce que j’avais appris en Science Chrétienne sur la qualité de chrétien, et nous nous sommes réjouis d’avoir les mêmes sentiments. Nous avons reconnu que nous avions beaucoup en commun. Nous nous souciions des autres avec une affection sincère, en donnant de notre personne, en nous efforçant de discerner leurs besoins et d’y répondre, suivant en cela l’enseignement du Maître au mieux de notre compréhension et de notre capacité.
Au moment de nous séparer, le responsable a déclaré qu’il arrivait à la fin de sa mission, et qu’au cours des deux années passées, personne n’avait été aussi aimable à son égard que moi. Ils sont repartis, visiblement soulagés du poids mental qu’ils ressentaient en arrivant.
J’ai appris ce jour-là une leçon importante. J’ai compris grâce à cette expérience que tout ce qui constitue ma journée fait partie de ma pratique publique de la Science Chrétienne, quelles que soient les circonstances et la façon dont me viennent les choses. La pratique de la Science Chrétienne consiste à démontrer l’amour de Dieu et la loi du bien en toute situation, et à témoigner de la guérison, aussi bien au cours de rencontres inattendues que dans le cadre des prières spécifiques qui me sont demandées. Chaque guérison est importante, aussi modeste soit-elle. De façon simple, mais profonde, elle amène la pensée à connaître comme Dieu connaît.
J’ai fini par comprendre que la pratique de cette Science du christianisme doit être basée sur l’amour et n’exclure personne. J’ai vu que je pouvais et voulais vivre cet idéal, et que les cœurs réceptifs y répondraient. C’était la confirmation de ce conseil donné par Mary Baker Eddy à tous : « Lorsque le cœur parle, si simples soient les paroles, son langage est toujours agréable à ceux qui ont un cœur. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 262)
Bien des années se sont écoulées depuis ces premières expériences, mais la norme que je me suis fixée dans la pratique publique de la Science Chrétienne – être disponible, accessible et compréhensible – n’a rien perdu de son actualité ; elle fournit un socle inspiré par Dieu pour la guérison chrétienne que cette Science du christianisme offre à tous sans exception.
C’est un grand privilège d’être utile, en tant qu’expression de Dieu, dans l’existence de ceux que l’on croise tous les jours.