Quelle merveille de découvrir que le monde, les gens, soi-même, rien ne se limite à ce que l’on en voit, et quelle joie d’apprendre que la réalité, au sens le plus profond du terme, est entièrement spirituelle.
Le désir sincère de mieux comprendre cette vérité nous ouvre un monde de guérison, de transformation, de bien-être, et élève nos pensées. La découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Pour bien raisonner on ne devrait considérer qu’un seul fait, savoir l’existence spirituelle. En réalité il n’y a pas d’autre existence, puisque la Vie ne peut être unie à sa dissemblance, la mortalité.
« L’être est sainteté, harmonie, immortalité. Il est déjà prouvé qu’une connaissance de ce fait, si minime soit-elle, élèvera la norme physique et morale des mortels, augmentera la longévité, purifiera et ennoblira le caractère. Ainsi le progrès détruira finalement toute erreur et mettre l’immortalité en lumière. » (p. 492)
Le fait que l’existence n’admet pas de multiples variations nous amène dans les profondeurs de la métaphysique. Erwin Schrödinger, physicien quantique très respecté, a déclaré : « Le monde ne m’est donné qu’une seule fois, il n’y en a pas un qui existe et un que je perçois. » La Science Chrétienne porte ce concept à son degré le plus profond, le plus fondamental, et montre que, s’il semble y avoir un univers matériel sujet à la fragilité, la variabilité et la décrépitude physiques, il n’existe en réalité que « les merveilles de Dieu », comme il est dit dans la Bible (Job 37:14). Ces œuvres merveilleuses appartiennent à un univers unique qui englobe tout, qui est entièrement spirituel, harmonieux et immortel.
A la lumière de ce qui précède, il n’est pas possible de penser que notre existence ou notre identité est humaine dans un cas, et spirituelle dans un autre, comme si nous en avions deux. Ce serait là croire au dualisme. Le fait spirituel est qu’en permanence « nous avons la vie, le mouvement, et l’être » (Actes des apôtres 17:28) dans un univers unique, présent maintenant même, et dont l’éclat est plus pur et plus brillant que ne pourrait jamais l’être la matière. L’univers spirituel est donc bien plus qu’un monde supplémentaire ou parallèle à la matérialité. L’existence spirituelle n’est pas seulement factuelle et tangible, elle prévaut dans notre vécu dans la mesure où nous comprenons qu’il s’agit de la seule existence véritable.
Dans le premier chapitre de la Genèse, nous sommes décrits comme étant entièrement bons, au point d’être littéralement la ressemblance de Dieu, l’Esprit divin. Pourtant, quelques versets plus loin, dans le chapitre suivant, il n’est plus question de l’Esprit qui a tout créé spirituellement, mais d’un Dieu totalement différent, qui nous fait penser à la mythologie grecque et crée des formes anatomiques. L’homme, révélé initialement comme étant à la ressemblance de Dieu, est maintenant créé à partir de la poussière.
Mais il est impossible que ces récits contradictoires de la création soient tous les deux vrais. Il est essentiel de reconnaître que Dieu, l’Esprit, ne pourrait jamais nous donner deux existences, sous des formes parallèles mais opposées, l’une étant spirituelle, l’autre matérielle. Christ Jésus nous a montré que seule la première création est vraie ; d’abord par son œuvre de guérison, puis finalement par sa propre résurrection, il a prouvé que l’existence véritable de l’homme, ou identité, n’est pas dans la matière.
Le monde, les gens, soi-même, rien ne se limite à ce que l’on en voit.
Pour voir l’essence unique de l’existence, il est indispensable d’avoir une conception de la vie qui va au-delà de la représentation physique et se rapproche du royaume des cieux. Parlant du règne absolu de l’univers présent maintenant même, celui de Dieu, qui nous englobe tous en tant que création spirituelle idéale et intacte de la Divinité, Jésus déclara : « Voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17:21) Si ce royaume était un « autre » univers qu’on ne pourrait atteindre qu’en passant par la mort, Jésus aurait plutôt dit : « Voici, le royaume de Dieu vous attend après la mort. »
En rencontrant un homme aveugle de naissance, Jésus ne conseilla pas à cet homme de se hâter de mourir afin d’endosser son « autre » identité dans un prétendu univers, ou royaume de Dieu, où il recouvrerait la vue. Non ! Regardant au-delà de la surface matérielle des choses, Jésus voyait avec humilité la vraie nature spirituelle de l’homme, reflétant la nature et l’essence de Dieu. Comme l’explique Science et Santé : « Il comprenait que l’homme, dont la Vie est Dieu, est immortel, et il savait que l’homme n’a pas deux vies, l’une devant être détruite et l’autre rendue indestructible. » (p. 369)
Si Jésus avait cru que la seule création véritable, celle de l’Esprit divin, était juste une philosophie de l’espérance, il n’aurait été d’aucune aide pour l’aveugle. Or, celui-ci ressentit bel et bien son aide. Sa guérison fut même complète, et il vit pour la première fois. Un rejet aussi absolu du modèle dualiste de l’existence est une prière efficace. La prière dans laquelle nous reconnaissons la réalité présente de notre spiritualité nous libère des conclusions erronées et dualistes selon lesquelles l’homme est à la fois un mortel limité et la ressemblance de l’Esprit. Cette transformation de la pensée apporte la guérison.
Cela ne signifie pas que la matérialité comme la spiritualité peuvent être réduites à une essence première ; les enseignements et l’exemple de Jésus nous font comprendre que seul l’Esprit et sa manifestation existent réellement. Etant donné que nous sommes maintenant et éternellement les enfants de l’Esprit divin, il n’y a pas lieu de se débarrasser de la matérialité. Mais c’est la croyance que la réalité est matérielle que nous rejetons, tandis que nous dépassons le point de vue dualiste et discernons notre être véritable. A mesure que notre pensée se transforme de cette façon, nous reconnaissons avec ravissement que notre seule identité est spirituelle. Comment parvenir à cette compréhension ? Une pensée après l’autre, pas à pas, nous explorons et découvrons par d’humbles prières qu’il n’y a qu’un seul Dieu et qu’une création, à laquelle nous appartenons tous.
Cette transformation de la pensée apporte la guérison.
Une amie, joueuse de tennis, s’est un jour fait mal au bras en tombant. Sa blessure était telle qu’elle ne pouvait même pas tenir sa raquette, encore moins s’en servir. Il aurait été tentant pour elle de prier avec une pensée dualiste, en se considérant à la fois spirituelle, en tant qu’image de Dieu, et également matérielle – et blessée ! – dans un univers matériel.
Mais elle a rejeté le concept d’une identité composée de matière poussiéreuse, blessée ou en bonne santé, et elle a accueilli l’unique vérité spirituelle selon laquelle son être est maintenant même le reflet complet de Dieu, et par conséquent sans aucune blessure, intacte. Ce changement de pensée a effacé le mensonge au sujet de son identité, et elle a aussitôt été guérie de façon complète et permanente.
La Prière du Seigneur comporte ce passage bien connu : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6:10) A première vue, on pourrait en déduire la présence de deux univers, l’un sur terre, l’autre dans le ciel. Mais des guérisons comme celle de mon amie montrent que ce passage n’implique pas une dualité, mais une transformation mentale complète. Pour le sens matériel, la terre pourrait représenter une mentalité mal informée, qui témoigne d’une identité matérielle, prisonnière du temps et de l’espace physique. La mentalité basée sur la matière est éclairée par la prière qui l’amène à comprendre la présence du Dieu parfait et de Sa création parfaite – le royaume de Dieu véritable et spirituel en dehors duquel rien n’existe. Et la guérison découle naturellement de cette compréhension.
Chaque fois que nous prions « Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », nous pouvons le faire avec autorité, l’autorité absolue de Dieu, et éprouver une profonde gratitude non seulement pour la place que nous avons dans cet univers unique, parfait, intact et entièrement spirituel, mais également pour notre capacité à en être conscients maintenant même.
