Il tenait à la main un petit livre ouvert," écrit saint Jean dans l'Apocalypse; et plus loin il dit de ce petit livre: "Il sera amer à tes entrailles; mais dans ta bouche il sera doux comme du miel." Dans le petit livre: "Science et Santé avec la Clef des Écritures," Mrs. Eddy dit à la page 559: "Il sera doux en effet dans votre bouche lorsqu'il vous guérira; mais ne murmurez pas contre la Vérité, si vous en trouvez la digestion amère."
Lorsqu'on est conduit à l'étude de la Science Chrétienne par la voie des recherches ou par un ardent désir de connaître la vérité, on éprouve de la joie en en constatant la douceur. Il fait si bon connaître l'amour de Dieu qu'on veut répandre devant le monde la tendresse de Sa sollicitude; la joie de la grande découverte de la vérité nouvelle, bien qu'ancienne, naît dans la conscience et remplit la pensée de la toute-présence du bien. A mesure que le chercheur fera un pas de plus dans le sentier des efforts consciencieux qui mènent à la vigne de Dieu, il sera peut-être surpris de trouver que ce chemin est parfois raboteux. Il y trouvera des obstacles à surmonter. Pourquoi en serait-il ainsi? Dieu n'est-il pas tout ce qui existe? Comment pourrait-il survenir un obstacle alors que l'on sait que l'Amour divin remplit tout l'espace? Peut-être le chemin conduira-t-il un membre dans les travaux de l'église, car, bien entendu, c'est ce qui, au bout de peu de temps, attend tous ceux qui voient vraiment le Christ. Le commençant est tout à fait certain que là il n'y aura autre chose que l'harmonie; cependant, il se trouve face à face avec la confusion. Quelle difficulté y a-t-il? Il y a des problèmes à résoudre, des étapes à faire; et il n'y a pas toujours l'unité de la pensée.
Comme on se demande ce que tout ceci veut dire, la première pensée qui se présentera sera peut-être un sentiment de rébellion, cela pourra sembler absolument contraire au bien. Puis, il est possible que la critique se glisse. Pourquoi ne se manifeste-t-il pas un sens plus harmonieux? Un seul Entendement devrait paraître évident à tous. Et c'est ainsi que continue l'argument. Finalement, à mesure que l'on étudie chaque jour les Leçons-Sermons et qu'on y réfléchit, que l'on fait diverses démonstrations, et à mesure que l'on fait consciencieusement et affectueusement le travail de l'église, la signification de ce que saint Jean entendit dire à l'ange se déroule à la pensée; et nous saisissons avec humilité cette injonction de Mrs. Eddy que nous avons citée plus haut. Le dogme des siècles se rattache encore à la pensée qui cherche une meilleure compréhension de Dieu et de la relation de l'homme à Dieu; le pharisaïsme et la propre justice se montrent en tant que parasites; et la propre volonté semble être le moyen par lequel l'opposition que le monde fait à la vérité tente d'empêcher que l'avancement se fasse.
Les membres de toute église filiale constituent la réunion de ceux qui comprennent tant soit peu la vérité, dont l'absoluité est acceptée. Et c'est là que commence la lutte. Être disposé à admettre que la Science Chrétienne est la vérité et qu'on s'y fie pour subvenir à tout besoin, c'est avoir fait un grand pas dans le droit chemin. Ceci étant accompli, la pratique de cette confiance sera le pas qu'il s'agira d'entreprendre ensuite. Être à même de se maintenir et de travailler et de veiller et de prier sans cesse, tel est le problème. Les efforts du mal amèneraient volontiers l'obstruction; faire oublier les devoirs qu'on doit remplir; attirer dans le chemin détourné de la satisfaction de soi-même; ou, sous le manteau du salut personnel, faire croire que l'on peut accomplir un plus grand travail en déviant du gouvernement autorisé par l'organisation de la Science Chrétienne. Ces efforts agressifs sont parfois si cachés par le voile de l'hypocrisie que le travail de la pratique de la vérité doit être fait avec une vigilance constante et avec la disposition à travailler et à prier.
Quiconque a commencé à étudier la Science Chrétienne avec un ardent désir de suivre les traces du Maître trouve que les occasions de la pratiquer lui viennent chaque jour et à toute heure. A mesure qu'il les met à profit, son horizon s'étend sans cesse, et sa vie journalière devient de moins en moins mondaine et ressemble plus à l'image de Dieu. S'il ne les utilise pas, mais qu'il permette à la propre commisération de transformer ses bénédictions en tribulations, il trouvera qu'il est nourri des caroubes de la matérialité, et que ce sont les pensées grossières de l'entendement mortel qui sont ses compagnons et non les anges de la présence de Dieu, c'est-à-dire les bonnes pensées qui maintiennent son union avec Dieu.
Lorsque l'enfant prodigue vit qu'il avait fait fausse route en vivant dans la débauche, il se repentit et s'en retourna vers son père. La parabole ne dit pas qu'il a regardé en arrière une seule fois même, ni qu'il s'est plaint chemin faisant. Il se dirigea vers la maison, et le père le vit "comme il était encore loin" et courut à lui. Bienheureuse assurance! Le père n'eut aucune condamnation; il accueillit avec joie le vagabond à son retour; il alla même à la rencontre de son fils.
Lorsque nous nous mettons en route pour aller vers le Père, que nous laissons en arrière les orgies de la matérialité, ne faisons-nous pas bien de prier pour qu'aucune de ses caroubes ne nous empêche d'avancer? A chaque pas que nous faisons, n'est-il pas nécessaire de reconnaître que nos efforts d'arriver à la maison du Père devront être si sincères que rien ne pourra nous entraver dans notre course? Quand nous accomplirons ceci, nous nous rendrons également compte que tous ceux qui ont loyalement adopté le nom de la Science Chrétienne ont aussi, dans une certaine mesure, renoncé au matérialisme, et se sont mis en route pour aller vers le Père. Les uns iront un peu plus vite, d'autres seront un peu plus fermes et d'autres plus lents; mais en chaque cas, le cœur désireux de bien faire sera accueilli par Ses bras ouverts: rien ne saurait empêcher qu'il en soit ainsi. Or, nous devrions patiemment lutter à la course et volontiers attendre un peu le long de la route, s'il le faut; mais nous réjouir sans cesse d'avoir devant nous l'affectueux accueil du Père céleste. En nous efforçant de suivre le sentier droit et étroit qui conduit à Dieu, nous pourrons nous réjouir de ce qu'avec la croix qu'entraînent les efforts humains vienne aussi la couronne de l'humilité, de la satisfaction à faire le travail pour Lui, et de l'amour pour travailler à l'affranchissement de l'humanité entravée par le péché, la maladie et la mort.
Sur le chemin ascendant, le champ de bataille constitue ce qui prétend être notre propre pensée, et quelquefois nous sommes obligés de fouler avec "des pieds ensanglantés" (Science et Santé, p. 41) le sentier devant nous; et puis le sens humain demande à grands cris de la sympathie humaine. Cependant, comme nous adressons une ardente prière au cœur même de l'Amour divin, nous comprenons mieux que jamais combien Dieu est bon; avec quelle intelligence Il prend soin de nous; avec quelle tendresse Ses bras étendus nous attendent! Si la victoire qu'il faut remporter est individuelle, elle pourra l'être si l'on détourne la pensée des circonstances spéciales et si l'on s'attache fermement au fait que seule l'idée juste existe, et que cette vraie idée de l'homme, non entravée et libre, se manifeste toujours à la perfection, et que l'on ne peut en réalité ni connaître ni éprouver autre chose.
Si le problème qui se présente est un problème d'église, on ne peut avoir qu'une chose devant la pensée,— c'est notre Cause bien-aimée. L'église étant fondée sur le Principe divin, ce qu'il faut faire, c'est de toujours désirer percevoir le Principe clairement et ne jamais s'en écarter. Le mal interpréterait volontiers nos motifs de travers, démentirait nos actions, et déprécierait nos œuvres de mille façons; mais si nous sommes disposés à soutenir la Cause de la Science Chrétienne avec fermeté, en dépit des prétendues activités de l'entendement mortel, le mensonge pourra-t-il accomplir quelque chose? Non. Si le bien-être national est en péril, puisque la nation n'est qu'une réunion d'individus, la lutte devra encore se faire dans la pensée individuelle; et à mesure que les individus seront guéris, la nation recevra naturellement ce bien et le manifestera. Chaque situation qui se présentera devra être considérée comme suit: ou bien elle est de Dieu, ou elle ne l'est pas. Si elle n'est pas de Dieu, il faut la traiter comme l'Entendement divin nous l'ordonne, tantôt sommairement, tantôt patiemment, laisser le mal se détruire, mais toujours en tant que néant; car le mal n'a pas de réalité. Lorsqu'on reconnaît que la situation n'est qu'une fausse croyance, et qu'on a regardé en face la nécessité de l'enrayer, il est étonnant de voir avec quelle rapidité elle disparaît; car le mal est réduit au néant devant la lumière de la Vérité. Instinctivement les mortels remettent à plus tard la tâche de regarder en face une situation qui admet une échappatoire; et placé sur ce terrain avantageux, le mal saisit l'occasion.
A mesure que l'on reconnaîtra ces faits, et que l'on verra que la guérison doit s'opérer sans cesse et d'une façon continue, si l'on désire avant tout servir Dieu on acceptera avec calme et bonne volonté la nécessité d'agir. On ne se plaindra d'aucun problème de quelque nature qu'il soit. Si l'on trouve que momentanément on a négligé d'être vigilant et que l'on est enclin à murmurer, on ne perdra pas son temps à se condamner, mais une fois de plus on regardera courageusement la vérité en face et l'on continuera son chemin en renouvelant ses efforts; et à mesure qu'on avancera, on trouvera la joie, la paix, le contentement et l'allégresse, car les fausses croyances cachées se seront détruites.
Notre Leader bien-aimée,— nous le savons bien,— n'a pas murmuré; autrement, nous n'aurions pas aujourd'hui les merveilles que son amour nous a données,— l'organisation de notre église, nos périodiques, et le don précieux qu'elle a fait à l'humanité: Science et Santé et ses autres écrits. A travers toutes les expériences de notre lutte Chrétienne, nous ne pourrons jamais manquer de trouver l'amour de Dieu, Sa tendresse et Sa sollicitude, si nous nous adressons à Lui. Alors, bien qu'il puisse en trouver "la digestion amère," le Scientiste Chrétien se réjouira de l'occasion de servir comme un soldat sous le commandement de Dieu. Nous ne voudrions pas manquer une seule bataille, car la victoire nous est toujours assurée. En parlant du Maître, Mrs. Eddy nous dit à la page 58 de "Unity of Good": "Il était trop sage pour ne pas consentir à éprouver les peines humaines dans toute leur plénitude, étant 'tenté comme nous en toutes choses, sans commettre aucun péché.'" Il n'a pas murmuré; devrions-nous le faire?
Dès que j'ai entendu tes paroles, je les ai dévorées; tes paroles font la joie et les délices de mon cœur. Car ton nom est invoqué sur moi, ô Éternel, Dieu des armées!— Jérémie 15:16.