En me réservant un moment dans la journée pour la prière et l’étude spirituelle, j’ai pu réfléchir à la façon dont je m’étais préparée à recevoir la Science Chrétienne.
Parmi de nombreux souvenirs, je me souviens de l’époque où j’étais étudiante, il y a plusieurs dizaines d’années. Mère de trois jeunes enfants, je ressentais un énorme stress en m’efforçant de concilier études et travail à la maison. A quoi cela rimait-il, me demandais-je, de vouloir être à la fois étudiante à plein temps et maman à plein temps ? De qui est-ce que je me moquais ? J’avais cependant reçu une bourse pour poursuivre mes études, aussi je pensais que cela devait être la volonté de Dieu que je continue dans cette voie.
Un jour, pour une raison ou une autre, je me suis sentie particulièrement abattue, alors que je sortais de mon cours pour prendre le métro aérien qui me ramenait chez moi. En m’approchant de l’entrée de la station, quelque chose sur le trottoir a attiré mon regard. Je me suis penchée pour regarder de plus près, et j’ai vu que ce n’était rien d’autre qu’un papillon monarque. L’une de ses ailes battait, et l’autre semblait être collée à une substance poisseuse sur le trottoir. J’ai doucement soulevé l’aile délicate, sans même reprendre ma respiration, priant pour ne pas l’abîmer dans la manœuvre. En un éclair, les ailes colorées se sont mises à battre, ont soulevé le papillon dans les airs. Et il s’est envolé.
En rentrant chez moi, je me sentais transportée de joie. J’étais libérée des pensées étroites qui m’avaient sapé le moral. C’était une sorte de résurrection pour le papillon comme pour moi.
Quand j’y repense aujourd’hui, il me semble que c’était un signe avant-coureur de cette liberté plus grande que j’allais acquérir quand la Science Chrétienne arriverait dans ma vie, au cours de la même année. J’ai obtenu mon diplôme. Jusqu’alors je m’étais sentie piégée, emprisonnée dans un cycle sans fin de craintes et de doutes ; j’étais apparemment incapable d’échapper à des pensées tyranniques qui prétendaient que ma vie était limitée – limitée par le temps et l’argent, ainsi que par l’intelligence, ce qui me faisait croire que je n’étais pas assez douée ou pas assez brillante dans mon domaine d’étude. La croyance que ma réussite dépendait d’un moi personnel et de dons personnels devenait un fardeau bien trop difficile à porter. La compréhension réconfortante de Job – « il accomplira donc ses desseins à mon égard » (Job 23:14) – ne m’était pas encore venue pour m’inspirer des objectifs plus élevés.
C’est à ce moment de ma vie où j’étais au plus bas que j’ai rencontré en très peu de temps plusieurs personnes dont l’existence avait été transformée par la Science Chrétienne. Mue par la curiosité, j’ai assisté à un service du dimanche dans une église filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste. Contre toute attente, cette expérience a provoqué en moi un choc culturel. Je n’y suis pas retournée pendant six mois. Le service était tellement différent des services liturgiques auxquels j’étais habituée. Mais j’ai été frappée par les deux citations inscrites de façon très visible sur le mur derrière les deux Lecteurs : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. – Christ Jésus », et : « L’Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain et y répondra toujours. – Mary Baker Eddy » (Jean 8:32 et Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 494) Je n’avais jamais vraiment réfléchi au premier énoncé, et je n’avais jamais lu la citation de la découvreuse de la Science Chrétienne, ni réfléchi à tout ce que cela impliquait. Je ne m’étais pas doutée non plus de l’importance que ces énoncés prendraient plus tard dans ma vie.
Peu après, je me suis rendue dans une salle de lecture de la Science Chrétienne et j’y ai emprunté une biographie de Mary Baker Eddy. Je voulais savoir ce qui l’avait poussée à écrire Science et Santé et à fonder une Eglise. Avec l’aide d’une nouvelle amie dont la vie avait radicalement changé grâce à l’étude de la Science Chrétienne, j’ai appris à étudier moi-même la Leçon biblique hebdomadaire indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne.
Au bout de plusieurs mois, je me suis hasardée à retourner à l’église filiale, cette fois à une réunion de témoignage du mercredi soir. Quelle révélation de découvrir un lieu public où les gens se réunissaient pour faire part de leurs guérisons spirituelles ! Moi aussi, je désirais ardemment avoir des guérisons et disposer d’un endroit pour en parler. Ma vie a pris un cours plus paisible, et j’ai pu retourner à un service du dimanche. Cette fois, les Leçons bibliques m’étaient devenues familières, et le service ne m’a plus paru si étrange.
Quand ma fille a souhaité faire des études supérieures, je l’ai encouragée à se laisser guider quant au choix de l’université, et je lui ai assuré que nous trouverions les ressources financières nécessaires à la poursuite de ses études. C’est ce qu’elle a fait, et nous avons effectivement eu les moyens nécessaires au moment voulu. Mon ancien moi craintif aurait émis de grandes réserves concernant le choix de la faculté où faire une demande d’admission. Mais le fait de prier en pensant que Dieu était à l’origine de nos ressources, et qu’Il nous fournissait les idées dont nous avions besoin à chaque instant, m’a donné la confiance nécessaire pour aller de l’avant, tout comme Abraham lorsqu’il fut appelé par l’Eternel à quitter son foyer pour aller en un lieu que Dieu lui indiquerait (voir Genèse 12:1 et Hébreux 11:8).
Durant la troisième année d’étude de ma fille, une expérience merveilleuse nous a montré ce que l’on gagne à s’en remettre complètement à Dieu. L’occasion lui a été donnée d’aller étudier un an à l’étranger. Mais du fait des frais de voyage, nous nous sommes rendu compte qu’en partant en septembre, elle ne pourrait pas revenir aux Etats-Unis avant le mois de juin suivant. Plusieurs semaines avant Noël, elle m’a appelée pour me dire, avec des larmes dans la voix, que les étudiants devaient quitter le campus durant les deux semaines des vacances de Noël. Cela signifiait des frais supplémentaires importants que nous n’avions pas prévus. Elle craignait d’être obligée d’utiliser son billet retour et de renoncer aux cours du second semestre à l’étranger.
Ayant appris que « l’Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain et y répondra toujours », j’allais à présent voir les fruits de cette promesse. Le jour même où ma fille m’a appelée, les professeurs de l’école où j’enseignais ont été informés qu’un « ange » anonyme avait fait un don à l’école afin que chaque enseignant puisse bénéficier d’une prime de Noël. Quel bel exemple de la façon dont un besoin était comblé avant même qu’on le connaisse ! J’ai été heureuse de pouvoir dire à ma fille qu’elle allait recevoir un mandat. C’était exactement le montant dont elle avait besoin pour payer ses frais de subsistance durant les vacances de Noël. L’Amour divin a bel et bien subvenu à nos besoins, et au moment précis où cela était nécessaire !
Repenser à cet exemple de la sollicitude de Dieu, comme à bien d’autres, me donne l’occasion d’exprimer mon immense gratitude pour le bien reçu. Durant ces moments, je me souviens de la promesse de Christ Jésus : « … la vérité vous affranchira. » Ainsi que l’explique la Science Chrétienne, cette vérité est la connaissance du fait que la nature de l’homme est spirituelle, divine, non limitée par les croyances liées à la condition mortelle. Sachant qu’en tant que reflet de Dieu, chacun de nous possède des ressources et des capacités illimitées, nous sommes libérés des croyances limitatives des sens mortels qui voudraient nous « immobiliser ». Nous sommes alors en mesure d’exprimer la liberté que Dieu nous a donnée. Comme le papillon monarque, nous sommes libres de nous envoler !
Nancy Christopher
