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Une nouvelle conception du devoir : voir ce que Dieu a déjà fait

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2018

Paru d'abord sur notre site le 19 juillet 2018.


Ayant grandi dans une famille de scientistes chrétiens fervents, j’ai été très réceptive à cet appel au devoir : aimer Dieu de tout mon cœur, suivre fidèlement l’exemple du leader de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, servir régulièrement L’Eglise Mère et mon église filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste, et embrasser la pratique de la guérison par la Science Chrétienne.

Mary Baker Eddy évoque le « devoir » des dizaines de fois dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures et ses autres écrits ; elle en parle si souvent dans le Manuel de L’Eglise Mère qu’on pourrait presque dire que c’est le thème principal de ce petit livre.

En tête de ces références directes au devoir figurent des appels au clairon comme celui-ci : « Vous donnerez-vous entièrement et irrévocablement à la grande œuvre qui consiste à établir la vérité, l’évangile et la Science qui sont nécessaires pour sauver le monde de l’erreur, du péché, de la maladie et de la mort ? Répondez immédiatement et d’une façon pratique, et répondez bien ! » (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 177) Mon amour de la Science Chrétienne, qui est la Science même de l’être, la vérité absolue de la vie en Dieu et de Dieu, m’a fait réagir avec enthousiasme à cette exhortation, et j’ai désiré ardemment répondre « oui ! » 

Néanmoins, il m’est arrivé de ne pas me sentir à la hauteur de la tâche. Je me suis alors débattue contre un sentiment de culpabilité à cause de ce hiatus entre mon désir de répondre à l’appel et ma capacité d’y répondre.

J’ai fini par comprendre que cette lutte tenait plus de la théologie scolastique que de la véritable pratique de la Science Chrétienne. La théologie scholastique part de l’idée que la créature de Dieu – chacun de nous – est un mortel matériel qui a perdu la grâce, et qui est fini, limité et incomplet. Le mal endosse le rôle d’un pouvoir opposé à Dieu, le bien, et il nous défie sans cesse. Cette hypothèse de base est illustrée en détail par l’allégorie d’Adam et Eve, dans le deuxième chapitre de la Genèse.

De ce point de vue, l’homme mortel déchu doit s’efforcer de mériter son retour dans le royaume des cieux, en ayant pour handicap originel le fait de tenter de s’unir à l’infini à partir de capacités limitées. Même si l’on aborde ce problème épineux en acceptant le salut comme une grâce divine que l’on suppose imméritée, l’entendement humain éprouve de la difficulté à concilier l’obtention du salut avec le sentiment de ne pas le mériter totalement. Pour couronner le tout, le sentiment de culpabilité et de propre condamnation accompagne cette incapacité supposée de gagner notre salut sur la base de notre présente condition.

Je me suis sentie poussée à comprendre qu’il ne s’agissait pas seulement d’être efficace humainement ou de savoir faire face à ses responsabilités.

Au fil des années, comme je restais vigilante face à cette croyance envahissante, j’ai senti que quelque chose de très précieux m’amenait à comprendre comment mieux répondre à l’appel du devoir.

C’est lorsque j’ai développé une conception plus spirituelle du devoir que j’ai vraiment eu le déclic. Dans sa définition courante, le devoir porte sur l’obligation légale et morale d’effectuer quelque chose, la responsabilité d’accomplir une tâche pour remplir une mission. Mais Science et Santé projette une lumière nouvelle sur le devoir en lui donnant un sens plus divin. En nous mettant en garde contre un manque de confiance en nos capacités, qui conduirait à l’échec, l’auteur écrit : « La Science révèle la possibilité d’accomplir tout bien et incite les mortels à travailler pour découvrir ce que Dieu a déjà fait… » (p. 260)

Quel soulagement face à ce hiatus entre l’ardent désir de remplir son devoir et le sentiment de ne pas en avoir les capacités. Cela nous incite à renoncer à la notion de devoir accomplir certaines tâches, et à voir que Dieu a déjà tout fait de toute éternité. Le devoir devient alors un ferme engagement à travailler pour voir la perfection et la complétude que Dieu, l’Entendement divin, voit et maintient dans Sa propre création.

Un samedi matin, alors que mon mari lisait avec moi, à voix haute, la Leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne, il m’a fait part de ce que lui inspirait un passage tiré de la première épître aux Corinthiens (15:58), qui nous encourage en ces termes : « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur. » Mon mari était frappé par le fait que la fermeté consistait à travailler pour voir ce que Dieu a déjà fait, à savoir que la guérison est toujours présente et que le royaume des cieux est proche. Je lui ai dit que sa remarque m’était très utile, car j’avais prié avec zèle pour avoir des idées nouvelles concernant mon travail de praticienne de la Science Chrétienne.

Depuis plus de trente ans, je suis disponible toute la semaine, 24h/24, presque tous les jours de l’année, et je continue d’aimer sincèrement ce travail auquel je me dévoue totalement. Je trouve aussi le temps de profiter de ma famille et je m’aménage des moments pour me ressourcer spirituellement. Mais il m’arrive de penser : « Toutes les personnes de mon entourage savourent une retraite bien méritée, loin du train-train quotidien du travail, mais qu’en est-il des praticiens et des professeurs de la Science Chrétienne ? Quand font-ils une “pause” » ?

Je sais que c’est là une suggestion vieille comme le monde, moins subtile qu’il ne paraît, de l’entendement mortel ; il prétend que tout le monde, à un moment de l’existence, se lasse inévitablement et n’a plus envie d’apporter sa pierre à la collectivité. Je prête une grande attention aux affirmations de Mary Baker Eddy concernant le travail divin qui repose et n’épuise pas – celle-ci par exemple : « Tout ce qu’il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » (Science et Santé, p. 385) Mais je me suis sentie poussée à comprendre qu’il ne s’agissait pas seulement d’être efficace humainement ou de savoir faire face à ses responsabilités.

Une belle réponse m’est venue tandis que mon mari et moi continuions de lire la Leçon ensemble, ce matin-là. J’ai vu clairement que Christ Jésus enseignait, vivait et guérissait en partant du point de vue selon lequel tout est déjà « fait ».

Nous en sommes venus au récit de la résurrection de Lazare (voir Jean 11:1-44). Jésus ne se hâta pas de se rendre dans le village de Lazare quand il apprit que son ami était malade. Il prit même son temps. Lorsqu’il arriva, Marthe, la sœur de Lazare, déclara regretter que Jésus ne soit pas venu plus tôt, mais elle demeurait confiante dans le fait que Jésus pouvait faire revenir Lazare, même s’il était mort depuis quatre jours.

J’ai soudain repensé à l’histoire de Marthe et Marie, lorsque Jésus alla leur rendre visite (voir Luc 10:38-42). Marthe se plaignit auprès du Maître, car sa sœur restait assise aux pieds de Jésus, préférant l’écouter prêcher au lieu de l’aider, elle, à servir le repas. Même si l’hospitalité de Marthe était appréciable, Jésus fit remarquer que Marie savait définir les bonnes priorités.

Eh bien, ai-je pensé, Jésus ne considérait pas son ministère comme un simple devoir d’être « toujours prêt à répondre » à toutes les demandes qui lui parvenaient de l’extérieur. Sa vie fut une communion consciente avec Dieu, et il guérissait parce qu’il reconnaissait la totalité de Dieu. Il reconnaissait toujours les messages de Dieu, de même que Marie qui, assise aux pieds de Jésus, reconnut le message du Christ. L’œuvre de Jésus n’avait absolument rien à voir avec les notions de succès et d’échec propres à l’histoire mortelle. Comme on lit dans Science et Santé : « La Vérité, la Vie et l’Amour sont les seules exigences légitimes et éternelles imposées à l’homme, et ce sont des législateurs spirituels qui contraignent à l’obéissance de par des statuts divins. » (p. 184)

Cette nouvelle inspiration m’a libérée d’un poids sur les épaules. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point ma conception du devoir était devenue pesante. J’ai compris qu’il fallait que cela change et que je m’exerce à penser plus systématiquement au fait que mes tâches étaient déjà « achevées ».

Je ne saurais dire à quel point je suis reconnaissante de cette meilleure conception du devoir, et de pouvoir ainsi m’éveiller chaque matin, non à ce qui ressemble à un assaut de demandes, de problèmes et d’affaires inachevées, mais au sentiment renouvelé d’être assise aux pieds du Christ. Ce passage de La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées m’a inspirée une nouvelle définition de la pratique de la Science Chrétienne : « Vivre de façon à maintenir la conscience humaine en relation constante avec le divin, le spirituel et l’éternel, c’est individualiser le pouvoir infini ; et c’est cela la Science Chrétienne. » (Mary Baker Eddy, p. 160) 

A la fin du chapitre « La Science de l’être », dans Science et Santé, on trouve une interprétation des Ecritures qui m’avait toujours enchantée, mais qui a alors pris un nouveau sens : « Ce verset du livre de l’Ecclésiaste exprime la pensée de la Science Chrétienne, surtout lorsqu’on omet le mot devoir, qui ne se trouve pas dans l’original : “Ecoutons la fin du discours : Crains Dieu et observe Ses commandements ; car c’est le devoir qui s’impose à tout homme.” En d’autres termes : Ecoutons la fin du discours : Aime Dieu et observe Ses commandements ; car c’est là le tout de l’homme à Son image et à Sa ressemblance. » (p. 340)

Il m’est désormais plus facile de voir que, indépendamment de la situation – celle d’un étudiant en faculté, d’un parent avec des enfants, d’un homme d’affaires traitant avec des clients, d’un membre d’église à plusieurs casquettes, ou d’un praticien et professeur de la Science Chrétienne chargé d’accomplir des guérisons et d’enseigner – il est possible et même essentiel d’aborder son travail dans l’intention de voir ce que Dieu a déjà fait. On s’applique à voir le caractère complet, achevé, de toute la création.

Puisque c’est là le joyeux travail qui nous attend, son exécution est réalisable et durable. D’une certaine façon, nous devenons plus utiles que jamais aux autres, car nous sommes moins distraits par le poids d’un effort personnel ou par le souci de nous aménager du temps libre. Nous nous asseyons respectueusement aux pieds du Christ en portant toute notre attention à la Parole de Dieu afin de suivre Ses directives. Nous en recevons alors d’abondants bienfaits.

Dans une lettre, Mary Baker Eddy explique à l’un de ses élèves, praticien de la Science Chrétienne, comment faire en sorte que sa pratique de la Science Chrétienne soit plus reposante et plus durable. Elle écrit ceci : « La guérison deviendra plus facile et plus immédiate lorsque vous comprendrez que Dieu, le Bien, est tout et que le bien est l’Amour. Vous devez acquérir l’Amour et vous défaire du concept erroné qu’on appelle l’amour. Vous devez ressentir l’Amour qui ne faillit jamais : cette conviction parfaite du pouvoir divin qui fait de la guérison une grâce et non plus un pouvoir. Vous aurez alors l’Amour qui bannit la crainte et, lorsque la crainte a disparu, le doute n’est plus et votre travail est achevé. Pourquoi ? Parce qu’il n’a jamais été inachevé. » (Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, Mary Baker Eddy – Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 167)

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