Jeune femme, Mary Baker Eddy a dû affronter un grand nombre d’épreuves difficiles, comme lorsqu’on l’a séparée de son unique enfant. La découvreuse et fondatrice de la Science Chrétienne a évoqué brièvement cette période dramatique de sa vie dans son livre autobiographique Rétrospection et Introspection, dans le chapitre « Mariage et maternité ». Mais dans ce même chapitre, elle souligne aussi que « l’histoire humaine a besoin d’être révisée, et le souvenir matériel effacé » (p. 22). Elle dit également ceci : « Il est bon de savoir, cher lecteur, que notre histoire matérielle et mortelle n’est que le récit de rêves, et non de l’existence réelle de l’homme, et le rêve n’a pas de place dans la Science de l’être. » (p. 21)
Il est audacieux d’affirmer que la vie dans la matière est un rêve. La vie matérielle, avec ses douleurs et ses souffrances, semble tellement réelle ! D’un autre côté, la vie dans « la Science de l’être » peut paraître abstraite, floue et dénuée de preuve tangible. Mais les grandes souffrances éprouvées par Mary Baker Eddy l’ont incitée à chercher une vérité plus profonde au sujet de la vie, et elle est parvenue à comprendre que le seul bénéfice à retirer de cette souffrance était de se détourner de la matérialité pour se tourner vers la vérité spirituelle sous-jacente de l’être. Elle écrit : « Selon le dessein céleste, les ombres terrestres servent à purifier les affections, à réprouver la conscience humaine et à la détourner joyeusement d’un faux sens matériel de vie et de bonheur, pour la tourner vers la joie spirituelle et vers l’appréciation véritable de l’être. » (Rétrospection et Introspection, p. 21).
Comment Mary Baker Eddy a-t-elle eu la preuve que cette « appréciation véritable de l’être » est effectivement spirituelle et qu’elle remplace un faux concept de l’être ? Elle explique clairement que la seule autorité sur laquelle repose sa découverte, c’est la Bible (voir, par exemple, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 126). Cela lui est venu comme une révélation de Dieu, et elle a démontré la validité de cette découverte en accomplissant des guérisons.
La Bible nous apprend-elle que notre être véritable n’est pas le fruit d’une histoire matérielle ? Absolument ! Dans le premier chapitre de la Genèse, on lit que Dieu a fait l’homme à Son image (voir versets 26 et 27). Mary Baker Eddy en a conclu que si Dieu est Esprit, alors pour être l’image de Dieu, l’homme doit forcément être spirituel. Elle explique que « l’homme réel ne vient pas de la poussière ; il n’est pas non plus créé par la chair ; car son père et sa mère sont l’unique l’Esprit, et ses frères sont tous les enfants d’un seul parent, le bien éternel » (Rétrospection et Introspection, p. 22).
La Bible illustre-t-elle aussi le fait que la croyance à cet homme, créé à partir de la poussière matérielle, est un rêve que l’on peut remplacer ou effacer ? Absolument ! Combien de fois Jésus révisa l’histoire humaine et effaça le témoignage basé sur la matière ! Il guérit une femme « atteinte d’une perte de sang » depuis douze ans (voir Matthieu 9:20-22), une femme courbée depuis dix-huit ans (voir Luc 13:11-14), un homme infirme depuis trente-huit ans qui se tenait près de la piscine de Béthesda, dans l’attente d’un miracle (voir Jean 5:1-9) ; et il ressuscita Lazare qui était mort depuis quatre jours (voir Jean 11:1-44). L’accumulation des jours ou des années qui composent l’histoire humaine n’intimidait pas Jésus, car il savait que le pouvoir de la Vérité révèle l’homme véritable de la création de Dieu, effaçant ainsi tout souvenir matériel.
Lorsque les souffrances et les douleurs semblent s’accumuler dans notre histoire personnelle, nous pouvons, nous aussi, guérir grâce à la compréhension semblable à celle du Christ du fait que l’homme né de la poussière n’est qu’un rêve. La voie à suivre est celle d’un raisonnement spirituel scientifique, qui permet à la pensée de dépasser le témoignage apparent des sens matériels pour adopter des conclusions fondées et logiques.
Considérons, par exemple, les liens de cause à effet de ces affirmations :
1) Dieu est Esprit, par conséquent tout ce que Dieu crée, y compris l’homme, provient forcément de l’Esprit – être spirituel – non de la matière.
2) Dieu est Tout-en-tout, le seul créateur, par conséquent la création spirituelle de Dieu est forcément la seule création.
3) Si Dieu est Esprit et Tout-en-tout, comment et où la matière, ou une création matérielle, pourrait-elle exister ?
Un jour, ma femme s’est blessée à la jambe au cours d’une longue promenade. En rentrant, elle m’a fait part de cette blessure douloureuse. J’ai aussitôt répondu : « Ça n’est jamais arrivé ! » Mon intention n’était pas de nier froidement un fait apparent, mais de lui apporter une réponse pleine d’amour, basée sur la compréhension du fait que l’homme est spirituel et inséparable de Dieu, l’Esprit, et qu’il est donc incapable de vivre une histoire mortelle incluant une blessure. Le temps de faire quelques pas, durant lesquels elle a pris conscience de l’action curative de la Vérité à la base de mon affirmation, elle s’est retournée pour me dire : « La douleur est partie. » Le souvenir matériel de la blessure avait été effacé et par conséquent l’histoire humaine révisée pour refléter une existence sans souffrance. Nous nous sommes réjouis de sa liberté retrouvée.
De telles expériences renforcent notre conviction de la présence et du pouvoir de la Vérité divine et de sa création spirituelle, Vérité qui nie la réalité apparente d’une existence matérielle chargée d’une histoire faite de péché, de maladie, d’infirmité et de mort.
Forts de cette Vérité inattaquable et toujours présente, nous pouvons affirmer avec fermeté la seule et unique histoire de la création de Dieu. Nous marchons ainsi dans les pas de Jésus, qui guérit l’homme aveugle de naissance (voir Jean 9:1-7). Les disciples demandèrent à Jésus : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Contrairement à Jésus, les disciples avaient accepté le récit matériel de l’histoire humaine de cet homme. Jésus répondit : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. » Cette déclaration puissante souligne la vérité fondamentale selon laquelle l’origine spirituelle impeccable de l’homme est la seule et unique « appréciation véritable de l’être ». Le recouvrement de la vue de l’aveugle démontra la réalité de la condition spirituelle actuelle de l’homme, apportant ainsi à tous la preuve tangible qu’il est possible de réviser l’histoire humaine et d’effacer le récit matériel.
Aujourd’hui, nous sommes bénis par les enseignements et les œuvres de Christ Jésus, qui nous a montré que le récit matériel de la vie dans la matière n’est pas aussi réel qu’il y paraît. Les très nombreuses guérisons accomplies par Jésus illustraient le pouvoir de la Vérité au-delà de ce que pouvaient comprendre les sens matériels, et elles incitaient la pensée humaine à s’intéresser à la réalité spirituelle en action. Aujourd’hui, nous sommes également bénis par la découverte de la Science Chrétienne qu’a faite Mary Baker Eddy, Science qui explique le Principe divin actif sur lequel repose l’œuvre messianique, et qui nous permet de nous détourner joyeusement de la fausse histoire d’un récit basé sur la matière pour nous tourner vers le vrai récit de la réalité fondée sur l’Esprit, et d’avoir la preuve de la guérison grâce à notre compréhension spirituelle et à nos prières.
