Un matin, au début de la journée scolaire, une nouvelle élève est arrivée dans la classe. Elle s’appelait Rosie, elle était grande, elle avait la peau mate et les yeux gris. Comme Jack, avec ses cheveux roux et ses taches de rousseur, elle était différente de nous. Alors mes camarades et moi, on a commencé à se moquer d’elle.
Mais une personne n’a pas vu la même Rosie que nous : quand maman l’a aperçue, elle m’a dit qu’elle voyait sa beauté. Ça m’a vraiment étonnée ! Mais maman était artiste, aussi quand elle a parlé de beauté, je lui ai fait confiance.
Les commentaires de maman m’ont également réveillée. J’ai compris que j’avais besoin de regarder autrement, de voir plus loin que ce que je voyais avec les yeux. J’avais besoin de voir Rosie autrement, et puis de me voir moi-même au-trement – de nous voir toutes les deux spirituellement.
A l’école du dimanche de la Science Chrétienne, j’avais appris de nombreux versets bibliques qui m’ont mise sur la bonne voie. C’est pourquoi, quand j’ai prié en demandant à Dieu de m’aider, je n’ai pas été étonnée que le passage suivant me vienne à l’esprit avec un sens nouveau : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. » (I Corinthiens 13:11) Ce verset m’a fait voir que je devais être responsable de mes actes et prête à changer. Je pouvais mettre cela en pratique en écoutant ce que Dieu me disait au sujet des élèves de ma classe.
Après, j’ai pensé au Neuvième Commandement, qui dit qu’on ne doit pas porter de faux témoignages contre son prochain (voir Exode 20:16). Cela veut dire qu’il ne faut pas raconter de bêtises sur les gens. Mais est-ce que cela ne veut pas dire aussi qu’il ne faut pas se moquer des autres ? Les cheveux, les yeux, la couleur de la peau, la façon dont on marche ou dont on parle ne définissent pas ce que nous sommes réellement. En fait, nous sommes les enfants de Dieu, Ses idées. Nous ne sommes pas matériels, mais entièrement spirituels. C’est pourquoi ce sont les qualités telles que l’amour d’autrui, la gentillesse, la douceur et la joie qui nous définissent vraiment. On ne voit pas ses qualités avec les yeux, mais on peut les sentir en soi, car elles sont réelles, spirituelles et éternelles. Dieu en est la source, et Il les exprime individuellement dans chacune de Ses belles idées.
Porter un vrai témoignage, c’est voir les autres en tant qu’enfants bienveillants de Dieu. Ce que Dieu est, Ses enfants le sont par réflexion. L’enfant de la Vérité est donc honnête ; l’enfant de l’Amour est miséricordieux et généreux ; l’enfant de l’Ame exprime la beauté et la joie.
J’ai compris que je pouvais aider mes camarades de classe en remplaçant l’image superficielle que j’avais d’eux par les faits de l’Esprit. Cela me permettrait de les voir comme Dieu les voyait.
Mais est-ce que je ne devais pas me voir, moi-même, comme Dieu me voyait ? Je savais qu’il fallait que j’y parvienne aussi, mais je me sentais coupable d’avoir mal agi. Alors ce passage m’a encouragée et mis du baume au cœur : « La charité est… pleine de bonté. » (I Corinthiens 13:4). Ce verset m’a rappelé que Dieu m’a créée généreuse et affectueuse. Je reflétais donc la bonté ! Elle faisait partie de moi. Plus je me voyais ainsi, plus il m’était facile de bien me comporter.
Je me suis promise d’être désormais un vrai témoin. Que s’est-il passé ensuite ? J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai proposé à mes copines de voir Rosie d’une nouvelle façon. On s’est mises d’accord pour l’inviter à se joindre à nous à l’heure du déjeuner et durant la récréation. On a cessé d’être méchantes et on est devenues amies.
Quelle belle fin pour une histoire qui avait si mal commencé ! Cette année-là, non seulement j’ai appris à être plus gentille avec mes camarades de classe, mais j’ai aussi compris qu’il est important de ne pas se contenter de juger avec les yeux. Dieu nous aide à regarder autrement et à découvrir qui sont vraiment les autres.
Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Sentinel du 12 septembre 2016