Lorsque j’enseignais à l’école du dimanche, j’ai demandé à mes élèves de première année : « Que feriez-vous si une personne vous demandait de prier pour elle ? » Une petite fille, nouvelle venue dans la classe, a répondu avec assurance : « Je lui dirais qu’elle est en sécurité dans la poche de Dieu. » J’ai bien aimé sa réponse.
Après l’église, mon téléphone a sonné. C’était un homme qui demandait un traitement par la prière en Science Chrétienne. Il ne connaissait pas bien la Science Chrétienne, mais il avait entendu dire qu’elle guérissait. Il souffrait physiquement. A ma surprise, les premiers mots qui sont sortis de ma bouche ont été : « Vous êtes en sécurité dans la poche de Dieu. » Il s’est mis à pleurer et a raccroché sans dire son nom. Une semaine plus tard, il a rappelé pour dire qu’il avait été guéri de son problème physique à l’instant même où il avait reposé son téléphone.
L’action simple du Christ, du message de guérison de Dieu à l’humanité, exprimé avec la confiance enfantine de cette petite élève de l’école du dimanche, m’a enseigné une précieuse leçon sur le caractère naturel de la prière qui guérit. J’ai appris qu’il est important de rester simple dans ses prières. Dieu connaît Ses enfants. « Je te connais par ton nom », déclare-t-Il à Moïse (Exode 33:17). A mes yeux, cela indique que nous entretenons des rapports familiers avec Dieu. En tant qu’Entendement divin, ou intelligence infinie, Dieu voit en nous Son idée spirituelle. De plus, en tant qu’Amour divin, Il nous traite comme une fille ou un fils précieux, avec respect, sollicitude et la plus grande des compassions. Il maintient notre santé et notre bien-être. Ce tendre traitement, ce message divin d’amour adressé à chacun d’entre nous, s’appelle le Christ.
La façon dont Jésus traitait les gens qui venaient en foule pour être guéris illustre parfaitement la sollicitude de Dieu envers Ses enfants. Toutes les pensées et tous les actes de Jésus étaient imprégnés d’amour. Il s’en remettait à la volonté de Dieu – ce qui lui valut le titre de Christ Jésus – et les cœurs réceptifs ressentaient le pouvoir vivifiant du Christ.
A la fin de son ministère, Jésus promit l’avènement d’une révélation finale, d’un Consolateur. Eh bien, la Science du Christ « est » venue, et, de nos jours, elle inspire et guérit des gens dans le monde entier. Vous et moi pouvons facilement pratiquer tous les jours la Science Chrétienne, découverte par Mary Baker Eddy. Elle n’est pas réservée à ceux qui ont atteint un certain niveau d’excellence intellectuelle, comme l’a prouvé ma petite élève à l’école du dimanche.
Un journaliste du nom d’Arthur Brisbane interviewa un jour Mary Baker Eddy. Il ne s’attendait pas à découvrir les bienfaits de la prière fondée sur une ferme confiance en Dieu. Mais, au cours de leur conversation, il confia à Mary Baker Eddy qu’il se sentait très fatigué. Alors elle lui demanda simplement s’il souhaitait recevoir un traitement par la Science Chrétienne, ce qu’il accepta bien volontiers. Par la suite, il raconta à ses amis : « Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai ressenti quelque chose d’incroyablement merveilleux… Ce traitement m’a prouvé à quel point le monde actuel a besoin de la Science Chrétienne. » (Yvonne von Fettweis et Robert Warneck, Mary Baker Eddy – Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 250) Brisbane dut ressentir, dans une certaine mesure, le pouvoir du Christ. Sans doute ne comprit-il pas comment la Science Chrétienne l’avait guéri et ne saisit-il pas la pleine signification de son message, mais le simple fait de l’accepter produisit bel et bien la guérison.
Parfois, un appel à l’aide suffit à produire la guérison. Cet appel montre que nous sommes conscients d’avoir besoin de Dieu.
Dans ma pratique, je me suis rendu compte que le traitement le plus efficace est celui dans lequel je prie en affirmant la bonté naturelle de Dieu. De même qu’un avion utilise ses moteurs pour rouler sur la piste de décollage afin d’accomplir son envol, nous pouvons recourir à la prière pour préparer la pensée à sentir réellement l’esprit du Christ qui élève et guérit. Quand je m’efforce d’apprécier les enfants de Dieu comme Dieu les apprécie, mes prières restent simples mais sont néanmoins efficaces. Le raisonnement inspiré et l’écoute paisible des directives de Dieu m’aident à discerner ce qui est vrai. Cela m’empêche également de répéter des phrases ou des citations qui ne font que distraire l’entendement humain. J’ai constaté qu’un long traitement basé sur une prière verbeuse tend souvent à donner de la réalité au problème, lequel devrait plutôt être considéré comme une emprise sur la pensée. Cet obstacle au progrès doit être promptement rejeté.
La simplicité du traitement en Science Chrétienne rencontre souvent une résistance. Voici le genre de pensées qui peuvent rivaliser pour accaparer l’attention du praticien de la guérison spirituelle : « Je ne suis pas assez bon ! » « Je manque de compréhension ! » « Ce que je pense n’aidera sûrement personne ! » Comme j’ai fini par m’en rendre compte, ce n’est là que l’entendement humain qui déroule ses critiques habituelles. La confusion et la réticence à accepter le message du Christ disparaissent quand j’apprécie le fait spirituel selon lequel les idées de l’Entendement divin expriment naturellement la domination sur tout ce qui est contraire au bien. Essayer d’arranger ce que Dieu n’a jamais créé (une maladie, des relations familiales dégradées) embrouille inutilement le traitement. Si je tente de « réparer » quelque chose par la prière, au lieu d’affirmer que la perfection spirituelle est un fait permanent maintenant même, j’accepte d’accorder de la réalité à la faiblesse, à la maladie et au péché, et je les associe à tort à ceux que je désire aider.
Lorsque je n’ai aucune nouvelle d’une personne que j’ai traitée par la prière, je n’ai pas à m’inquiéter de savoir si je dois continuer ou non de prier. Je vois les choses ainsi : Je sais parfaitement quand j’ai fini de tondre ma pelouse. De la même façon, je sais quand j’ai terminé un traitement en demeurant en harmonie avec les signes mentaux de la guérison : un sentiment de paix, de joie, et une conviction spirituelle m’indiquent que le Christ a accompli la guérison. Si l’inspiration me pousse par la suite à prier encore un peu, je le fais. Mais j’ai compris qu’il n’est pas nécessaire de retraiter tout le terrain mentalement, pour ainsi dire, de même que je ne recommencerais pas à tondre la pelouse en entier juste à cause d’un endroit qui nécessite à nouveau le passage de la tondeuse. Comprenant que Dieu dirige mes pensées, je suis conduit par l’inspiration à prier pour tout ce qui a besoin d’être traité plus en profondeur, et dans le même temps, j’affirme avec confiance que la guérison complète est inévitable.
On pourrait se demander s’il y a une différence entre le traitement par la Science Chrétienne et la prière. La réponse est oui. Si chaque traitement en Science Chrétienne est une prière, en revanche toutes les prières ne constituent pas un traitement. Quand une personne me demande un traitement en Science Chrétienne, elle m’autorise à prier de façon spécifique pour spiritualiser sa pensée. Comme la maladie et tel état humain discordant sont des manifestations de la pensée, j’aide le patient à voir que les croyances matérielles ne peuvent l’emprisonner et l’empêcher d’aller de l’avant.
Mais ce ne serait faire preuve ni de sagesse ni d’amour de ma part que de traiter quelqu’un sans son consentement. Cela ne veut pas dire que je m’en désintéresse. Personne ne devrait se sentir abandonné. Si des amis me demandent, sans trop y attacher d’importance, de prier pour eux, et qu’ils ne connaissent pas la différence entre le traitement et la prière, je peux quand même prier. La prière moins personnelle, plus générale, est inspirée par le désir que d’autres voient leur existence s’améliorer. Dans cette lumière, je peux toujours affirmer l’amour de Dieu pour tous Ses enfants, en tout lieu.
On pourrait également se demander si la prière ne risque pas d’être « trop » simple. Suffit-il de s’écrier : « Mon Dieu, aide-moi ! », ou dois-je apprendre ou faire quelque chose de plus ? Eh bien, parfois un appel à l’aide suffit à produire la guérison. Cet appel montre que nous sommes conscients d’avoir besoin de Dieu. Dans sa première béatitude, Jésus dit : « Heureux ceux qui connaissent leur besoin de Dieu. Le royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5:3, d’après la version Worldwide English)
Si simple qu’il puisse paraître, un tel appel peut avoir de grandes conséquences. Même si je me tourne vers Dieu brièvement, mais sincèrement, je bénéficierai de Sa grâce. Même si mon concept de Dieu semble « faible » ou que je ne suis pas certain de mériter Sa sollicitude, je serai néanmoins réceptif à la lumière infinie du Christ et à sa puissance éternelle.
J’apprends à ne pas me décourager si la guérison complète ne survient pas après ma première déclaration de la vérité lors d’un traitement. Plutôt que de me condamner moi-même, c’est le moment de soumettre tout sens de volonté humaine à la volonté divine. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur Dieu, l’Amour même, et d’être davantage honnête, pur, aimant et patient. Je peux alors me reposer sur le fait que le Christ accomplit la guérison.
Dans le traitement en Science Chrétienne, le Christ accueille patient et praticien avec une tendresse et une compassion égales. Le doute et la crainte sont éliminés. La prière efficace est celle qui se fonde dès le début sur l’amour de Dieu pour Ses idées, et dans laquelle on reconnaît que cette sollicitude s’étend sans cesse à tous ceux qui sont en quête de guérison. Il s’agit de faire en sorte que la prière soit si simple et si limpide que l’on puisse ressentir concrètement la présence du Christ. Alors la guérison a lieu.
