Nous sommes allés vivre dans un nouveau pays, et nous avons inscrit nos filles à l’école du quartier, où elles ont dû apprendre une nouvelle langue. Même si c’était difficile, elles étaient heureuses et apprenaient vite.
Puis un jour, mes deux enfants sont rentrées de l’école en se plaignant d’un garçon et de ses copains, et de leur comportement pendant la récréation. Ces garçons jouaient à un jeu qu’ils appelaient « l’attrape-filles ». Mes filles ne comprenaient pas ce qu’ils essayaient de faire, mais elles étaient sûres d’une chose : cela ne leur plaisait pas. Les garçons se montraient trop agressifs : ils les tiraient, les poussaient et les « enfermaient ». J’y ai d’abord vu un simple malentendu culturel et linguistique, et j’ai engagé mes filles à se débrouiller et à se défendre toutes seules.
En allant à l’école le matin, nous parlions aussi d’aimer sans condition, de voir le bien chez les autres et de mettre en pratique la Règle d’or (voir Matthieu 7:12). Je leur ai demandé de chercher les bonnes choses que ce petit garçon et ses amis faisaient, puisque cette bonté indiquait leur nature purement bonne et inoffensive en tant qu’enfants de Dieu. Cela m’a paru normal d’encourager mes filles ainsi, car, toute ma vie, j’avais très souvent constaté que voir clairement la nature spirituelle d’une personne, à la ressemblance de Dieu, apporte une solution dans les situations difficiles.
Mes filles ont fait de gros efforts, mais ce jeu qui ne leur plaisait pas a continué. Elles se sentaient visées, parce qu’elles étaient les « nouvelles », et elles ont commencé à craindre d’aller en récréation.
J’en ai parlé aux enseignants. Ils n’étaient pas au courant de ce qui se passait et m’ont suggéré de m’adresser aux parents. Je n’avais pas cessé de prier, mais à présent, mes prières se faisaient plus insistantes. Je voulais aborder le problème de la bonne façon. L’histoire de Daniel dans la fosse aux lions m’a guidée (voir Daniel 6). Tout comme Daniel, qui avait été appelé à accomplir le dessein de Dieu et fut protégé, ces enfants étaient aussi en sécurité, parce que, chaque jour à l’école, ils servaient la raison d’être que Dieu leur avait donnée. J’ai prié pour savoir que Dieu avait créé chacun de ces enfants parfaits et purs, et qu’ils ne pouvaient donc pas se faire de mal, tout comme les lions ne pouvaient faire de mal à Daniel en raison de sa pureté.
Je ne priais pas depuis très longtemps dans ce sens, quand la mère du chef des garçons est venue me voir pour me dire que son fils lui avait décrit un nouveau jeu auquel il jouait avec ces filles qui venaient d’arriver à l’école. Comme ce jeu ne lui a pas paru être une bonne idée, elle lui a alors demandé si les filles l’appréciaient, et il lui a assuré que oui. Elle a eu la gentillesse de m’en parler. Je lui ai dit qu’en fait, mes filles n’aimaient pas du tout ce jeu. Quand elle a expliqué cela à son fils, il a écrit une lettre d’excuse et son comportement a changé.
La maman a invité mes filles à venir jouer chez elle avec son fils. Je me suis demandé si elles accepteraient l’invitation, mais elles ont décidé d’y aller. Cela m’a donné une bonne occasion de parler du pardon et de ce que Jésus avait enseigné sur l’importance de pardonner. Nous sommes allées chez lui, et les enfants se sont bien amusés ensemble. Cet incident remonte à plus d’un an maintenant, et ce petit garçon, ainsi que les autres, ont continué de jouer normalement avec mes enfants qui aiment de nouveau aller en récréation. (Si vous voulez lire le témoignage de ma fille, il se trouve ici.)
Chaque fois que je vois cette maman, je suis reconnaissante qu’elle ait eu le courage et l’humilité de me parler de la manière dont son fils traitait mes filles. Je suis aussi reconnaissante de ce que mes enfants apprennent à l’école du dimanche de la Science Chrétienne. Cette guérison nous a permis de mettre en pratique certaines vérités qu’elles apprennent chaque semaine et de démontrer les effets pratiques de la prière dans notre vie quotidienne.
Clementine Lue Clark
Coppet, Suisse
