Quand j’étais jeune adolescente, je portais des lunettes. A l’âge adulte, les verres sont devenus plus forts et je devais régulièrement enlever et remettre les lunettes, selon que je voulais voir de près ou de loin. A ce moment-là je portais aussi souvent des lentilles de contact, ce qui était encore moins pratique quand j’avais besoin de les enlever. Une amie m’a suggéré de porter une lentille dans un seul œil. L’oculiste a approuvé et ajouté que le cerveau procéderait à l’ajustement nécessaire de façon à ce que je voie de loin avec un œil et de près avec l’autre. Mais cette solution s’avéra compliquée.
Je me suis dit qu’il fallait que je prie au sujet de la difficulté due à ce nouvel arrangement. Puis, je me suis rendu compte combien cette idée était absurde. Comment allais-je prier pour que ma lentille de contact fonctionne dans un œil et que mon autre œil s’adapte et voie sans lentille ?
Voici ce que Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Si, pour guérir, vous vous servez d'arguments, trouvez la nature du mal, cherchez son nom, et opposez votre plaidoyer mental au plaidoyer physique. » (p. 412) Il me fallait traiter spécifiquement la prétention que la vue pouvait être autre que parfaite.
Quand j’ai envisagé la prétention que les yeux ne permettent pas de voir nettement ou que leur forme n’est pas régulière, ce fut comme si une ampoule s’était allumée dans ma pensée. J’ai vu très clairement combien c’était faux à mon sujet et au sujet de chacun. Dieu a créé l’homme parfait, avec une vue parfaite, spirituelle et fonctionnant grâce à Dieu ! J’ai rangé les deux lentilles dans leur boîte et je suis partie. Comme j’avais l’habitude d’une vue trouble par moments, je ne me suis pas inquiétée quand je n’ai d’abord pas tout vu distinctement. J’avais suffisamment bénéficié du pouvoir de guérison de Dieu au cours de ma vie pour m’attendre à une guérison complète, même si elle ne survenait pas tout de suite.
Je me suis rappelé la définition spirituelle des yeux dans le Glossaire de Science et Santé. En voici un extrait : « Discernement spirituel — non matériel, mais mental. » (p. 586) Chaque fois que la suggestion d’une vue trouble cherchait à capter mon attention, je la contrecarrais par l’affirmation d’une vue claire, la vue véritable de la réalité de Dieu et de Sa création parfaite. « Non, disais-je, Dieu m’a créée parfaite. Je possède le discernement spirituel ! » Après tout, ainsi que Mary Baker Eddy l’écrit dans Unité du Bien : « L’Esprit est le seul créateur, et l’homme, y compris l’univers, est Son concept spirituel. » (p. 32) Il en a résulté que ma vue s’est améliorée à mesure que ma pensée s’est améliorée. Bien plus tard, j’ai retrouvé la boite contenant les lentilles abandonnée au fond de mon sac à main. Je l’ai jetée, mais j’ai gardé la leçon que j’en ai tirée. Tout cela s’est passé il y a dix ans et j’ai toujours une excellente vue.
Toutefois, une autre difficulté venait parfois assombrir ma vue. Des espèces de taches noires traversaient ma ligne de vision. Quand j’ai appris que ce problème était soi-disant lié à l’âge, je me suis nettement opposée à la fausseté de cette prétention. En quoi le nombre d’années passées sur cette terre affecte-t-il mon discernement spirituel ? Il ne l’affecte en rien. J’ai cessé de penser aux symptômes, mais je n’ai pas ignoré le mensonge. J’ai affronté la croyance, ou mensonge, prétendant qu’il y a substance et intelligence dans la matière, en comprenant que tout est Esprit et spirituel. Tandis que j’acquérais la conviction que je ne suis pas mortelle, mais spirituelle en réalité, les taches ont disparu et ne sont pas revenues.
En étudiant cette Science, nous apprenons qu’à chaque instant, l’Amour subvient aux besoins de son expression et nous soutient toute notre vie. Lorsque nous comprenons que l’Esprit, et non la matière, est l’origine et la substance de tout être, nous cessons de croire qu’une cause externe et matérielle puisse affecter notre vie d’une manière ou d’une autre. Je suis très reconnaissante d’avoir le privilège d’étudier la Science Chrétienne.
Carol Coykendall Raner
Forest Ranch, Californie, Etats-Unis