En examinant la croix et la couronne, l’emblème familier et très aimé de la Science Chrétienne dont le sceau indique l’authenticité des ouvrages de la Science Chrétienne, on est frappé par l’aspect particulier de la couronne. On s’aperçoit qu’elle est l’opposé d’une couronne d’épines ; c’est plutôt une couronne de pouvoir et d’autorité, de triomphe et de joie. La croix ne symboliserait-elle pas les voies du sens matériel, du rêve et de la souffrance humaines, et la couronne, la réalité de la Vérité et de l’Amour ? Nous avons besoin de garder clairement à la pensée que la couronne n’est pas matérielle. C’est la couronne de l’Esprit, signifiant la joie et la compréhension spirituelles. Lorsque nous suivons le chemin de la couronne, la croix disparaît, éliminée de la conscience.
A la page 350 d’Ecrits Divers, Mary Baker Eddy écrit : « Dans la pratique mentale, je n’émets aucun argument et n’en fais employer aucun qui puisse livrer les hommes à la souffrance. » Donc la voie de la croix n’est pas la voie de l’Amour, du Principe divin. C’est le chemin du rêve matériel, et ce rêve éveillé, comme le rêve du sommeil, n’a ni « moi » ni « ego » grâce auquel il puisse être identifié. C’est toujours un rêve se désignant lui-même comme celui qui rêve. Pourtant ce rêve semble parfois nous hypnotiser à tel point que nous le revendiquons et lui donnons une individualité portant la croix de la souffrance, de la croyance à une séparation d’avec le bien, qui est Dieu. Toutefois, par la couronne de la compréhension spirituelle, on trouve sa vraie individualité dans l’Esprit, et la croix disparaî t alors dans le néant. On trouve une très belle illustration de cette disparition de la croix dans le poème de notre Leader « Christ and Christmas » (Le Christ et Noël).
Dans l’un de ses poèmes les plus prisés, « Christ, mon refuge », Mary Baker Eddy écrit : « J’embrasse la croix et m’éveille à la connaissance d’un monde plus lumineux. » (traduction littérale)
Que veut dire « embrasser la croix » ? Cela ne signifierait-il pas que nous devons voir en l’erreur que représente la croix un défi à notre compréhension de la vérité de l’être qui est l’expression constante et ininterrompue de l’Entendement divin ? une occasion de démontrer la présence et le pouvoir de l’Amour divin et d’être son reflet sans défaut ? N’est-ce pas ce que Jésus voulait dire lorsqu’il ordonna à ses disciples de prendre la croix et de le suivre ? Pour faire cela, le disciple doit être entièrement convaincu de la vérité qu’il déclare et de son omnipotence, de sa loi infaillible. Il doit faire intelligemment et constamment confiance à cette loi et à son activité ininterrompue, qui opère sans être contrecarrée par de faux concepts matériels.
Une femme, qui portait, selon la croyance matérielle, la croix d’un problème physique, dit au praticien auquel elle avait demandé de l’aide : « Bien sûr, je veux être guérie physiquement, mais pas avant d’avoir tiré de cette expérience toutes les leçons qu’elle doit m’enseigner. » Ce désir d’embrasser la croix, d’apprendre les leçons de la Vérité, produisit inévitablement une guérison mentale et physique rapide. Ne fut-ce pas également l’attitude mentale de Jacob lorsqu’il lutta avec l’ange et dit : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni » (Genèse 32:26) ?
En apprenant ainsi à embrasser la croix, on cesse de la craindre, de lui en vouloir ou de s’en plaindre. On entreprend plutôt, avec diligence et succès, l’apprentissage de ce qui est vrai au sujet de son extrême opposé. On apprend que la croix n’est jamais une difficulté matérielle ou physique exigeant un remède matériel ou physique, mais, plus exactement, une déformation de la pensée qui doit être corrigée mentalement. On découvre les merveilles de la Science Chrétienne, les vérités radieuses de l’être réel. On apprend à remplacer chaque trait de caractère dissemblable à Dieu par les qualités-Christ de l’Entendement divin. On apprend à aimer, au lieu d’haïr ou de craindre, à être reconnaissant plutôt que d’être plein de ressentiment, à repousser les faussetés que sont la critique, le blâme, l’impatience, la volonté personnelle, le découragement. Le découragement a été défini par quelqu’un en tant que « volonté personnelle déçue ». On doit alors apprendre à renoncer à la volonté personnelle, qu’elle semble bonne ou mauvaise, et à s’attendre à la volonté de Dieu, qui est toujours bonne et opère en notre faveur. On apprend à remplacer les luttes intellectuelles par l’humilité scientifique, à porter la couronne de l’unité, plutôt que la croix de la séparation. Embrasser la croix avec compréhension, c’est couronner la croix par la démonstration et « s’éveiller à la connaissance d’un monde plus lumineux ».
On doit apprendre à mettre une couronne sur chaque croix, dans quelque situation où cette dernière semble apparaître et quelle que soit la hauteur qu’il faut atteindre pour y parvenir. Il peut s’agir d’une croix représentant la fausse théologie, des enseignements erronés concernant Dieu et l’homme, présentant un Dieu inconséquent qui connaît et permet l’existence à la fois du bien et du mal, et l’homme soumis à ces pouvoirs en conflit ; un Dieu composé d’Esprit et de matière, et ainsi continuellement divisé contre Lui-même. Là se trouve vraiment l’occasion de placer sur cette croix, où qu’elle se trouve, la couronne resplendissante de l’enseignement de Jésus-Christ affirmant que Dieu est unique et éternellement bon : un Dieu de vie qui ne connaît pas la mort, un Dieu qui ne connaît ni peur ni haine mais un Dieu d’amour, ordonnant, dans Sa toute-puissance, l’amour pour Sa création. Efforçons-nous donc avec ferveur de couronner chaque croix représentant l’ignorance, la bigoterie, l’intolérance et le despotisme ecclésiastique, du diadème éclatant de la compréhension spirituelle, la Vérité omnipotente.
Notre prochain paraît-il porter une croix ? Hâtons-nous de la couronner de l’Amour reflété, en préservant notre conscience de l’ombre que jette la croix. Cette couronne éclairée par l’Amour l’aidera assurément sur son chemin. Bien que nous ne puissions lui donner un traitement spécifique sans son consentement, c’est notre privilège, ou mieux, notre devoir sacré, de placer, dans notre propre pensée, la couronne d’allégresse sur cette croix, la compréhension de son irréalité. Nous avons le privilège de connaître l’amour universel du Père, qui n’afflige pas Ses enfants, mais les maintient toujours dans la lumière et la loi de l’Amour et de l’harmonie. Nous avons le privilège de savoir qu’il n’existe rien qui puisse résister ou qui soit en train de résister à cette loi de l’Amour. Nous pouvons alors, dans la joie et la paix, confier notre prochain à cette loi de l’Amour, conscients qu’elle lui révélera la vérité de son être et l’irréalité de la croix qu’il semble porter. Nous n’omettrons pas de lui manifester en même temps cette bienveillance humaine qui révèle l’Amour se reflétant dans l’amour. Cela n’est-il pas l’accomplissement du commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ?
Peu importe donc combien pesante peut sembler la croix ou combien de temps on semble l’avoir portée ; on doit garder à l’esprit le diadème qui couronne maintenant même chacun de nos pas de vues nouvelles et claires de la réalité. Grâce à cette compréhension spirituelle révélatrice, nous trouvons la couronne du pouvoir et de la domination, et nous nous réjouissons en notre être réel, reflet de la gloire de l’être spirituel et pur de Dieu, éternellement libre du poids de toute croix ou couronne matérielles.