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Ma contribution à la lutte contre le terrorisme

Du Héraut de la Science Chrétienne. Publié en ligne - 18 novembre 2015

Publié à l’origine dans le Christian Science Sentinel du 29 octobre 2001


Dans les années 80, je travaillais pour une compagnie européenne de porcelaines qui avait des boutiques sur trente bases militaires. La plupart étaient en Allemagne. Mon travail consistait à visiter et à contrôler régulièrement tous ces magasins. A l’époque, ce qui restait de la Fraction Armée rouge des terroristes du groupe Baader-Meinhof ainsi que d’autres cellules terroristes prenaient pour cible les bases américaines sur le sol allemand.

Un jour, alors que je m’apprêtais à quitter la base aérienne de Rhein-Main, les grilles se sont fermées et tout le monde a reçu l’ordre de rester exactement là où il était. Il venait d’y avoir un attentat terroriste meurtrier, et la base devait être sécurisée. 

J’ai pensé : « Je sais ce qu’est le terrorisme en général : c’est tout ce qui terrorise l’humanité ou la menace. » Au cours de ma réflexion, j’ai compris que le terrorisme ne concernait pas seulement la situation dans laquelle je me trouvais. Le terrorisme, c’est « tout » ce qui terrifie les gens et les transforme en victimes innocentes.

En attendant que la base soit sécurisée, j’ai eu largement le temps de réfléchir, et notamment à deux questions auxquelles je cherchais désespérément une réponse : Quelle est la cause du terrorisme ? Que puis-je faire à ce sujet ? Je me sentais particulièrement impuissante, frustrée et en colère. Je me suis tournée de tout mon cœur vers Dieu, qui est Amour, afin de trouver en Lui réconfort et inspiration. 

En priant, j’ai mieux compris que l’intelligence infinie de l’univers ne nous avait pas créés pour que nous soyons terroristes ou victimes de terroristes. Dieu nous aime tous tellement qu’Il nous a donné ce que la Bible appelle la « domination » sur toute la Création. Cette domination a un fondement spirituel. Cela ne signifie pas que nous gouvernons la terre, mais que nous pouvons avoir confiance en Dieu, qui prend soin de nous. Il n’a jamais été dit que Dieu faisait des exceptions ou qu’Il avait créé un pouvoir opposé susceptible de nous priver de notre domination.

Alors pourquoi me sentais-je si impuissante ? Je possède un livre de référence qui sonde en profondeur les aspects spirituels des enseignements des Ecritures : Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. Ce livre définit le diable, ou mal, comme étant l’« entendement mortel » (voir p. 292). Or tout ce qui est mortel mène à la destruction ou est destiné à mourir. Aussi je pense que l’« entendement mortel » désigne une sorte de pensée sans vie comme la haine, la peur, la vengeance ou la colère. 

Dieu est vraiment le seul pouvoir, et Il nous aime tous sans exception.

C’est ce genre de pensées qui est à la base des actes terroristes. Je me suis alors demandé si je n’étais pas moi-même en train de penser de cette façon. Chaque fois que je haïssais, que j’étais frustrée ou en colère, j’ajoutais ma pierre à ce processus de pensée qui engendrait le terrorisme. Je n’apportais pas la guérison, je ne contribuais pas à éradiquer le terrorisme. Au contraire, je renonçais à la domination, à l’amour, à la joie et à l’espérance que Dieu m’avait donnés, ainsi qu’à l’assurance de sa bonté et de sa puissance. En un sens, cette façon de penser ne différait pas de celle de la personne (ou des personnes) qui avait mené cette attaque.

J’ai alors compris qu’un terroriste n’avait pas le pouvoir de me priver de ma domination, et qu’il n’avait même pas celui de me faire peur. C’était en cédant à ces pensées de frustration que je lui donnais un tel pouvoir.

J’ai « vraiment » saisi un aspect nouveau de la mission de Jésus. Notre Maître est venu nous montrer que Dieu est toujours bon. Jésus n’a jamais été une victime, même en dépit des apparences. Il n’a jamais permis qu’on le prive de la domination que Dieu lui avait donnée. Il a surmonté chacun des obstacles dressés devant lui en exerçant ce pouvoir donné par Dieu.

La vie de Jésus fournit des exemples montrant comment nous pouvons tous conserver notre domination. L’exemple ultime en est le crucifiement, qu’on peut qualifier d’acte terroriste. Sur la croix, Jésus aurait été pleinement en droit de crier à ses persécuteurs : « Vous avez tort et méritez d’être punis pour votre acte. » Et pourtant, au lieu de maudire ses ennemis, il les bénit.

J’avais une leçon à en tirer, car je ne ressentais pas la moindre compassion face à cet attentat terroriste. J’avais, moi aussi, éprouvé la haine, la soif de vengeance et la colère ambiantes. Mais je chérissais précieusement le fait que Dieu était bon, qu’Il gouvernait toujours, et qu’Il me donnait de la force à ce moment même. J’ai senti tomber la crainte dans laquelle je me débattais depuis de nombreux mois, et j’ai été envahie d’un sentiment nouveau de liberté, de joie et, bien sûr, j’étais profondément reconnaissante envers Dieu. Au bout de plusieurs heures, le service de sécurité de la base a achevé son travail, et nous avons été autorisés à nous en aller.

A trois reprises, j’ai été évacuée, soit à pied soit en voiture, d’un bâtiment ou d’une base militaire. Mais chaque fois, j’ai gardé en moi la joie, la domination et la gratitude qui me viennent de Dieu, et j’ai pu conserver mon calme et contribuer à réconforter d’autres personnes durant ces moments-là.

Et puis il y a eu cet attentat à la bombe sur la base militaire de Francfort. Notre boutique était située dans l’un des bâtiments les plus proches du lieu de l’attentat. Je savais que tout le personnel de la boutique était présent, et que le magasin était rempli de clients, car je m’y étais rendue une heure plutôt. Dès que j’ai appris la nouvelle, j’ai appelé la boutique. Personne ne répondait. J’ai alors appelé chaque employé chez lui et laissé un message disant que je priais pour eux, et leur demandant de me rappeler dès que possible.

J’étais très reconnaissante ce jour-là en me rappelant les nombreuses fois où j’avais prié au sujet de la protection et où j’avais vraiment compris quel était le fondement de la protection divine. Au lieu de me sentir impuissante et de m’inquiéter pour les employés et les clients, je savais que Dieu était présent avec eux, qu’Il gouvernait avec autorité et les protégeait. J’ai gardé mon sang-froid et prié avec force, exerçant la domination que Dieu m’avait donnée pour penser et agir avec intelligence. 

J’ai entendu un jour cette belle citation : « Celui qui pardonne en premier est le vainqueur. » Le pardon libère la personne qui pardonne. Le pardon nous libère de la haine et du désir de vengeance... A la minute où l’on pardonne sincèrement, on se débarrasse de tout cela. On est tout simplement vainqueur.

Quelques heures plus tard, la gérante du magasin m’a appelée. Elle était saine et sauve, mais la bombe avait causé des dommages importants à la boutique et au bâtiment. Les fenêtres, les appareils d’éclairage, les lustres, les objets en cristal et la porcelaine dans la boutique avaient volé en éclats, remplissant l’air de verre brisé et de fumée. Malgré cela, les gens n’avaient que des coupures légères, et ils étaient un peu pris de nausée à cause de la fumée. Il n’y avait pas de blessures graves, ce dont nous nous sommes réjouies toutes les deux.

Puis la gérante m’a dit que les employés et elle-même donnaient leur démission immédiatement. Ils ne voulaient plus travailler sur une base militaire. Je le comprenais tout à fait, et je lui ai parlé en amie, non comme une patronne, de sa protection en Dieu. Sachant qu’elle était croyante, je lui ai expliqué quelque peu comment j’avais prié : avec l’idée que Dieu est bon, et que ceux qui prennent le parti du bien, celui de l’intégrité morale et spirituelle, ont tout pouvoir et sont en sécurité, contrairement aux terroristes. Je lui ai dit qu’ils n’avaient pas le pouvoir de la priver de sa domination spirituelle. Je l’ai suppliée, dans son propre intérêt, d’accepter de telles pensées et de ne pas céder à la terreur. Elle m’a remerciée, tout en maintenant sa décision de démissionner, ce que j’ai respecté.

Quelques jours plus tard, nous avons été autorisés à revenir sur la base pour évaluer les dommages et faire un peu de nettoyage. Lorsque je suis arrivée sur les lieux, je m’attendais à être seule, mais à ma grande surprise, j’ai eu le bonheur de constater que tout le personnel était présent. Ils avaient apporté de chez eux de la nourriture et du matériel de nettoyage, ainsi qu’une radiocassette, et nettoyaient les dégâts en chantant. 

Quand je leur ai demandé pourquoi ils étaient venus, la gérante m’a expliqué qu’elle avait bien réfléchi à ce que je lui avais dit, et qu’elle avait décidé de se tenir aux côtés de Dieu plutôt que de céder face au terrorisme. Elle avait fait part de sa décision à ses collègues, et tous avaient décidé de se ranger du côté de Dieu sans plus se laisser terroriser.

Le magasin a rouvert peu de temps après. C’est devenu l’une de nos meilleures boutiques. Ce jour-là, nous avons suivi à notre façon l’exemple de Jésus, et nous avons compris ce qu’il est venu nous montrer : Dieu est vraiment le seul pouvoir, et Il nous aime tous sans exception.

Des gens de toutes confessions priaient au sujet de ces attentats terroristes. Dans ce qui est apparu comme un coup de chance ou un tour inattendu des événements, les autorités ont découvert deux cellules terroristes parmi les plus importantes, en pleine préparation d’un attentat. Ils ont pu arrêter les principaux responsables.

J’ai entendu un jour cette belle citation : « Celui qui pardonne en premier est vainqueur. » Le pardon libère la personne qui pardonne. Le pardon nous libère de la haine et du désir de vengeance. Il nous libère de l’oppression qui accompagne la haine et l’absence de pardon. A la minute où l’on pardonne sincèrement, on se débarrasse de tout cela. On est tout simplement vainqueur.

Quand ont commencé les premiers attentats terroristes, je voulais que ces gens soient punis. Je pensais qu’ils méritaient ce qu’ils récoltaient à cause des souffrances qu’ils avaient causées. Mais mon point de vue a finalement changé. Bien sûr, il fallait que justice se fasse, et que ceux qui commettaient de tels actes soient incarcérés ; mais je n’avais plus de désir de vengeance. Ce nouveau point de vue a changé ma vie. Au cours de mes deux dernières années passées en Europe, il n’y a plus eu d’attentats terroristes sur les bases militaires. Quel bonheur !

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