L’Evangile selon Jean décrit la guérison d’un paralytique qui se tenait au bord de la piscine de Béthesda depuis 38 ans (voir Jean 5:1-9). D’autres malades attendaient avec lui le moment où un ange viendrait agiter l’eau de la piscine, car ils croyaient que « celui qui y descendait le premier après que l’eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie ».
Mais pourquoi seul le premier à entrer dans la piscine était-il guéri ? La santé et le bonheur sont-ils le privilège d’un petit nombre ou les bienfaits sont-ils accessibles à tous ?
Un peu plus loin dans le récit, on lit que Jésus demanda à l’homme : « Veux-tu être guéri ? » Ce à quoi celui-ci répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Cet homme voulait être guéri, bien sûr ! Mais ce dialogue suggère que Jésus avait perçu sa réceptivité au fait que la santé dépendait de Dieu et non du hasard ou des circonstances humaines. Jésus vit qu’il pourrait réveiller en lui la confiance dans les possibilités illimitées de Dieu. L’homme put ainsi obéir aussitôt au commandement de Jésus : « Lève-toi… prends ton lit, et marche. »
La santé et la bonté résultent de l’amour de Dieu et constituent un droit inaliénable pour tous Ses enfants, maintenant même.
Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy donne cette explication : « Que Dieu rende l’homme malade et lui laisse ensuite le soin de se guérir lui-même n’est pas en accord avec la bonté de Sa nature ; il est absurde de supposer que la matière puisse à la fois causer et guérir la maladie, ou que l’Esprit, Dieu, produise la maladie et s’en remette à la matière pour y remédier. » (p. 208) Croire à la réalité de la maladie et du mal ou imaginer que Dieu fait dépendre la santé ou le bonheur de certains facteurs, comme le temps, n’est pas conforme à Sa nature, Lui qui est l’Amour toujours présent. Dieu aime Sa création d’un amour égal et infini, à tel point qu’Il nous a tous créés parfaits, à Son image et à Sa ressemblance. Il gouverne tout être et toutes choses avec bonté. Lorsque Jésus guérit l’homme à la piscine de Béthesda, il prouva que la santé et la bonté résultent de l’amour de Dieu et constituent un droit inaliénable pour tous Ses enfants, maintenant même.
En réfléchissant à ce sujet, je me suis rendu compte que nous remettons à plus tard la guérison chaque fois que nous épinglons nos espoirs sur des facteurs humains comme la chance, les occasions ou la volonté humaine. Le bien fait partie de notre être parce que nous sommes « un »
avec Dieu.
Lorsqu’on reconnaît que la bonté divine est un droit inaliénable, car Dieu est le bien omnipotent et omniprésent, on comprend qu’il n’est pas nécessaire de « descendre dans la piscine » pour obtenir une guérison ou résoudre un problème.
Au cours de ma carrière de danseuse, j’ai rencontré bien des obstacles. Les mêmes arguments revenaient sans cesse : on n’apprécie pas l’art au Brésil ; les offres d’emploi dans le milieu artistique sont peu nombreuses ; il est indispensable de connaître des gens influents pour obtenir un travail dans le petit nombre de productions chorégraphiques qui voient le jour dans cette ville ; les personnes issues d’une famille aisée ont accès à de meilleures formations, et ce sont donc elles qui sont sélectionnées lors des auditions. Face à une telle compétition, j’ai fini par envisager de changer de métier.
Cependant, mon amour de la danse et la joie que j’éprouvais à me consacrer à une si belle activité m’ont poussée à m’accrocher. A force de volonté, j’ai remporté quelques contrats, mais j’ai aussi connu de graves problèmes financiers. A un moment, d’autres problèmes sont venus s’ajouter. J’ai dû m’occuper de ma mère qui était invalide, puis qui est décédée ; j’ai vécu une rupture sentimentale qui m’a beaucoup affectée, et puis j’ai perdu mon travail – tout cela sur une période de deux ans. Malgré mon grand amour de la danse, je n’avais personne pour « me jeter dans la piscine ». En d’autres termes, je ne pouvais compter sur aucun soutien humain pour poursuivre mon rêve.
Le bien fait partie de notre être parce que nous sommes « un » avec Dieu.
Mais en priant, j’ai compris qu’il me fallait m’en remettre entièrement aux directives de Dieu, reconnaître qu’Il est à l’origine de mes ressources et être certaine que je serais guidée vers une activité qui m’apporterait une rémunération suffisante. J’étais également prête à apprendre tout ce qui me serait utile, sans plus faire dépendre mon bonheur d’une profession particulière.
Grâce à cette nouvelle façon de voir les choses, je me suis découvert un talent d’écriture et j’ai pu aider ma sœur, qui est actrice et qui souhaitait créer une organisation pour la production de sketchs de théâtre et de petits spectacles destinés à des événements d’entreprise. Ressentant le besoin de consolider ma formation d’actrice, je me suis inscrite à un cours d’art dramatique dans une école publique, ce qui a amélioré la qualité de mon travail. Notre activité a pris de l’ampleur, et nous organisons à présent des événements culturels plus importants.
Aujourd’hui, je sais que l’activité artistique n’est pas un parcours rempli d’obstacles, où seuls quelques-uns seraient admis dans la « piscine ». Comme toute activité juste, c’est une expression de l’Ame divine qui procure beaucoup de joie et répond à tous nos besoins.
L’épanouissement, le bonheur et la santé ne sont pas l’apanage d’un petit nombre, mais un droit que Dieu accorde constamment à tous Ses enfants.