Vous êtes-vous déjà sentis incapables de faire face à une situation uniquement par la prière, jugeant peut-être que votre compréhension de la Science Chrétienne était trop limitée pour démontrer le pouvoir qu’a la Vérité de guérir ? J’ai parfois eu cette sensation.
Cependant, Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, entame la préface de son œuvre principale, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, par ces mots encourageants : « Pour ceux qui s’appuient sur l’infini, soutien constant, aujourd’hui est riche en bienfaits. » (p. vii) Quand on a l’impression que nos prières restent sans réponse, cela aide de placer toute notre confiance en Dieu, l’Amour divin. La Bible exprime de diverses manières que l’Amour divin ne nous laisse jamais tomber, et que nous pouvons nous appuyer sur lui – dépendre entièrement de lui - pour résoudre nos problèmes. Il est important de ne jamais entretenir un sens limité de notre capacité à connaître ce qu’il est juste de faire.
Lorsque l’un de nos petits-fils était très jeune, il aimait beaucoup que je dessine avec lui, et nous passions du bon temps ensemble. Plus tard, vers cinq ou six ans, sa joie était parfois assombrie par une exaspération et une impatience vis-à-vis de lui-même, dès que quelque chose n’allait pas comme il l’aurait souhaité. Il s’écriait alors : « Je me suis trompé ! Je ne suis pas bon – je ne peux pas le faire ! »
En ces occasions, je maintenais en moi la ferme conviction que nous pouvons toujours nous appuyer sur l’Amour divin, l’Entendement infini – la source de toutes les idées justes – qui est toujours présent pour nous aider. Ainsi, en priant silencieusement, j’affirmais que puisque Dieu ne connaît aucune limitation, nous n’en connaissons pas non plus, puisque nous sommes Ses idées bien-aimées. Tout en maintenant ces idées dans ma pensée, j’encourageais gentiment ce petit garçon à voir que le « problème », qui lui semblait si grand, pouvait être aisément résolu.
La Bible nous dit : « C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut ». (Esaïe 30:15) Je savais que les capacités de mon petit-fils étaient l’expression de l’Entendement infini, et que, en vérité, il exprimait la confiance et non la frustration. Je l’amenais ainsi à se calmer. Je lui disais : « Regarde, mon chéri – ne dis jamais “je ne peux pas” lorsque quelque chose ne marche pas, parce que tu dessines très bien et que tu peux assurément le faire correctement – et tu le sais. Une personne qui pense qu’elle ne peut rien faire correctement abandonne souvent et se prive de vivre un moment joyeux. Tu n’es pas du style « je ne sais pas faire », n’est-ce pas ? » Il acquiesçait alors d’un signe de tête, et je poursuivais : « Donc lorsque quelque chose semble ne pas fonctionner correctement, reste calme et souviens-toi que tu es plutôt du genre « je sais faire ». Pense calmement à ton dessin pendant une minute, et tu trouveras rapidement ce qui doit être corrigé. » Ensuite, après s’être calmé et avoir réfléchi à cela, il effaçait les traits qui ne lui plaisaient pas et réalisait joyeusement un dessin qu’il jugeait satisfaisant.
D’autres sautes d’humeur se produisaient de temps à autre, mais, sachant que sa créativité est un don de Dieu, je continuais de l’encourager, lui rappelant constamment qu’il était capable de dessiner les chevaux ou les dinosaures qu’il visualisait. Lorsqu’il a eu huit ans, il a participé à un concours municipal invitant les enfants à peindre une fleur pour le concours annuel « La Grande Bretagne en fleurs ». Il a choisi un iris comme modèle – ce qui n’est pas la fleur la plus aisée à peindre – et il a été très heureux lorsqu’il a reçu le second prix dans sa classe d’âge, se prouvant ainsi à lui-même que ses capacités en dessin n’étaient pas limitées. A treize ans, il a été orienté vers un cours d’arts plastiques pour élèves « doués et talentueux », et à quinze ans il était déjà un artiste reconnu.
Je me suis souvenu de cela il y a quelques années, alors que j’envisageais de devenir membre d’une église filiale de la Science Chrétienne que je fréquentais régulièrement depuis deux ans. Auparavant, j’avais fait partie des derniers membres d’une société de la Science Chrétienne en cours de dissolution. Les membres de cette société étaient âgés, et j’avais ressenti beaucoup de pression à cause de tout ce qu’on attendait de moi. Les activités de l’église avaient ainsi cessé d’être un plaisir. Durant quelques années, j’avais pourtant été joyeuse d’occuper le poste de Première Lectrice, alternant un mois sur deux avec celui de monitrice de l’école du dimanche. Mais ensuite, je m’étais retrouvée à présider toutes les réunions nécessaires à la dissolution de l’église et à la vente du bâtiment, et j’étais également secrétaire. Lorsque le bâtiment a finalement été vendu, j’ai senti qu’il me faudrait désormais du temps avant de rejoindre une autre filiale.
Cependant, je me sentais comme chez moi dans cette autre église, une église aimante et vivante, où les membres m’avaient accueillie et incluse si gentiment dans les diverses activités qu’ils avaient ensemble après les réunions. Un matin, assise au milieu de la congrégation, j’ai soudain ressenti un amour immense pour ces chers membres, au point que des larmes de joie ont coulé sur mes joues. J’ai su à cet instant que je ne pouvais demeurer plus longtemps sans donner quelque chose en retour. Après le service, j’ai demandé un formulaire d’admission, et ceux qui m’ont entendue faire cette demande ont fait part de la joie que cela leur procurait. Et là, même si j’ai du mal à y croire aujourd’hui, une suggestion sournoise comme un serpent est apparue, se présentant comme ma propre pensée, une pensée de doute : « Es-tu certaine de vouloir cela. Dans quoi est-ce que tu t’engages ? » Oui, cela semble ridicule, car qu’est-ce que cela pouvait m’apporter d’autre que du bien et des opportunités de croître spirituellement ? Cependant, l’entendement mortel prétendait que je n’étais plus si jeune, que le chemin pour rejoindre le centre-ville en voiture était long, et particulièrement difficile le mercredi soir, en hiver, et d’autres arguments négatifs du genre « je ne peux pas faire cela » et « je trouverai cela trop difficile ».
J’ai réalisé que je pensais comme quelqu’un qui serait du style « je ne sais pas faire » !
J’ai soudain réalisé que je pensais comme quelqu’un qui serait du style « je ne sais pas faire » ! Je postulais pour devenir membre parce que je voulais donner quelque chose en retour, être une partie active de cette église, mais j’avais manifestement permis à des arguments mortels limités de dominer ma pensée, au lieu d’écouter ce que Dieu, l’Entendement divin, me disait concernant les opportunités de croissance qu’Il avait en réserve pour moi.
Dans Science et Santé, on trouve cette observation : « N’entendez-vous pas toute l’humanité parler du modèle imparfait ? Le monde le présente continuellement à vos regards. Il en résulte que vous vous exposez à copier ces modèles inférieurs, à limiter l’œuvre de votre vie et à adopter dans votre expérience les contours anguleux et la difformité des modèles matériels. » (p. 248)
J’étais heureuse d’avoir vu à temps où ce faux raisonnement me menait !
Un sérieux travail de prière était nécessaire, et j’ai commencé en priant avec la Prière du Seigneur et son interprétation spirituelle, telle qu’elle se trouve dans Science et Santé, aux pages 16 et 17. Lorsque je suis arrivée à : « Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », et à son interprétation spirituelle : « Donne-nous de savoir que – de même qu’au ciel, ainsi sur la terre – Dieu est omnipotent, suprême », la pensée m’est venue clairement : Dieu a rendu Son idée, l’homme (et donc moi-même), capable à la fois de connaître et d’exprimer Sa toute-puissance et Sa domination.
Ceci m’a rappelé une autre chose que Mary Baker Eddy a écrite : « En tant que partie active d’un tout prodigieux, la bonté identifie l’homme au bien universel. Puisse ainsi chaque membre de cette église s’élever au-dessus de la question si souvent posée, Que suis-je ?, jusqu’à la réponse scientifique : je suis capable de communiquer la vérité, la santé, le bonheur, et c’est le rocher de mon salut et ma raison d’être. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste et Miscellanées, p. 165)
J’ai réalisé que l’homme est toujours capable, jamais incapable – jamais débranché, éteint, déconnecté ou hors d’usage. L’Entendement divin omnipotent nous donne la force, la motivation, et l’encouragement ; nous ne pouvons jamais être débranchés de notre source d’énergie, mais nous sommes inséparables de l’Esprit tout-puissant, fonctionnant pleinement, et libres de toutes les croyances au temps, ainsi que celui-ci est défini dans Science et Santé, c’est-à-dire en tant que « mesures mortelles ; limites… » (p. 595)
La suggestion mentale sournoise qui prétendait que l’âge est un élément dissuasif lorsque l’on souhaite commencer une nouvelle carrière dans l’église nécessitait d’être fermement maniée, et je me suis rappelé une chose que ma fille aînée m’avait dite. Elle avait réalisé que la vie n’était pas composée de séquences successives, et avait partagé avec moi cette citation de la Bible : « Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut » (II Cor. 6:2), et celle-ci, extraite de Science et Santé : « L’astronome ne lèvera plus ses regards vers les étoiles, c’est des étoiles mêmes qu’il contemplera l’univers ; et l’horticulteur obtiendra sa fleur avant d’avoir semé la graine. » (p. 125) Cela implique qu’il n’y a pas de temps, de naissance ni de mort, de schéma, de processus ou de limitations – par exemple, les jeunes étant réputés souples et énergiques mais disposant de peu de sagesse, alors que c’est l’inverse qui serait vrai pour les personnes âgées.
En pensant à cela, j’ai réalisé que Dieu, le bien infini, est Je suis, maintenant et toujours. Et donc, l’homme, en tant qu’image et ressemblance de Dieu, ne peut pas dire j’étais, j’avais l’habitude d’être, je serai un jour, ou je pense être, j’espère être, voire j’aurais aimé être ! Rien ne peut être ajouté ou retiré afin de rapprocher quelqu’un de Dieu.
Après cela, les doutes ont disparu et j’ai joyeusement rempli ma demande d’admission. Peu après, je servais activement et joyeusement mon église en tant que Première Lectrice. Deux ans plus tard, lors d’une réunion annuelle pour l’élection des lecteurs, on m’a donné l’opportunité de servir à ce poste pour une troisième année, et j’ai répondu : « Oui, merci ! », à l’amusement général des membres.
Dans Ecrits Divers, Mary Baker Eddy écrit : « L’Entendement n’est pas enfermé dans des limites ; et rien, si ce n’est les idées erronées que nous acceptons, ne nous empêche de démontrer ce grand fait. » (p. 42-43)
La leçon est donc claire : ne mettez pas de limites aux talents et aux capacités que Dieu vous a donnés, mais appréciez-les, reconnaissant d’où ils sont issus.