La paix dans le monde ! Ces mots suscitent une lueur d’espoir chez certains et peut-être un sourire de dérision chez d’autres. C’est là un objectif louable, certes ! mais n’est-ce pas aussi un espoir naïf et irréaliste ? Pendant les quelques décennies de Guerre froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, seul l’équilibre de la terreur semblait capable de préserver la paix. Mais les peuples d’Europe vivaient alors dans l’inquiétude, sachant que cette paix n’en était pas vraiment une. Beaucoup pensaient que seule la peur de la guerre (et l’Europe en connaissait trop bien les horreurs !) empêchait un affrontement direct.
Pour s’imposer durablement, la paix doit reposer sur quelque chose de plus solide qu’une menace d’anéantissement. Après tout, le Prince de la paix (nom donné au Messie par le prophète Ésaïe – voir Ésaïe 9:5) ne fondait pas son message sur des négociations dans l’impasse entre des parties opposées, mais sur un gouvernement unifié par le Christ universel, la manifestation de la puissance d’un Dieu qui n’est qu’Amour.
Nous pouvons à tout moment nous tourner vers le gouvernement du Christ et reconnaître cette force unificatrice qui nous montre que nous avons tous un parent commun, un seul Père-Mère Dieu. En regardant au-delà des étiquettes culturelles et religieuses, nous découvrons un terrain d’entente au sein même de notre nature spirituelle, d’où découlent forcément un respect mutuel et un sentiment de fraternité.
Ce respect et cette entente ont largement marqué l’Europe au cours des récentes décennies. Pour avoir grandi en Allemagne dans les années 60 et 70, je me souviens des mots désobligeants qui étaient utilisés pour parler des Français, et vice-versa, des termes que ces derniers employaient à notre égard. Je n’ai plus entendu ces mots depuis bien des années. On n’insulte pas un ami !
Pour s’imposer durablement, la paix doit reposer sur quelque chose de plus solide qu’une menace d’anéantissement.
Le Comité norvégien du Nobel de la paix l’a reconnu en ces termes : « Sur une période de soixante-dix ans, l’Allemagne et la France s’étaient affrontées dans trois guerres. Aujourd’hui, une guerre entre l’Allemagne et la France est impensable. Cela montre que des ennemis historiques peuvent devenir des partenaires proches à travers des efforts bien dirigés et la construction d’une confiance mutuelle. » (http://www.slate.fr/lien/63249/nobel-paix-union-europeenne-verbatim) Voilà pourquoi l’Union Européenne a reçu le prix Nobel de la paix 2012.
« Confiance mutuelle. » Il n’est pas toujours facile de développer cette confiance quand on est bombardé par une propagande haineuse axée sur les différences culturelles, ethniques et religieuses, et destinée à nourrir le soupçon et le mépris. Or la haine est impuissante face à l’amour de Dieu. Cet amour parle au cœur humain de façon compréhensible pour tous. Quelle force dans cette prière affirmative ! Elle repose sur un fait spirituel puissant : « Il faudrait comprendre parfaitement que tous les hommes ont un seul Entendement, un seul Dieu et Père, une seule Vie, une seule Vérité et un seul Amour. L’humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 467)
J’aimerais donner un exemple qui montre comment une église et ses membres peuvent servir leur ville et contribuer à la guérison et à la paix. C’était un mercredi soir, en février. J’étais assis sur un banc de l’église, en train d’écouter la lecture, quand un membre de l’accueil m’a tapoté l’épaule et m’a demandé d’aller dans le hall. Une personne qui venait d’arriver était visiblement quelque peu perturbée mentalement. Il faisait très froid, pourtant l’homme portait une chemise légère. Il avait l’air hagard et faisait des gestes incontrôlés. Il disait que le diable le poursuivait et qu’il cherchait un refuge. Je lui ai assuré que le diable ne réussirait pas à entrer dans notre église. Cela l’a un peu calmé.
Chacun de nous peut contribuer puissamment à la paix dans le monde en reconnaissant que le Christ est tout et en tous.
Nous nous sommes assis l’un à côté de l’autre et avons tranquillement écouté la lecture pendant un moment. Puis il m’a demandé à voix basse si je pouvais prier pour le pardon de ses péchés. J’ai acquiescé de la tête et prié sereinement pour savoir qu’en tant qu’enfant de Dieu, il était incapable de pécher et que Dieu ne détourne jamais Son amour de Sa création bien-aimée.
Au bout d’un moment, il s’est tourné vers moi, les yeux écarquillés, pour dire : « Waouh ! » Puis il a regardé à nouveau devant lui et a continué d’écouter la lecture.
Un grand nombre de membres sont venus le saluer après la réunion. Puis ils sont partis les uns après les autres tandis qu’il m’en apprenait un peu plus sur lui-même. Il était originaire de l’île de Trinité, vivait dans un quartier pauvre du voisinage et avait très peu de ressources. Sa mère était fâchée contre lui car il ne faisait pas grand-chose pour sa famille.Lorsque le Lecteur a invité l’assistance à donner des témoignages de guérison, mon nouvel ami m’a chuchoté à l’oreille : « Je voudrais dire quelque chose. » Je dois avouer que j’étais un peu méfiant. Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire. Ce qui a donné lieu à l’échange suivant : « Eh bien, je ressens beaucoup d’amour ici et je me sens en sécurité. » « Oui, vous pouvez dire ça. » « Eh bien, je viens de le dire ! »
J’étais à présent seul avec lui. Il m’a montré sa Bible avec des photos de sa famille glissées entre les pages. Il s’est rendu compte qu’il allait devoir bientôt sortir de l’église. La sueur perlait sur son front. Il s’est mis à arpenter l’église de long en large. Je m’efforçais de voir en lui l’enfant bien-aimé de Dieu, gouverné non par des facteurs culturels ni par son histoire personnelle, mais par l’Entendement unique qui gouverne tout.
Il s’est alors arrêté et m’a dit : « Vous savez, j’ai un couteau. Un jour, j’ai fait une grosse bêtise. Je ne veux pas recommencer. » Sur ce, il m’a regardé avec soudain une drôle de lueur dans les yeux. « Oh non ! ai-je pensé aussitôt, vous ne recommencerez pas ! Vous êtes incapable de faire du mal. » Le sentiment de panique qui m’avait saisi sur l’instant a disparu. J’ai levé les deux mains vers le plafond et j’ai dit d’une voix calme : « L’Amour divin remplit toute la salle. » Puis j’ai étendu les bras vers la porte : « Et tout cet amour se répand à l’extérieur et remplit la ville entière. » Il a suivi des yeux le mouvement de mes mains et s’est dirigé à grands pas vers la porte. Nous sommes sortis ensemble. Il est devenu très sérieux et a dit qu’il allait à présent rentrer chez lui. Nous nous sommes séparés, et, la pensée en paix, j’ai su qu’il était dans l’amour de Dieu.
Le mercredi suivant, je suis resté dans l’église une demi-heure après la réunion de témoignage pour parler avec un membre. Un jeune homme marchait droit vers l’église, d’un pas décidé. Il portait un manteau. Il a ouvert la porte et m’a tendu la main. Comme je le fixais d’un air perplexe, il m’a dit avec un grand sourire : « C’est moi qui suis venu la semaine dernière ! » Je ne l’aurais pas reconnu. « Oui, oui, riait-il, aujourd’hui je suis courageux. Pas de diable. Vous tous, vous m’avez tellement réconforté la semaine dernière. J’ai parlé à ma mère, tout est rentré dans l’ordre. Je vais emménager chez elle. Cette église a vraiment quelque chose de spécial. Merci ! » Et il est parti en me disant au revoir.
Un homme à la peau foncée originaire de l’île de Trinité et un Blanc d’origine allemande s’étaient retrouvés ensemble dans une église en Amérique, et ils s’étaient réjouis de la fraternité spirituelle qui les unissait. Cela m’a fait penser à la déclaration de Paul : « Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous. » (Colossiens 3:11)
Chacun de nous peut contribuer puissamment à la paix dans le monde en reconnaissant que le Christ est tout et en tous – apportant ainsi la preuve de cette véritable unité que nous formons individuellement avec Dieu. Oui, la paix dans le monde est possible. Considérant notre lien divin, il est tout à fait juste de dire : elle est inévitable !
N’avons-nous pas tous un seul père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ?
Malachie 2:10