La première fois que je me suis assis dans l’édifice original de L’Eglise Mère, j’ai été très ému. Parmi les différents rappels inspirés qu’on voit dans cet édifice et qui font écho au message intemporel du christianisme et de la Science Chrétienne, j’ai été particulièrement frappé, ce jour-là, il y a bien des années, par une citation de la Bible inscrite à l’arrière de la tribune, derrière les pupitres des lecteurs : « Quel Dieu est grand comme Dieu ? » (psaume 77:14)
Je me suis senti gagné par un profond sentiment d’humilité, mêlé de respect, d’admiration et de gratitude envers Dieu. Quand j’y repense aujourd’hui, je dirais que j’ai ressenti la totalité de Dieu : l’idée qu’il n’existe pas d’autre Entendement, que cet Entendement conçoit, dirige et gouverne toute la Création, que Dieu est infini, Amour divin, qu’Il répond à tous nos besoins, et que rien ne s’oppose à Son pouvoir plein d’amour. Je n’avais jamais ressenti la grandeur de Dieu avec une telle intensité, et je n’ai jamais oublié ce moment.
La grandeur de Dieu n’est en rien théorique. Elle ne doit pas non plus faire peur ni être révérée de loin. Le Dieu que Christ Jésus appelait « notre Père » est un Dieu bien réel, aimant et accessible, qui nourrit, soutient et guérit chacun de nous ; c’est un Dieu que l’on peut comprendre et aimer, à qui on peut obéir et sur qui on peut compter. Le pouvoir de guérison de Dieu et Son accessibilité ont été prouvés dans la guérison de la maladie, des blessures et de la douleur, comme l’ont vérifié en Science Chrétienne un grand nombre d’entre nous en s’appuyant sur Dieu pour guérir.
Les défis actuels auxquels font face les individus et l’humanité en général, montrent que nous avons constamment besoin d’apprendre à mieux connaître la grandeur de Dieu, et ils nous en offrent constamment l’occasion. L’harmonie dans notre existence, et même dans le monde, dépend étroitement de ce que nous savons ou ignorons au sujet de Dieu. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit à ce propos : « C’est notre ignorance concernant Dieu, le Principe divin, qui produit l’apparente discordance, et la vraie compréhension de Dieu rétablit l’harmonie. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 390)
Tant de choses dans ce monde contredisent la réalité de la suprématie et de la totalité de Dieu ! L’entendement charnel, toujours opposé à Dieu, affirme – parfois avec une agressivité déroutante – que c’est la matière et non l’Esprit qui gouverne, qu’il existe une présence et un pouvoir malfaisants, une réalité matérielle discordante, qui l’emporte sur la suprématie du bien. Ces témoignages physiques paraissent terriblement réels aux sens matériels, et c’est pourquoi nos prières sont si nécessaires.
L’entendement charnel, ou entendement mortel, est toujours un menteur et un mensonge, comme l’explique clairement Jésus (voir Jean 8:44). La prière nous permet d’appliquer aux maux du monde notre compréhension croissante de Dieu, de façon à ce que la lumière de la Vérité puisse atténuer de plus en plus les mensonges du mal jusqu’à les dissiper. Dans le sanctuaire de la prière et de la compréhension spirituelle, nous parvenons à fermer la porte aux sens matériels et nous avons la preuve de la suprématie de l’Esprit, l’Amour divin.
Grâce à la prière, nous avons la possibilité de contribuer par exemple à faire reculer la maladie et la haine, qui sont deux menaces actuelles pour le bien-être de l’humanité.
De par sa nature même, l’Esprit est pur et harmonieux. Chaque molécule dans l’infinitude de l’Esprit est à la fois spirituelle et bonne. La perfection de l’Esprit s’exprime dans son image, l’homme, c’est-à-dire le moi réel de chacun de nous. Tout ce qui a jamais été produit dans la totalité de l’Esprit est une idée de l’Esprit. La maladie n’a donc jamais existé dans l’Esprit ni dans sa création. La maladie n’a ni provenance, ni cause, ni origine ; elle n’a pas de début, rien qui puisse la produire ; elle n’a ni substance, ni durée, ni évolution, ni forme, ni intelligence, ni loi pour la soutenir ou la perpétuer. L’Esprit gouverne éternellement au moyen de la loi de l’Esprit, laquelle produit l’harmonie, la pureté et la bonté qui se manifestent en l’homme.
Nos prières sont comme des fenêtres qui laissent pénétrer la lumière de l’Esprit dans la conscience humaine. La perception de la totalité de l’Esprit rend la pensée réceptive à la loi de l’Esprit, laquelle n’a de cesse de maintenir l’harmonie de l’homme. Cette loi divine atteint chaque conscience humaine, dissout la crainte et toute pensée qui produit la maladie, faisant ainsi disparaître l’illusion même de la maladie.
La totalité de l’Amour divin révèle l’irréalité de la haine dont le néant est alors de mieux en mieux discerné. N’ayant aucune place dans l’Amour divin, la haine n’a aucune place dans l’ordre divin de l’être ; elle n’a donc aucun fondement légitime sur lequel s’affirmer. L’Amour divin manifeste sans cesse l’amour dans toute sa création, dans ses idées spirituelles qui constituent l’identité véritable de chacun de nous. Sous la loi de l’Amour, s’exprime l’amour et l’amour seul, si bien qu’il est impossible d’avoir ne serait-ce que conscience de la haine dans la totalité de l’Amour.
La présence et le pouvoir de l’Amour divin parlent avec tendresse à la conscience humaine, neutralisant l’attirance agressive vers la haine. La présence de l’Amour éveille les hommes à leur véritable individualité en tant qu’enfants de l’Amour. Le résultat est que le cruel et impitoyable visage de la haine se lézarde, montre ses failles, perd son attrait et finit par se briser et disparaître, au bénéfice d’individus qui sont davantage mus par l’amour de leur prochain.
Une merveilleuse récompense nous attend lorsque nous prions avec une ferveur renouvelée pour comprendre, accepter et prouver la grandeur de notre Dieu toujours présent. Dieu n’est pas le Dieu de quelques-uns seulement ; Il ne privilégie pas certains par rapport à d’autres. Il est le Dieu de tous, un Dieu éternellement proche qui répond à nos besoins et exauce nos prières.
Mary Baker Eddy écrit : « A mesure que nous nous élevons au-dessus de ce qui paraît être les brumes des sens, nous voyons plus clairement que tout l’hommage du cœur revient à Dieu. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 107) La suprématie de Dieu est à jamais établie en raison de Sa totalité. A travers l’amour pour Dieu dont témoignent nos prières, ainsi que par notre soumission sincère et nos guérisons, nous contribuons à mettre en lumière le règne de l’harmonie divine sur la terre.