Dans Ecrits divers, Mary Baker Eddy écrit sous le titre « Amour » : « Quel mot ! Il m’inspire un profond respect. Sur quelle infinité de mondes il s’étend et règne souverainement ! le primordial, l’incomparable, l’infini Tout du bien, le seul Dieu, c’est l’Amour. » (p. 249)
Pour le sens humain, l’Amour est un miracle. Pour lui-même, l’Amour est fondamentalement naturel. Il est divin : parfait, complet en soi, éternel, invariable, incapable de discorde, de frustration, d’inconstance et d’instabilité.
L’Amour est incorporel, il est dénué de caractéristiques physiques et de sens personnel. Il est suprême car il est le seul et l’Unique dans sa gloire et sa majesté. Il est infini, illimité, incommensurable, libre. L’Amour révèle la nature et l’essence de Dieu, d’où son pouvoir, sa présence, son intuitivité. L’Amour ne dérive que de lui-même ; il enveloppe son objet en son sein comme la manifestation directe de son être, car il inclut tout, englobe tout. Il est incomparable car il n’a ni égal, ni adversaire, ni rival – « le seul Dieu, c’est l’Amour ». D’où la pureté de l’Amour, la force de l’Amour, la joie de l’Amour. L’Amour ne dépend que de lui-même, ne connaît que lui-même, ne croit que lui-même, n’est que lui-même. Il aime car il est Amour. Il n’y a rien au-delà de l’Amour, lequel n’a pas de limites. L’Amour n’a ni attirances ni rejets. Il n’a pas de préférés. Il est tout simplement Un.
« Le primordial, l’incomparable, l’infini Tout du bien, le seul Dieu, c’est l’Amour. » La haine, la crainte, l’émotivité, la sensualité, la luxure, la rivalité, l’égoïsme, la cruauté et l’égotisme de ce qu’on appelle à tort « amour », sont donc les contraires supposés de l’Amour, de sa pureté, de son altruisme et de sa constance.
Dans ce même article où elle définit l’amour qui reflète le divin, Mary Baker Eddy explique ce qu’elle exige de l’amour, les sacrifices et les grandes œuvres qui doivent en résulter, car l’amour n’est pas une abstraction, mais la bonté active et puissante. Il n’existe pas de bonté passive, d’amour statique. L’Amour est Vie ; il est action, vitalité, pouvoir, on doit le ressentir et le vivre, ne pas se contenter d’en parler.
Mais de quels sacrifices s’agit-il ? Que nous est-il demandé de déposer sur l’autel ? A première vue, on pourrait penser que cela implique d’apporter ses peurs et ses ambitions erronées, ce qu’on aime et ce qu’on déteste, ses espoirs et ses désirs humains les plus chers, et de les déposer sur l’autel de la Science pour y être brûlés et éliminés. Or, la Science exige un sacrifice plus important.
Les Israélites sacrifiaient un agneau sans défaut. Ils n’apportaient pas leurs vieux moutons malades et décrépits pour s’en débarrasser, gardant pour eux les beaux agneaux prometteurs. Non ! Ce qu’ils apportaient à l’autel n’était rien de moins que l’agneau parfait. C’est pourquoi, lorsque le ministère de Jésus déchargea les disciples de l’obligation de suivre les rites judaïques, notre Maître devint pour eux l’Agneau de Dieu. Son renoncement total à tout moi en dehors de Dieu établit sa pureté et son innocence. Sa démonstration inégalée de la Vie représenta le sacrifice. Son sacrifice ne fut pas une soumission à la mort, mais un triomphe sur la mort. Ce sacrifice ôta les péchés du monde, car il réfutait toute prétention de vie dans la matière. Ce fut la démonstration que fit Jésus de son union avec Dieu, de l’existence de l’unique Ego – démonstration que nous devons tous faire –la preuve qu’il apporta de la véracité de sa déclaration (Jean 10:30) : « Moi et le Père nous sommes un. » Ce sacrifice fut la preuve suprême qu’il donna de l’Amour.
La Science Chrétienne démontre que l’Amour est un Principe divin et universel. Le fil conducteur de l’Ancien Testament est la justice et l’équité de Dieu, entrecoupé de versets comme celui-ci : « Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. » (Jérémie 31:3) Cependant, le Dieu de l’Ancien Testament est un Dieu qui punit, alors que le Nouveau Testament, en grande partie centré sur la vie de notre Maître, révèle que Dieu est Amour. L’apôtre Jacques décrit Dieu comme Celui en qui il n’y a ni changement ni ombre de variation, donc comme un Principe.
Le monde a cruellement besoin de comprendre que l’Amour est Principe. Ce n’est pas en partant de la croyance à des races multiples et en essayant de les unifier que l’on parviendra à l’égalité. L’Amour ne part pas d’une quantité multiple pour en faire une unité ; il part de l’Unité et s’exprime dans un tout harmonieux, de façon infinie et indivisible. Dans cette Unité, il n’y a ni supériorité ni infériorité, car l’Amour réfléchit sa propre perfection et sa propre excellence selon une variété infinie de formes, de contours et de couleurs. C’est pourquoi, en démontrant l’Amour en tant que Principe, la Science Chrétienne seule détient la solution aux problèmes du monde.
Selon le raisonnement matérialiste, chaque chose est divisée en parties, et l’humain s’efforce de réunir ces parties en un tout harmonieux. L’humanité est divisée en milliards de personnes, fragments conscients de leur propre importance ; les hommes sont divisés en races, les races en nations ; et fragments, races, nations, tous sont en guerre les uns avec les autres, luttant pour des intérêts personnels et la survie du plus fort.
Dans la Science tout est « un ». Dieu est le point de départ, et Dieu est Un. Il exprime donc Son unicité, Il manifeste Sa propre perfection, Il constitue Sa propre individualité infinie, et s’identifie par des formes innombrables de beauté et de bonté. L’identité est la multiplicité des formes par lesquelles s’identifie l’unique Ego ou individualité infinie. Il n’y a pas de difformité dans les formes de l’Esprit. Il n’y a pas d’infériorité là où règne le Principe.
Tous les problèmes humains, ceux des individus, des races et des nations, ne peuvent être résolus qu’en partant de Dieu. Ces problèmes doivent être résolus métaphysiquement. Ils n’ont pas de solution matérielle. Comprenant ce point, le scientiste chrétien reconnaît l’importance de la prière et du travail métaphysique quotidiens pour le monde. Il sait qu’il n’existe pas de scientiste chrétien insignifiant, car la Science Chrétienne est elle-même de la plus haute importance. Etre un vrai scientiste chrétien, voilà la plus grande mission sur terre. Cela implique de ne plus se fier à la matière, de surveiller chacune de ses pensées et d’établir ainsi son intégrité spirituelle, son innocence, afin de se présenter, à son tour, en sacrifice sur l’autel de l’Amour. Cela signifie fonder sa vie sur l’Amour qui est Esprit.
On ne peut comprendre la Science que sur la base de l’unique Ego, non pas un Ego entouré de milliards de petits ego qui le reflètent, mais un seul Ego se réfléchissant dans des formes spirituelles innombrables, tout en demeurant éternellement l’unique Ego. Selon le concept humain, la famille est une cellule composée de nombreux ego – le père, la mère et les enfants ayant chacun un ego qui lui est propre – alors que la Science révèle un seul Ego en tant que Père, Mère, Fils.
Cette compréhension brise le rêve mortel de sensation matérielle et de vie dans la matière, et élève le concept de beauté terrestre au niveau de l’Esprit. Elle nous met à même de discerner l’univers créé par l’Amour. Dans son Message de 1902 à L’Eglise Mère, Mary Baker Eddy écrit : « Le préfixe latin omni signifie tout ; donc les termes omnipotence, omniprésence, omniscience veulent dire toute-puissance, toute-présence, toute-science. Utilisez ces mots pour définir Dieu et il ne reste rien à la conscience si ce n’est l’Amour, sans commencement et sans fin, l’éternel Je suis, le Tout, en dehors duquel rien d’autre n’existe. » (p. 7)
La présence éternelle de l’Amour ! Quelle que soit l’apparence, on ne peut jamais se soustraire à l’Amour, le Je suis, la présence opérante, le pouvoir irrésistible, l’infini tout de l’être ! Partout où se trouve l’Amour, il y a le Christ, car le Christ est la manifestation de l’Amour, qui vient à l’humanité avec la guérison sous ses ailes. De plus, le Christ est la preuve immédiate de la présence de l’Amour qui épanche la grandeur de son caractère inépuisable, l’Amour qui bénit avec une infinie tendresse, l’Amour qui constitue le tout même de l’être. Jésus démontra le Christ. Il était le concept corporel humain le plus élevé du Christ, de cet homme parfait ou idée divine de l’Amour. Son origine était l’Amour, sa Vie était l’Amour, son être même était l’Amour.
Dans Ecrits divers, Mary Baker Eddy déclare : « La loi de l’Amour dit : “Que Ta volonté soit faite et non la mienne”, et la Science Chrétienne prouve que la volonté humaine disparaît dans la volonté divine ; et l’Amour, le Christ immaculé, est le rémunérateur. » (p. 212) La volonté humaine prétend qu’elle est créatrice, et que chaque mortel est son produit. La Science fait taire la volonté humaine. Quand « la volonté humaine disparaît dans la volonté divine » et que « l’Amour, le Christ immaculé, est le rémunérateur », il n’y a ni vide, ni espoir vain, ni promesse inaccomplie. L’idée de Dieu ne tire pas son origine de la volonté humaine ; elle ne connaît pas le processus conception-naissance-maturité-décrépitude. D’éternité en éternité, l’idée de l’Amour, l’homme, est pleinement épanouie, en sécurité et complète dans l’Entendement de l’Amour, car l’homme est la pleine expression de Dieu.
Jésus, notre Guide, n’a jamais manqué d’affirmer sa véritable identité. Il n’était pas le produit de la volonté humaine ; il reconnaissait que son identité était l’idée divine, ce qu’il est de notre devoir de reconnaître aussi. Il fit allusion à son statut spirituel quand il déclara : « Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » (Jean 3:13) C’est pourquoi la volonté humaine ne pouvait pas modeler sa destinée. Il dit aussi : « Je sais d’où je suis venu et où je vais. » (Jean 8:14) Jésus prouva que l’homme est immortel et qu’il demeure pour toujours dans le ciel. Il prouva en toutes circonstances que la gloire du Christ est présente et démontrable.
Jésus savait que l’Ego est Entendement. Quand il affirma : « Moi et le Père nous sommes un », il ne parlait pas de deux entités, « moi » et « mon Père », comme ce serait le cas d’un point de vue humain. Ne soulignait-il pas le fait que le Moi est le Père ? Et que l’Esprit, le Principe divin et son idée, est l’Ego immortel, illimité, ou individualité infinie, se reflétant et s’identifiant éternellement ? Il prouva que, dans toute la création de Dieu, la conservation de l’individualité est aussi inévitable que celle de l’Entendement. L’une ne peut pas plus se perdre que l’autre.
Jésus était si radical dans son obéissance au Principe et dans sa confiance en Dieu, que sa vie si pleine d’Amour passait pour de la haine aux yeux de l’entendement charnel. Sa réprobation du mal était sans concession. En tant que scientistes chrétiens, nous devons suivre son exemple. Toutefois, la réprimande scientifique de l’erreur ne consiste pas en une personne qui en blâme d’autres. C’est l’action du Christ, l’opération impersonnelle du Principe divin, l’Amour, qui détruit l’erreur. Reflétant spontanément l’Amour, Jésus guérissait sans effort et instantanément. Seule la spiritualité qui a son essence dans l’Amour peut découvrir l’erreur et vaincre les maux de la matière.
L’Amour ne connaît pas le temps. Les fleurs de l’Amour ne se fanent jamais. Elles vivent et s’épanouissent dans la gloire intemporelle de l’éternité. Les meurtrissures de la négligence et les cicatrices de la haine disparaissent au contact de l’Amour. Dans l’Amour, tout être est permanent et immortel. L’Amour ne voit que sa propre beauté, sa fraîcheur et sa sainteté.
Tout ce qui semble mortel demeure dans l’illusion du temps, et la mort en est la croyance extrême. Pourtant le Révélateur prévit le jour où il n’y aurait plus de temps (voir Apocalypse 10:5, 6). Selon l’entendement mortel, nous sommes tous les jouets du temps : nous sommes nés à une certaine date, nous mourons à une autre, et notre vie est rythmée, jour après jour, année après année, non par le Principe mais par le temps. Toute histoire est contenue dans les cellules du temps. Selon la croyance humaine, il faut du temps pour guérir, du temps pour acquérir de l’expérience et de la sagesse, du temps pour progresser. Mais qu’est-ce que le temps ? N’est-ce pas la conception limitée que l’entendement mortel a de l’éternité ? Jésus déclara : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. » (Jean 4:35) Il soulignait ainsi le caractère immédiat de l’Amour. Son concept absolu de l’Amour démontra la Vie éternelle.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que notre Leader ait déclaré que « le primordial, l’incomparable, l’infini Tout du bien, le seul Dieu, c’est l’Amour ».