Vous avez peut-être connu la situation suivante : vous êtes assis dans un avion, ceinture bouclée, attendant de pouvoir enfin décoller. Soudain, de petits écrans descendent du plafond et une hôtesse vous explique les mesures de sécurité à prendre en cas d’urgence. Par le passé, chaque fois que j’entendais l’instruction formelle de mettre d’abord soi-même son masque à oxygène avant d’aider quelqu’un d’autre, j’étais choquée.
Et puis lors d’un vol récent, juste avant qu’il soit question du masque à oxygène, le commandement biblique d’aimer son prochain comme soi-même (voir Lévitique 19:18 et Matthieu 19:19) m’est venu à l’esprit. Je me suis soudain rendu compte que jusqu’à ce moment-là, j’avais toujours vu dans cet impératif l’obligation d’aider d’abord mon prochain. Comme si tout autre comportement n’était pas une expression d’amour ! Mais est-ce vraiment le cas ?
Je me suis alors souvenue d’un problème de santé que j’avais connu il y a quelque temps. Très accaparée par mon travail, j’avais négligé mes propres besoins et la qualité de mes pensées. Je me sentais faible et j’avais de violents maux de tête. Durant cette période agitée, j’accordais la priorité à tout ce qui concernait mon prochain. Ma prière quotidienne était davantage centrée sur les activités qui m’attendaient dans la journée que sur l’approfondissement du lien qui m’unit à Dieu. Qu’en était-il de mes propres mesures de sécurité ? En prêtant plus d’attention, dans mes prières, à ma propre situation et en retrouvant l’assurance que mon lien à Dieu était absolument intact, j’ai été très vite guérie et j’ai pu me consacrer librement et avec entrain à mes activités.
Les mesures de sécurité sont censées prévenir les dommages et nous aider, en cas d’urgence, à garder le calme et à agir de façon pragmatique, afin de contribuer à la solution du problème. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy regroupe en quelques pages une série d’instructions pour accomplir des guérisons. Ce livre contient aussi des directives concernant nos vraies priorités : « L’amour pour Dieu et pour l’homme est le vrai mobile à la fois pour guérir et pour enseigner. » (p. 454) Cet énoncé m’a aidée à avoir un seul point de départ correct d’où tirer toutes mes conclusions : Dieu ! Ainsi je commence par reconnaître Sa présence et par devenir consciente de Son amour pour moi, Son enfant. C’est à travers l’amour de Dieu à mon égard que je peux m’apprécier, prendre soin de moi et être patiente avec moi-même. Sur cette base, je peux être utile à mon prochain car je sais que les autres et moi-même sommes un dans cet Amour divin.
Tout ce que nous faisons vient de notre seule et unique source divine.
Tandis que toutes ces pensées me venaient à l’esprit, j’ai peu à peu compris pourquoi il était important que ce soit moi qui mette d’abord le masque à oxygène. Ce n’est que dans le calme et la certitude d’être déjà pourvue et entourée de tout ce dont j’ai besoin pour me sentir en sécurité – protégée et en paix – que je peux contribuer avec efficacité à la sécurité d’autrui. Je peux alors témoigner, par un comportement rationnel et équilibré, du fait que tout sentiment d’insécurité se dissout dans son néant naturel. Ce raisonnement cohérent basé sur notre source divine assure la sécurité nécessaire à nos activités quotidiennes. Mais il apporte également l’ordre et la sécurité dans notre conscience quand nous devons faire face à la maladie ou à tout autre trouble, et quand nous devons prendre une décision ou lutter pour acquérir une vision claire de telle ou telle autre situation.
Pour réussir dans nos entreprises, notre amour du prochain doit reposer sur une base solide. Ainsi cet amour ne risque pas d’être sans cesse en conflit avec les mesures nécessaires que nous adoptons pour prendre bien soin de nous-mêmes. Pour établir une telle base, sachons par exemple que nous sommes tendrement et très distinctement inclus dans l’amour de Dieu. Cette conscience est une protection constante, grâce à laquelle nous pouvons faire ce qui est nécessaire tant pour nous-mêmes que pour les autres, et vaquer à toutes nos activités quotidiennes en leur accordant un ordre de priorité divinement inspiré.
Tout ce que nous faisons est possible parce que nous exprimons l’être de Dieu.
Pour que toutes ces activités se déroulent harmonieusement, nous devrions reconnaître qu’elles procèdent de Dieu, et que par conséquent il ne s’agit pas d’exigences personnelles qui nous assaillent l’une après l’autre. Dieu est notre seule et unique source divine, et nous exprimons Son être. Par conséquent, tout ce que nous faisons, c’est d’abord et avant tout pour Lui, et non pour nous acquitter d’une tâche figurant sur notre liste. Sachant que Dieu est la source de notre être, nous avons un fondement solide et par conséquent nous ne risquons pas d’être perturbés.
Mais revenons au moment où j’étais assise dans l’avion. Le film avait commencé depuis un moment, quand j’ai compris, avec un sentiment de paix et de joie, que sécurité et crainte ne vont pas ensemble, car dans le royaume infini de la Vérité divine, il n’y a pas de place pour l’insécurité. Mary Baker Eddy décrit ce que doit être notre fondement à tous : « C’est sur cette base qu’est établie la fraternité de tous les peuples : à savoir, un seul Dieu, un seul Entendement et “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, la base sur laquelle et par laquelle le Dieu infini, le bien, le Père-Mère Amour, est nôtre et nous sommes siens dans la Science divine. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 281)
J’ai vu que moi-même, les personnes assises à côté de moi, mes frères et sœurs à terre, ainsi que toutes mes activités étions sous la protection de ce Dieu infini. J’ai donc décidé d’adopter les mesures de sécurité spirituelles suivantes, comme un rappel que je peux voir tous les matins, à mon réveil, sur mon « écran intérieur » :
Veille à attacher convenablement ta ceinture. Commence la journée en étant remplie de gratitude, en reconnaissant que Dieu est l’Amour qui embrasse tout et qui te gouverne donc déjà, comme Il gouverne toutes choses avec tendresse. Entretiens la pensée rayonnante que, en tant qu’idée de Dieu, aimée, protégée et complète, tu verras et ressentiras Son amour en chaque personne que tu croiseras durant la journée. Reconnais dans les bonnes actions d’autrui les expressions de l’activité de Dieu, toujours harmonieusement coordonnées. Et que ton voyage soit agréable, sans danger et réussi !